Prendre la route 002

Un lecteur québecquois de l’Oreille tendue a bien ouvert l’œil pendant ses vacances.

Il a pu constater que l’urbanisation n’est pas un phénomène réservé à la langue française.

Charlottetown, août 2009

Frederiction, août 2009

De même, il a eu la preuve que l’utilisation intransitive de quitter peut à l’occasion traverser les frontières québécoises.

Parc national de l’Île-du-Prince-Édouard, août 2009

Enfin, il a découvert une capitale culturelle là où il ne la cherchait peut-être pas.

Fredericton, août 2009

Il ne faut jamais l’oublier : les voyages forment la jeunesse.

Prendre la route 001

L’Oreille tendue, bien que partie se détendre pendant quelques jours, est restée à l’affût. Cela étant, il lui est arrivé ce qui devait arriver : ses réflexes se sont un brin émoussés.

Ainsi devant ce panneau :

Motel Bar O Bio, Labelle, 12 août 2009

Elle a cru y voir d’abord une invocation écologique : «Ô Bio».

Or ce n’est pas tout à fait cela :

Motel Bar O Bio, Labelle, 12 août 2009

Le bio n’était que billot.

 

[Complément du 18 juillet 2015]

À Sainte-Luce-sur-Mer, l’Oreille pourrait s’approvisionner / se faire guillotiner à La tête sur le bio (voir ici).

À tous nos fidèles bénéficiaires

L’Oreille tendue cesse ses activités quelques jours; elle a besoin de se détendre. Un peu plus, et elle dirait que «L’Oreille tendue quitte pour les vacances.» Elle se retient.

De retour bientôt.

P.-S. — Bénéficiaires ? Évidemment : «C’est l’un des mots-clés de la société québécoise», selon Jean-Claude Boulanger.

 

Référence

Boulanger, Jean-Claude, «Un épisode des contacts de langues : la néobienséance langagière et le néodiscours lexicographique», dans Marie-Rose Simoni-Aurembou (édit.), Français du Canada – Français de France. Actes du cinquième Colloque international de Bellême du 5 au 7 juin 1997, Tübingen, Max Niemeyer Verlag, coll. «Canadiana Romanica», 13, 2000, p. 307-324, p. 315.

Citation indignée du jour

Georges Dor, Anna braillé ène shot, 1996, couverture

«Mais les temps ont bien changé et le Vous n’existe à peu près plus, depuis que les enfants sont à tu et à toi avec les adultes. Certains, toutefois, en garderaient, semble-t-il, la mémoire intuitive. Serait-ce à cause de cela que de nos jours on peut entendre, chez quelques-uns d’entre eux, l’inimaginable association du Tu et du Vous dans l’invraisemblable expression : Vous voulez-tu ? Oui, j’ai entendu cela à plusieurs reprises… et je ne vis pas sur une autre planète !»

Georges Dor, Anna braillé ène shot (Elle a beaucoup pleuré). Essai sur le langage parlé des Québécois, Montréal, Lanctôt éditeur, coll. «L’histoire au présent», 2, 1996, 191 p., p. 60.