Lexique musico-sportif

[Non-amateur de sport ou de chanson, passe ton chemin.]

Exercice du jour : définir un terme du vocabulaire du hockey et l’illustrer d’un exemple tiré d’une chanson en français.

Aréna : patinoire intérieure; «Pour tous les p’tits matins passés à l’aréna d’quartier» (Vilain Pingouin, «Les Habitants (GO Habs GO !)», 2009). N.B. : le Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française est formel : le mot est masculin.

Arrêt : intervention heureuse du gardien de but; «L’arrêt de Roy» (Loco Locass, «Le but», 2009).

Banc (réchauffer le ~) : quand on est joueur, être laissé de côté par son entraîneur; «Mais j’jouais pas souvent, j’réchauffais le banc» (Pierre Bertrand, «Hockey», 1978).

Bâton : outil essentiel à tous les joueurs pour tirer, passer ou arrêter la rondelle (voir ce mot), voire pour frapper les joueurs adverses; «Vous auriez dû voir les fameux coups d’bâton» (Oscar Thiffault, «Le Rocket Richard», 1955). N.B. : ne jamais dire gouret.

Blancs : sièges coûteux d’une section de l’ancien Forum de Montréal; «Pour tous ceux dans les blancs qui ont fois deux payé / Les billets travaillant deux jours pour les acheter» (Vilain Pingouin, «Les Habitants (GO Habs GO !)», 2009).

Bleu blanc rouge : surnom des Canadiens de Montréal; «Bleu, blanc, rouge», chanson de Michel Como, avec la participation de Tierry Dubé-Bédard et Éric Dubrofsky (1981).

Body check : voir mise en échec; «Des quinze mille spectateurs deboutte au moind’ body check de ta part» (Pierre Létourneau, «Maurice Richard», 1970).

Bottine (hockey ~) : hockey pratiqué en bottes («bottines»), plutôt qu’en patins; «Hockey bottine», chanson de Réal Béland (2007).

Bottine (patiner sur la ~) : patiner avec les pieds incorrectement pliés vers l’intérieur; «Patinez-vous sur la bottine / Comme madame Églantine ?» (Commission des écoles catholiques de Montréal, École Saint-François d’Assise, 4e année, «Le hockey, c’est la santé», 1979).

Bras meurtris : reprise d’un texte affiché dans le vestiaire des Canadiens de Montréal, «Nos bras meurtris vous tendent le flambeau, à vous toujours de le porter bien haut» (John McCrae, «In Flanders Field»); «Mes bras meurtris par l’usure / Combattront encore pour toi demain» (Marie-Chantal Toupin, «J’irai au sommet pour toi», 2005).

Casque : protection crânienne; «Howie ! Un vrai de vrai d’l’époque pas d’casque» (Mes Aïeux, «Le fantôme du Forum», 2008).

Cerbère : gardien de but; «S’élancer comme une flèche devant ses adversaires / Et comme toujours déjouer le cerbère» (Les Baladins, «Gordie Howe», 1960).

Chambre des joueurs : vestiaire; «Branle-bas d’combat dans la chambre des joueurs» (Mes Aïeux, «Le fantôme du Forum», 2008).

Chaudron : joueur de peu de talent; «Ça drop le puck dans l’fond pis ça joue comme des chaudrons» (Les Cowboys fringants, «Salut mon Ron», 2002).

Coins (travailler fort dans les ~) : même sur une surface sans angle droit, il est bon de ne pas ménager ses efforts dans les coins; «Mais j’travaillais fort dans les coins» (Pierre Bertrand, «Hockey», 1978).

Coup de patin (avoir un bon coup de ~) : être rapide; «J’avais pas l’meilleur coup d’patin» (Pierre Bertrand, «Hockey», 1978).

Deuxième effort : signe d’investissement maximal d’un joueur dans le match; «I reste pus beaucoup d’joueurs francophones / Qui nous donnent le deuxième effort» (Réal Béland, «Hockey bottine», 2007).

