Le zeugme du dimanche matin et d’Éric Vuillard

Éric Vuillard, Congo, 2012, couverture

«Et à quoi cela sert ? À nous rassasier de chagrin et fureur. Nous sommes à la conférence de Berlin, en 1884, on se partage l’Afrique et les diplomates nous prêtent pour quelques heures leurs beaux costumes et les inflexions de leur voix.»

Éric Vuillard, Congo. Récit, Arles, Actes Sud, coll. «Un endroit où aller», 2012, 112 p., p. 9.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Le zeugme du dimanche matin et de Stéfanie Clermont

Stéfanie Clermont, le Jeu de la musique, 2017, couverture

«Après une longue journée de travail, il ne lui reste que sa rage, son mal de dos et assez d’argent pour s’acheter une caisse de bière.»

Stéfanie Clermont, «Un nid, un nœud», dans le Jeu de la musique. Nouvelles, Montréal, Le Quartanier, coll. «Polygraphe», 15, 2017, 340 p., p. 174-187, p. 179.

P.-S.—L’Oreille tendue a présenté ce texte le 27 décembre 2017.

 

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Le zeugme du dimanche matin et d’Anne-Marie Olivier

Anne-Marie Olivier, Venir au monde, 2017, couverture

«Aucun suivi de grossesse, pas de carte d’assurance maladie, pas de permis de conduire, pis… pas de façon.»

Anne-Marie Olivier, Venir au monde, précédé d’un «Mot de la metteure en scène», Véronique Côté, suivi de «Contrepoint. Tenir bon», par Catherine-Amélie Côté, Montréal, Atelier 10, coll. «Pièces», 14, 2017, 101 p., p. 37.

 

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Le zeugme du dimanche matin, de Radiohead et de Stéfanie Clermont

Stéfanie Clermont, le Jeu de la musique, 2017, couverture

«Nous sommes allés nourrir les canards au parc Strathcona et avons ri en retrouvant, sur une table de pique-nique, un message que nous avions gravé ensemble à l’époque pas si lointaine où nous venions presque tous les jours dans ce parc après l’école pour fumer des joints et chanter nos chansons préférées en essayant de faire des harmonies. Le message à deux mains disait : “One day, I am going to grow wings, a chemical reaction, hysterical and useless”. Les lettres qu’elle avait gravées étaient bien formées et stylisées, les miennes à peine lisibles et trop grosses.

— Ça fait longtemps, a dit Julie. On dirait que ça fait longtemps.

— Pas si longtemps que ça, ai-je dit en haussant les épaules, j’écoute encore Radiohead.

— Moi aussi, et je fume encore du pot.»

Stéfanie Clermont, «Dans l’industrie», dans le Jeu de la musique. Nouvelles, Montréal, Le Quartanier, coll. «Polygraphe», 15, 2017, 340 p., p. 143-156, p. 155.

P.-S.—L’Oreille tendue a présenté ce texte le 27 décembre 2017.

 

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Les zeugmes du dimanche matin et de Jean-Philippe Chabot

Jean-Philippe Chabot, le Livre de bois, 2017, couverture

«Ainsi, quand les engagés furent sur le point de sortir pour s’embarquer dans ce qui, à cinq lieues de là et à travers de mauvaises lunettes, avait l’air d’un canot raboté en écorce de pin, Côté se trouva désamanché, comme confronté à la véracité de son sentiment et à la clarté syntaxique du dire de l’autre» (p. 21).

«Le chien n’eut pour ainsi dire pas de deuxième chance ni le dessus sur sa proie et se retrouva sous l’eau» (p. 43).

«Au reste, elle n’était pas jolie, car elle n’avait pas de cou ni d’envergure et elle avançait le menton en gargouille» (p. 76).

«Un coup coupé et cordé, le bois pouvait suivre plusieurs parcours. On en cordait une partie directement sur le lac gelé pour qu’il s’engage dans la rivière aussitôt le lac calé. Au petit printemps, on voyait les hommes dévaler le paysage et les rivières, mille billes devant, mille autres derrière, comme un tapis de bois séculaire. Draver, c’était un métier qu’on semblait avoir inventé pour la beauté de l’image. Certains n’en revenaient pas» (p. 88).

«Les âmes sensibles comme les héros d’un livre dont vous êtes le héros seront libres de prétendre qu’ils ne chient pas et de passer au chapitre suivant sans s’enfarger dans ce que Luc Larouche du rang d’Anjou décida de conter, ce soir de février là, autour de la truie chaude dans laquelle allaient se consumer, tout au long de l’hiver, autant de cordes de bois que d’histoires douteuses» (p. 94-95).

Jean-Philippe Chabot, le Livre de bois. Roman canadien-français, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 114, 2017, 135 p., p. 21.

 

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