De l’humanité

Le Devoir des 18-19 juillet publie un compte rendu de l’ouvrage Éthique & publicité. L’auteur du livre, Claude Cossette, y parlerait de la «personne humaine» (citation, p. E5). Il est vrai que certaines personnes sont inhumaines, mais même celles-là doivent être humaines, non ? Une personne humaine, n’est-ce pas simplement une personne ?

P.-S. — Il ne faut pas confondre, semble-t-il, la personne humaine avec le capital humain — qui est «un gros “plus”» (la Presse, 11 janvier 2004, cahier Affaires, p. 2) — ni avec la ressource humaine — «Pour se différencier les unes des autres, ces grandes villes doivent dorénavant conjuguer de nombreux atouts dans différents secteurs pour assurer la présence de cette ressource irremplaçable, la ressource humaine. Voilà un terme générique et anonyme qui fait référence à du vrai monde. C’est un manuel, un créateur ou un scientifique et il porte un nom, citoyen» (Jean-Marc Fournier, ministre québécois des Affaires municipales, cité par Michèle Ouimet, «Le roi de la tautologie», la Presse, 21 novembre 2003, p. A15).

 

[Complément du 23 décembre 2014]

S’il faut en croire la Presse+ du jour, il existerait dorénavant une «personne non humaine». Ça ne va pas simplifier les choses.

La «personne non humaine»

 

[Complément du 16 janvier 2015]

Josélito Michaud serait, dit la Presse, un spécialiste de l’«entrevue humaine». Serait-ce parce qu’il interviewe des personnes humaines ? (Merci à @karineb1982 pour le lien.)

Citation touristico-gatinoise du jour

Fred Vargas, Sous les vents de Neptune, 2004, couverture

Le commissaire Adamsberg et son fidèle Danglard débarquent au Québec, près de Hull (avant que la ville ne devienne Gatineau).

— C’est l’usage, de tutoyer tout le monde ?
— Oui, ils le font très naturellement.
— On doit faire pareil ?
— On fait comme on veut et comme on peut. On s’adapte.

Fred Vargas, Sous les vents de Neptune, Paris, Viviane Hamy, coll. «Chemins nocturnes», 2004, 441 p., p. 132.

On appréciera le «naturellement».

 

[Complément du 13 janvier 2021]

La linguiste Nadine Vincent, en 2104 et en 2020, a étudié la façon dont Fred Vargas a représenté le français parlé au Québec, tant dans son roman que dans le téléfilm qui en a été tiré. À juste titre, elle n’est pas tendre.

 

Références

Vincent, Nadine, «Écrire dans la variante de l’autre : le cas de Sous les vents de Neptune de Fred Vargas», article électronique, Continents manuscrits. Génétique des textes littéraires — Afrique, Caraïbes, diaspora, 2, 2014. https://doi.org/10.4000/coma.317

Vincent, Nadine, «Qu’est-ce que la lexicographie parasite ? Typologie d’une pratique qui influence la représentation du français québécois», article électronique, Circula. Revue d’idéologies linguistiques, 11, printemps 2020. https://doi.org/10.17118/11143/17843