Deuxième étage : là où se prennent les décisions administratives, en souvenir du deuxième étage du Forum de Montréal; «Le deuxième étage tramait des plans» (Mes Aïeux, «Le fantôme du Forum», 2008).

Disque : rondelle; «Lafleur derrière son filet / Prend bien son temps / Cède le disque à Boucher» (Daniel Boucher, «Boules à mites», 1999). N.B. : ne jamais dire palet.

Droper la / le puck : se débarrasser de la rondelle avant d’entrer dans la zone adverse en la tirant dans le fond de celle-ci; «Ça drop le puck dans l’fond pis ça joue comme des chaudrons» (Les Cowboys fringants, «Salut mon Ron», 2002).

Finales : séries éliminatoires, séries d’après-saison; «Y a des finales jusqu’au mois d’mai» (Dominique Michel, «Hiver maudit : j’hais l’hiver», 1979).

Flambeau : reprise d’un texte affiché dans le vestiaire des Canadiens de Montréal, «Nos bras meurtris vous tendent le flambeau, à vous toujours de le porter bien haut» (John McCrae, «In Flanders Field»); «Je rejoins les fantômes / Je leur passe le flambeau» (Annakin Slayd, «La 25ième», 2009).

Forum (fantômes du ~) : esprit des anciens joueurs des Canadiens de Montréal qui aideraient ceux du présent à réussir des faits d’armes quasi surnaturels; «Avec les fantômes du Forum / On n’a pas peur de personne» (Loco Locass, «Le but», 2009).

Garnotte : tir puissant; «Howie ! Tout le monde a peur de sa méchante garnotte» (Mes Aïeux, «Le fantôme du Forum», 2008). N.B. : existe aussi pour le baseball.

Glorieux : surnom des Canadiens de Montréal; «Le blues des Glorieux», chanson de Normand Baron (2009).

Goals : filet, but; «Les goals seront bien gardés» (Denise Émond, «La chanson des étoiles du hockey», 1956).

Goon : joueur plus reconnu pour ses poings que pour ses points; «La gang de goons à Perron v’nez on vous attend» (Le Zoo, «Let’s Go Nordiques», 1987).

Habitants : surnom des Canadiens de Montréal; «Ça fait longtemps qu’on pousse les Habitants» (Annakin Slayd, «La 25ième», 2009).

Habs : surnom des Canadiens de Montréal; «Les Habitants (GO Habs GO !)», chanson de Vilain Pingouin (2009).

Hockey : le mot désigne aussi bien le sport que le bâton utilisé par les joueurs; «Ces merveilleux joueurs / Glissant sur leurs patins / Le hockey à la main» (Les jeunes du Mont Saint-Antoine, «Nos Canadiens», années 1960).

Jackstrap : coquille; «Ben j’ai des p’tits frissons quand j’pense au jackstrap de Dale Hunter» (Les Mecs comiques, «Le hockey est malade», 2001).

Ligne : trio de joueurs d’attaque; «I change ses lignes trop souvent» (Jean Lapointe, «Scotty Blues», 1976).

Ligue de garage : ligue d’amateurs, parfois vieillissants; «On a tous écrit une page / Du grand livre d’histoire / D’une ligue de garage» (Éric Lapointe, «Rocket (On est tous des Maurice Richard)», 1998).

Loge des millionnaires : par antiphrase, section de l’ancien Forum de Montréal où les billets étaient peu chers; «Dans la loge des millionnaires / Vous pourrez la voir» (Léo LeSieur, «Ah ! le hockey», 1930).

Mineures : circuit inférieur à la Ligue nationale de hockey, où celle-ci puise parfois ses joueurs; «Des mineures à la Nationale / Emmenez-en des baveux» (Éric Lapointe, «Rocket (On est tous des Maurice Richard)», 1998).

