«Au bout de trois jours, Maxime reconnut l’enfant. Celui-ci et Madeleine, dont la robe fuchsia illuminait les murs grisâtres, se tenaient par la main. Le médecin les avait prévenus : il ne restait aucun espoir de sauver le forain.
Pourtant Maxime souriait et remuait les lèvres. Omar-Paul se baissa, tendit l’oreille.
Tu as quatre noms à présent…» (p. 22-23)
«Dans un coin de l’atelier, le maître d’école et le gendarme supputaient les prix que ces toiles pourraient atteindre. Ajoutant des zéros à des zéros, ils faisaient grimper les enchères à plaisir.
Batine cessa de tendre l’oreille, tous ces chiffres lui donnaient la migraine !» (p. 87)
(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)
J’voulais pas y aller
Au show d’la Place des Arts
J’voulais pas manquer
Les éliminatoires
T’es partie bien choquée
Voir swinguer ton groupe rock
J’ai r’gardé mon hockey
Qui m’dit rien quand tu t’choques
J’voulais pas y aller
Tu voulais pas rester
T’en avais jusque-là
De la télévision
Mais mon salon est grand
Quand chus tout seul dedans
Une passe de Rick Chartraw
Tout seul c’est pas cochon
Ma p’tite bouteille de bière
J’l’ai calée d’une gorgée
J’ai r’gardé dans l’frigidaire
Y a rien de bon à manger
Les Canadiens qui gagnent
On a vu ça souvent
Mais ça m’fait bien changement
D’être tout seul de ma gang
J’entends le chat qui miaule
Après son Puss and Boots
J’entends l’eau qui gargouille
Dans les calorifères
J’entends fermer mon œil
Et craquer mon fauteuil
J’entends Mouton qui donne
Les trois étoiles Mol
[Musique du Forum de Montréal]
J’voulais pas y aller
Tu y as été pareil
Tu m’as laissé tout seul
Devant mon appareil
Tout seul au Canal 2 Faque j’ai pogné les bleus
Casse pas toute en rentrant
J’veux pas que tu m’réveilles
[Bruits de patinoire et musique]
P.-S.—Ce n’est pas la première fois que Robert Charlebois utilise le sport pour parler des relations entre les hommes et les femmes : voir «Moi Tarzan, toi Jane» (1981) et «Champion» (1987).
La 655e livraison de XVIIIe siècle, la bibliographie de l’Oreille tendue, est servie.
La bibliographie existe depuis le 16 mai 1992. Elle compte 76 600 titres.
À partir de cette page, on peut interroger l’ensemble des livraisons grâce à un rudimentaire moteur de recherche et soumettre soi-même des titres pour qu’ils soient inclus dans la bibliographie.
(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)
Mario Chénard et France Duval, «Nordiques jusqu’au bout !», 1985
Les rues de la capitale s’embourbent
Y a de l’électricité dans l’air
Les lignes ouvertes, les prédictions
Animent les conversations
Nordiques, Nordiques, Nordiques, Nordiques
Le Colisée ouvre ses portes Le sixième joueur fait son entrée
Tous nos espoirs sont sur la glace
On sent monter l’enthousiasme
Nordiques, Nordiques, Nordiques, Nordiques
Oui jusqu’au bout
Comptez sur nous
Québec est dans la course
Nordiques, Nordiques, Nordiques
Jusqu’au bout
Se mêlant au feu de l’action
La vague humaine est repartie
La lumière rouge fait sensation
Et de la foule monte un grand cri
Nordiques, Nordiques, Nordiques, Nordiques
Oui jusqu’au bout
Comptez sur nous
Québec est dans la course
Nordiques, Nordiques, Nordiques
Jusqu’au bout
Nordiques, Nordiques, Nordiques, Nordiques
Oui jusqu’au bout
Comptez sur nous
Québec est dans la course
Nordiques, Nordiques, Nordiques
Jusqu’au bout
Québec est dans la course
Avec les Nordiques
Jusqu’au bout
Jusqu’au bout
Il y a quelques lustres, l’Oreille a mené des recherches sur ce que l’on appelle, depuis le début du XIXe siècle, les «salons» (voir ici ou là).
Elle s’est donc tendue quand elle a découvert, sous la plume d’Eric Andrew-Gee, dans The Globe and Mail, le 4 avril 2025, un article intitulé «A Montreal salon proves a gathering of minds is not just for the 18th century» («Un salon de Montréal prouve qu’un rassemblement des esprits n’est pas seulement une chose du XVIIIe siècle»).
Le correspondant montréalais du journal a fait enquête sur un salon actuel, Hot Chain, créé par Mireille Silcoff (qu’il compare, au passage, à Julie de Lespinasse). Comment son texte commence-t-il ? «It was probably around the time someone mentioned Voltaire and the Lisbon earthquake of 1755 that I started to feel I was really at a salon» («C’est probablement quand quelqu’un a évoqué Voltaire et le tremblement de terre de Lisbonne que j’ai commencé à sentir que j’étais vraiment dans un salon»).
Voltaire est toujours bien vivant.
P.-S.—Le salon le plus célèbre du XVIIIe siècle est sans conteste celui de madame Geoffrin. L’Oreille tendue a déjà tourné une vidéo sur le sujet.