Autopromotion 249

Sarrau blanc

L’Oreille tendue enseigne à l’université. Elle y a longtemps dirigé un département d’études littéraires. Pendant plus longtemps encore, elle s’y est occupée d’édition scientifique. En outre, elle blogue, elle est active sur les réseaux sociaux et elle répond souvent aux invitations des médias dits traditionnels (presse, radio, télévision).

C’est dire qu’elle a un certain nombre de choses à dire sur la place des universitaires dans l’espace public.

Elle a donc été ravie de soumettre un texte à la série que l’agence Science-presse a lancée ce printemps à propos du journalisme scientifique. Ça s’appelle «Université, diversité» et ça se trouve ici ou .

P.-S. — Merci à Pascal Lapointe de l’invitation.

 

[Complément du 21 février 2017]

Ce texte vient d’être repris par l’Association francophone pour le savoir (Acfas), sous le titre «Les chercheurs universitaires ne portent pas tous un sarrau blanc» (http://www.acfas.ca/publications/decouvrir/2017/02/chercheurs-universitaires-ne-portent-pas-tous-sarrau-blanc). Merci à Johanne Lebel.

 

[Complément du 26 février 2022]

Parlant de sarrau, deux choses.

Sous la plume de Gérard Bouchard, dans le Devoir du jour, ceci : «Ce déséquilibre appelle une répartition plus équitable des subventions, bien sûr, mais aussi une nouvelle reconnaissance des titres et des emplois. Il plaide aussi pour une réforme de l’imaginaire scientifique, lequel ne tient pour “savant” que le manieur d’éprouvettes, le porteur de sarrau ou, plus généralement, la recherche appuyée sur une impressionnante infrastructure d’équipement.»

Dans la Presse+ du 20 février, cela :

«Nos chercheurs ne portent pas de sarrau», la Presse+, 20 février 2022, publicité

 

[Complément du 31 mai 2022]

L’association sarrau/science n’est pas évidemment pas que québécoise, ainsi que le rappelait en 2016 Jack Lynch dans son excellent You Could Look It Up : «By the middle of the nineteenth century, the modern scientific establishment was in place. Knowledge about the natural world came not from tradition, not from authority, but from empirical research no longer carried out by gentleman amateurs in potting sheds, but by white-coated specialists in academies or universities, with laboratories fitted with expensive equipment paid for by grants» (p. 342). Depuis le milieu du XIXe siècle, la connaissance du monde s’acquerrait en vêtement blanc.

 

Référence

Lynch, Jack, You Could Look It Up. The Reference Shelf from Ancient Babylon to Wikipedia, New York et Londres, Bloomsbury, 2016, 453 p. Ill.

Oui, mais quoi ?

Dès sa naissance, en juin 2009, l’Oreille tendue a clairement annoncé la couleur : le verbe quitter est transitif; il exige donc un complément d’objet (sa femme, son bureau, son travail, son enveloppe charnelle). Or, au Québec, on l’entend souvent sans : Elle a quitté. Il y a toute une rubrique du blogue consacrée à la bataille évidemment perdue d’avance que livre l’Oreille à cet usage. La rubrique comptait 35 textes.

Dans la Presse+ du jour, cette publicité.

Publicité de la chaîne Best Buy, la Presse+, 19 juin 2016

Ça fera donc 36.

P.-S. — N’écrivez pas à l’Oreille : elle sait que cet usage a été commun il y a jadis naguère.

Accouplements 56

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Le service des vélos en libre-service de Montréal s’appelle Bixi. (Très tôt dans sa vie, l’Oreille tendue en a parlé.) Dans sa plus récente campagne de publicité, ce service joue sur une expression québécoise : qui y modère ses transports doit se calmer, se restreindre; en revanche, les usagers de Bixi doivent libérer les leurs.

Bixi, publicité, 2016

En Finlande (merci à @jeanphipayette pour la photo), dans le métro, le transport est encore plus libre : il est affaire de caresse.

Finlande, publicité dans le métro, 2016Ce transport-là est (potentiellement) amoureux. Plus que l’autre.

Helvético-québécisme du jour

Ceci, via l’ami @bauer_olivier :

Festival Pully-Lavaux, affiche, 2016De quoi s’agit-il ? Explication tirée du site de l’événement :

Fondé en 1996, le festival Pully-Lavaux à l’heure du Québec est la plus grande scène européenne de musique francophone d’Amérique du nord.

Cette 11e édition sera l’occasion de fêter un anniversaire plein de belles surprises. Avec l’appui de la commune de Pully, le festival agrandit ses infrastructures afin d’accueillir dans les meilleures conditions possibles le nombre de ses visiteurs qui est, à chaque nouvelle édition, en constante augmentation. Nombre d’artistes québécois confirmés, ainsi que d’autres qui seront la relève de demain, ont déjà assuré le festival de leur venue à l’occasion de ce 20e anniversaire.

Ça toffe !, donc : Ça dure ! ou Ça continue !, en passant par l’anglais tough.

L’Oreille tendue, spontanément, aurait écrit On toffe ! Il est vrai qu’elle n’est pas suisse.

Divergences transatlantiques 042

Le Petit Robert (édition numérique de 2014) est catégorique s’agissant de l’adverbe si : «S’emploie obligatoirement pour oui en réponse à une phrase négative. On ne vous a pas prévenu ? – Si.»

Le dictionnaire numérique québécois Usito n’est pas moins affirmatif : «Sert à contredire un énoncé comportant une négation ou exprimant un doute. Tu ne voulais même pas y aller. – Si, je voulais y aller.»

Cet usage est pourtant très rare au Québec, ainsi que le révèle la publicité des éditions Alto parue dans la revue Lettres québécoises (numéro 162, été 2016).

Publicité, Lettres québécoises, no 162, été 2016Cette grande rareté ne vous avait jamais frappé ? L’Oreille tendue, si.

 

[Complément du 12 février 2017]

Autre exemple publicitaire, pour le lait cette fois : «Vous n’avez pas une poignée dans le dos. Nos contenants, oui.»