Mise au jeu : début d’une séquence de jeu, quand la rondelle est déposée sur la glace; «La terre est mise au jeu au milieu de la Voie lactée» (Diane Dufresne, «La joute des étoiles», 1973). N.B. : on voit aussi mise en jeu, mais pas dans la chanson francophone.

Mise en échec : le fait de frapper un joueur, généralement de l’équipe adverse, contre la bande; «On s’prend pour des athlètes / À grands coups de mises en échec» (Éric Lapointe, «Rocket (On est tous des Maurice Richard)», 1998). Voir body check.

Net : filet du gardien — par extension, le but; «Pis i s’en va t’la t’la crisser dans’l net» (Vincent Vallières, «1986», 2003).

Pads : jambières; «J’étais l’plus p’tit d’la gang mais quand j’avais mes gants / Mes pads, mes épaulettes, j’étais deux fois plus gros» (Sylvain Lelièvre, «La partie de hockey», 1971).

Palette (sur la ~) : passe bien réussie; «Osti qu’c’est beau passe su’a palette» (Les Dales Hawerchuk, «Dale Hawerchuk», 2005).

Patins (accrocher ses ~) : prendre sa retraite; «J’ai débarqué, j’les ai accrochés» (Pierre Bertrand, «Hockey», 1978).

Playoffs : séries éliminatoires, séries d’après-saison; «En fin d’saison c’est l’désespoir / Pour éviter la catastrophe pis faire les playoffs» (Alain-François, «C’est pour quand la coupe Stanley ?», 2007).

Puck : rondelle. «Passe-moé la puck», chanson des Colocs (1993). N.B. : toujours au féminin, malgré des rumeurs en sens contraire; ne jamais dire palet.

Puck (manger la ~) : conserver la rondelle alors qu’on devrait la passer à un coéquipier; «Serguei, c’t’un gars d’la Russie / Qui passe son temps sur la galerie / Qui mange la puck, qui vire en rond» (Alain-François, «C’est pour quand la coupe Stanley ?», 2007).

Puck (la ~ roule / ne roule pas pour quelqu’un) : qui a la puck qui roule pour lui est favorisé du sort; qui ne l’a pas s’en plaint; «Quand la puck roulait pour nous autres» (Mes Aïeux, «Le fantôme du Forum», 2008).

Rondelle : objet de toutes les convoitises, qu’il faut faire pénétrer dans le filet de l’adversaire; «La p’tite rondelle noire est une étoile filante» (Robert Charlebois, «Champion», 1987). Voir disque et puck. N.B. : ne jamais dire palet.

Sainte flanelle : surnom des Canadiens de Montréal; «Mais le tissu social de Montréal / C’est de la sainte flanelle» (Loco Locass, «Le but», 2009).

Slap shot : tir frappé; «On entendait les slap shots su’é portes de garages» (Les Cowboys fringants, «Banlieue», 1998).

Scorer : marquer un but; «Y’a qu’à sauter sur la glace / Et pis scorer cinq aut’points» (Jeanne d’Arc Charlebois, «Maurice Richard», 1951).

Taper : recouvrir des parties de son bâton de ruban gommé; se prononce téper; «Les bâtons ben tépés quat’ briques pour faire les buts» (Sylvain Lelièvre, «La partie de hockey», 1971).

Tour du chapeau : le fait de marquer trois buts dans un même match; «En troisième Maurice Richard / A fait le tour du chapeau» (Georges Langford, «L’hiver en personne», 2003).

Tricolores : surnom des Canadiens de Montréal; «Ils sont en or, ils sont en or / Nos Canadiens, les tricolores» (Oscar Thiffault, «Ils sont en or», 1957).

Tricoter : contrôler habilement la rondelle, en mouvement; «On a saisi la rondelle / Tricotant tous deux / Comme de vrais professionnels / On se dirigeait vers les buts adversaires» (Les Jérolas, «Le sport», 1967).

