Postnéoyo ?

L’Oreille tendue a deux fils. Le premier l’avait introduite au yo. Le second vient de s’y mettre à son tour.

Le mot peut être une interjection, soit de salutation — «Yo ! Je m’appelle Stéphanie et je suis une ado pas mal colorée» (le Devoir, 4 août 2000) — soit de mise en garde — Yo ! Fais attention.

Substantif, il peut désigner celui qui l’emploie : «Elle a ressenti le climat particulièrement tendu de l’après-consultation, s’est fait suivre par “des jeunes yo !” munis de barres de fer qui voulaient lui faire un mauvais parti» (le Devoir, 5 août 2000).

Si l’on en croit certaines sources familiales, yo connaît maintenant un usage adjectival : T’es yo ! (Traduction approximative : T’es cool !)

Il y a plus fort encore. Selon le Devoir du 15 octobre, il existerait dorénavant un «style néo-Yo» (p. B10).

À quand le postyo, voire le postnéoyo ?

Les amis de ses amis

La moitié de la progéniture de l’Oreille tendue vient de s’inscrire à Facebook. Que faire de ceux qui décident de devenir son ami ? Il faut les adder (to add), ou pas. Mince consolation : cela aurait pu être friender.

Obsolescence programmée

À la sortie de l’école, devant leurs amis, une petite fille de sept ans, de l’espièglerie plein le corps, dit au fils cadet de l’Oreille, du même âge : «Tu sais que je suis amoureuse de toi.» Voilà un mot qui perdra vite, si ce n’est déjà fait — c’était la semaine dernière —, sa beauté naïve.