Autopromotion 860

Gant de baseball du joueur de hockey Maurice Richard

Vers 6 h 20 ce matin, l’Oreille tendue causera baseball et identité nationale dans le cadre de l’émission radiophonique les Matins d’ici (Radio-Canada, Ottawa-Gatineau).

P.-S.—Oui, en effet, c’est dans le prolongement de ceci.

 

[Complément du jour]

On peut (ré)entendre l’entretien de ce côté.

L’Oreille a évoqué un texte de George Bowering intitulé «Baseball and the Canadian Imagination» (1986). On peut le lire ici en anglais, en français.

La vidéo des célébrations torontoises peut être vue sur Bluesky.

Égalitarisme animal

Panneau «Attention chien bizarre», avenue Oxford, Montréal, 2013

Au Québec, dans la langue populaire, le pitou est un chien. (La pitoune, c’est une autre affaire.) Comme ailleurs, le minou est un chat. (La minoune, c’est une autre affaire.)

Certains préfèrent le canidé au félin, et vice versa.

Il est cependant des situations où l’un et l’autre ne doivent pas être distingués. Un proverbe de souche le dit clairement : «Ce qui vaut pour pitou vaut pour minou.» Ne l’oubliez jamais.

À votre service.

P.-S.—L’Oreille tendue a redécouvert récemment cette expression chez Yves-François Blanchet.

Capitanat et langue à Montréal

Portrait de Nick Suzuki durant sa première entrevue en français

Depuis 1975, cinq francophones ont été capitaines des Canadiens de Montréal — c’est du hockey : Yvan Cournoyer, Serge Savard, Guy Carbonneau, Pierre Turgeon, Vincent Damphousse. Un anglophone pouvait s’exprimer en français : Bob Gainey. Au cours de ces cinquante ans, dans plus de la moitié des saisons, le représentant officiel du Tricolore ne parlait pas la langue de la majorité de ses fans. C’est le cas depuis plus de 25 ans. (Les autres joueurs ? N’en parlons pas.)

Pour les entraîneurs, la situation est un peu différente. Il est attendu d’eux qu’ils parlent français. L’embauche d’un unilingue anglophone en 2011, Randey Cunneyworth, avait d’ailleurs causé un scandale politicosportif.

La question refait surface dans l’actualité ces jours-ci. Nick Suzuki, qui entreprend sa septième saison à Montréal et sa quatrième comme capitaine de l’équipe, vient d’accorder une très brève entrevue en français, sa toute première.

Qu’en penser ? Plus tôt aujourd’hui, l’Oreille tendue est allée discuter de la question au micro d’Annie Desrochers, dans le cadre de l’émission le 15-18 de la radio de Radio-Canada. Ça s’écoute ici.

La prochaine étape ? Que plusieurs joueurs des Canadiens de Montréal maîtrisent la langue de puck.

P.-S.—On ne peut évidemment pas aborder ce sujet sensible sans avoir une pensée pour mademoiselle Miron.

P.-P.-S.—Dans le CH et son peuple (2024), Brendan Kelly aborde à plusieurs reprises le statut changeant du français au cours de l’histoire de l’équipe montréalaise. Le livre se termine d’ailleurs sur un appel aux joueurs à apprendre la langue majoritaire de leur ville (p. 211-212).

 

Références

Kelly, Brendan, le CH et son peuple. Une province, une équipe, une histoire commune, Montréal, Éditions de l’Homme, 2024, 211 p. Ill. Préface de Claude Legault.

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey. Édition revue et augmentée, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 159 p. Préface d’Olivier Niquet. Illustrations de Julien Del Busso.

Melançon, Benoît, Langue de puck, édition revue et augmentée de 2024, couverture

L’oreille tendue de… Nicolas Langelier

Nouveau projet, numéro 29, printemps-été 2025, couverture

«Officiellement, le PQ [Parti québécois] garde la porte ouverte aux Québécois d’autres origines culturelles qui voudraient se joindre à la cause (l’éventuel référendum sera serré, on aura besoin de tous les votes), mais on sent bien que le projet de pays a une dimension ethnique qu’il n’avait pas eue depuis les beaux jours de Lionel Groulx. Tendez l’oreille et vous entendrez de manière de plus en plus insistante ce type de discours que le journaliste Jean-Charles Harvey — l’un des grands précurseurs de la modernité québécoise — appelait avec mépris le “cri de race”.»

Nicolas Langelier, «La nouvelle fatigue culturelle», Nouveau projet, 29, printemps-été 2025, p. 19-25, p. 22.

Du fligne et du flagne

«“Fling-flang” syndical», le Journal de Montréal, 28 janvier 2014, titre d’article

Soit la phrase suivante, tirée de la Presse+ du jour : «L’UPAC a (re)lancé l’enquête policière sur tous les fling flangs dans la saga de SAAQclic, enquête où des employés de la SAAQ pourraient être accusés au criminel.»

Fling flang ? Dans le français populaire du Québec, le mot existe en plusieurs graphies : fling flang, fling-flang, fligne-flagne. Il évoque une forme de malversation.

Le 6 juin 2012, dans sa rubrique «Mots et maux» du Devoir, Antoine Robitaille faisait de fligne-flagne son «Mot du jour», alors qu’il venait d’être utilisé (et critiqué) à l’Assemblée nationale du Québec. Sa définition de ce «formidable mot» ? «Procédé malhonnête.»

À votre service.

P.-S.—Dans l’exemple tiré de la Presse+, on peut s’interroger sur le pluriel : un seul fling, plusieurs flangs ?

P.-P.-S.—Avec son imagination habituelle, Léandre Bergeron, en 1981, sous «fligne-fagne», donnait deux synonymes : «Flasage. Fla-fla» (p. 101).

 

Référence

Bergeron, Léandre, Dictionnaire de la langue québécoise précédé de la Charte de la langue québécoise. Supplément 1981, Montréal, VLB éditeur, 1981, 168 p.