Trois étoiles : sélection des trois meilleurs joueurs du match, d’abord proposée par des journalistes, puis par le public; «La première étoile, the first star : Gaston Gingras» (Les Mecs comiques, «Le hockey est malade», 2001).

Veuve du hockey : compagne délaissée par l’amateur de hockey, voire par un joueur; «T’allais dev’nir veuve du hockey» (Pierre Bertrand, «Hockey», 1978).

Zamboni : surfaceuse; «La glace est grafignée / Quand il se met à rouler / Les traces sont effacées / Mon père, il conduit une Zamboni» (Les Petites Tounes, «La surfaceuse», 2006).

 

N.B. Que les compositeurs se le disent : plusieurs mots et expressions manquent d’illustration(s) en chanson. Liste non exhaustive : biscuit (pièce de l’équipement du gardien); couper son banc (mettre des joueurs de côté pendant un match); donner son 110 % (fournir tous les efforts attendus, et même plus); perdre son vestiaire (ne plus avoir l’appui de ses joueurs); périple (voyage destiné à jouer des matchs chez les adversaires); plombier (joueur dont le talent est limité, mais pas les efforts); sentir la coupe (croire que son équipe peut remporter la coupe Stanley).

 

N.B., bis : pour une liste de chansons en français sur le hockey (format PDF), il suffit de cliquer ici (version du 27 juin 2019).

 

[Complément du 22 août 2013]

L’Oreille tendue a publié un article sur ce sujet :

Melançon, Benoît, «Chanter les Canadiens de Montréal», dans Jean-François Diana (édit.), Spectacles sportifs, dispositifs d’écriture, Nancy, Questions de communication, série «Actes», 19, 2013, p. 81-92. https://doi.org/1866/28751

 

[Complément du 12 juin 2014]

Amy J. Ransom vient de faire paraître un livre sur le hockey et la culture populaire au Québec. Le dernier chapitre est consacré à la musique.

Ransom, Amy J., «Rock and Roll, Skate and Slide : Hockey Music as an Expression of National Identity in Quebec», dans Hockey, P.Q. Canada’s Game in Quebec’s Popular Culture, Toronto, University of Toronto Press, 2014, p. 158-188.

Chanson sur le hockey, montage

Ru-ru et poulet

Sébastien Bailly, les Zeugmes au play, 2011, couverture

Deux beaux cas de cacophonie aujourd’hui.

Le premier, chez la traductrice de Mary Pope Osborne : «Bondissant par-dessus les tuiles brisées qui encombrent la cour, ils se ruent vers la porte et jaillissent dans la rue» (p. 60). Ce «ruent» / «rue» fait ronron.

Le second, beaucoup plus ancien, et signalé récemment par Sébastien Bailly dans les Zeugmes au plat : «Je suis romaine, hélas ! puisque mon époux l’est» (Corneille, Horace, première version, acte I, scène 1). Selon Wikipédia, il s’agirait, dans ce cas, d’un kakemphaton.

 

Références

Bailly, Sébastien, les Zeugmes au plat. Éloge d’une tournure humoristique, Paris, Mille et une nuits, coll. «Mille et une nuits», 585, 2011, 107 p. Avant-propos de Hervé Le Tellier.

Pope Osborne, Mary, Panique à Pompéi, Paris, Bayard poche, coll. «La cabane magique», 8, 2009, 73 p. Traduction et adaptation de Marie-Hélène Delval. Illustration de Philippe Masson. Dixième édition. Édition originale : 1998.

Divergences transatlantiques 013

Soit une «Veste longue de sport, en tissu imperméable, munie d’une capuche», au genre fluctuant (le Petit Robert, édition numérique de 2010).

Au Québec, le mot est surtout masculin : «Lorsque Norah passe près d’eux, un des employés jette un drôle de regard à son parka de caribou qui, il faut l’avouer, détonne un peu dans le décor» (Nicolas Dickner).

