«avoir tendu une oreille apeurée pour écouter depuis son lit les propos de maquisards venus se ravitailler à la ferme tard dans la nuit»
Françoise Héritier, Au gré des jours, Paris, Odile Jacob, 2017, 151 p., p. 47.
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«avoir tendu une oreille apeurée pour écouter depuis son lit les propos de maquisards venus se ravitailler à la ferme tard dans la nuit»
Françoise Héritier, Au gré des jours, Paris, Odile Jacob, 2017, 151 p., p. 47.
«Odile, d’habitude, dormait comme un plomb et jamais elle n’entendait rentrer les bateaux qui, pourtant, faisaient assez de bruit avec leur sirène pour demander l’ouverture du pont.
Une fois, pourtant, qu’elle avait mangé de la morue à la crème et qu’elle ne digérait pas, elle se réveilla au milieu de la nuit. Elle avait envie de se relever pour boire un verre d’eau. Elle hésitait, à cause du froid.
Soudain, il lui sembla qu’elle entendait un murmure et elle tendit l’oreille, troublée. Elle entendait et elle n’entendait pas. C’était curieux. Elle avait le corps chaud de la Marie à côté d’elle et elle cherchait à percevoir sa respiration, constatait quelque chose d’anormal.»
Simenon, la Marie du Port. Roman, dans Tout Simenon 21, Paris et Montréal, Presses de la Cité et Libre expression, coll. « Omnibus », 1992, p. 483-566, p. 561. Édition originale : 1938.
«Au bout de trois jours, Maxime reconnut l’enfant. Celui-ci et Madeleine, dont la robe fuchsia illuminait les murs grisâtres, se tenaient par la main. Le médecin les avait prévenus : il ne restait aucun espoir de sauver le forain.
Pourtant Maxime souriait et remuait les lèvres. Omar-Paul se baissa, tendit l’oreille.
Tu as quatre noms à présent…» (p. 22-23)
«Dans un coin de l’atelier, le maître d’école et le gendarme supputaient les prix que ces toiles pourraient atteindre. Ajoutant des zéros à des zéros, ils faisaient grimper les enchères à plaisir.
Batine cessa de tendre l’oreille, tous ces chiffres lui donnaient la migraine !» (p. 87)
Andrée Chedid, l’Artiste et autres nouvelles, Paris, Librio, 2016, 90 p.
«L’officier lut 6 h 50 à sa montre à gousset, leva le nez, scruta le ciel, tendit l’oreille, puis accepta enfin. Le Chanceux grimpa hors de sa tranchée et remonta les cinq cents mètres qui le séparaient du campement principal, un campement qui ressemblait en tout point à celui de Kollaa.»
Olivier Norek, les Guerriers de l’hiver. Roman, Paris, Michel Lafon, 2024, 446 p., p. 113.
«une histoire contée dans un langage plus vrai que tous les autres, faite d’impressions vite évanouies et parlant d’une voix douce, ne demandant qu’à ce qu’on tende l’oreille, et qu’on la saisisse»
Hélène Forest, Dorothée et les couleuvres, Montréal, La Mèche, 2024, 156 p., p. 53.