En France, il paraît être beaucoup employé au féminin : «Elle portait une parka sale, un chapeau tordu sur la tête et on pouvait véritablement dire qu’elle était sans âge» (Arnaldur Indridason, p. 79).

Qu’en disent les Belges ?

 

[Complément du 22 août 2011]

Que faire quand on est une écrivaine québécoise et qu’on est publiée en France ? Mélanie Vincelette, dont le roman Polynie a paru en 2011 chez Robert Laffont, a été confrontée à la difficulté. Pour ne déplaire à personne, elle a trouvé une solution élégante. Page 30, il est question «d’un parka en laine bleue». Page 163 apparaît «une parka traditionnelle rouge». Page 197, il y a plus simple : «des parkas modernes». Tout le monde est content.

 

Références

Dickner, Nicolas, Boulevard Banquise, Québec, Musée national des beaux-arts du Québec, 2006, 47 p. Ill. Un conte de Nicolas Dickner, inspiré et illustré d’œuvres de la collection d’art inuit Brousseau.

Indridason, Arnaldur, la Rivière Noire, Paris, Métailié, coll. «Métailié noir», 2011, 299 p. Traduction d’Éric Boury. Édition originale : 2008.

Vincelette, Mélanie, Polynie, Paris, Robert Laffont, 2011, 213 p.

Divergences transatlantiques 012

Christian Gailly, les Évadés, 2010, couverture

Soit un «Récipient isolant à double paroi de verre séparée par un vide, qui maintient durant quelques heures la température du liquide qu’il contient», au genre fluctuant (le Petit Robert, édition numérique de 2010).

Au Québec, le mot est surtout masculin : «Il aurait juré qu’il n’y était pas il y avait un moment à peine, et pourtant, assis sur un banc de fortune, il se versait un café de son vieux thermos taché d’encre, avec l’attention de quelqu’un que rien n’avait déconcentré et avec la lenteur de celui qui avait tout son temps» (Claire Séguin, la Trace).

En France, il paraît être beaucoup employé au féminin : «Je vais bientôt servir, et puis tu en profites pour apporter l’eau et le vin, qui sont dans la glacière et la glacière dans le coffre et, non, pas la Thermos de café, ne la cherche pas, elles est là, oui, c’est tout» (Christian Gailly, p. 135); «Valdimar reposa la pièce, ouvrit sa thermos de café et versa la boisson brûlante au fond d’une tasse» (Arnaldur Indridason, p. 51).

Heureusement qu’il y les Belges : «La mise au rebut de la boîte à tartines, de la bouteille Thermos et l’adieu définitif à la machine à pointer» (Nicolas Ancion, Les ours n’ont pas de problème de parking).

 

[Complément du 14 décembre 2018]

Au printemps de cette année, Michel Francard a repris en recueil quelques-unes de ses chroniques de langue parues dans le quotidien belge le Soir. On peut y (re)lire avec profit son texte intitulé «Un thermos, what else ?» (p. 174-177)

 

Références

Ancion, Nicolas, Les ours n’ont pas de problème de parking, Saint-Cyr-sur-Loire, publie.net, coll. «Fiction 17», 2011. Édition numérique. Édition originale : 2001.

Francard, Michel, Vous avez de ces mots… Le français d’aujourd’hui et de demain !, Bruxelles, Racine, 2018, 192 p. Illustrations de Jean Bourguignon.

Gailly, Christian, les Évadés, Paris, Éditions de Minuit, coll. «Double», 65, 2010, 234 p. Édition originale : 1997.

Indridason, Arnaldur, la Rivière Noire, Paris, Métailié, coll. «Métailié noir», 2011, 299 p. Traduction d’Éric Boury. Édition originale : 2008.

Séguin, Claire, la Trace, Lévis (Québec), Fondation littéraire Fleur de Lys, 2006, 320 p. Édition numérique.