Le niveau baisse ! (1886)

«L’orthographe des étudiants en lettres est devenue si défectueuse que la Sorbonne s’est vue réduite à demander la création d’une nouvelle maîtrise de conférences, dont le titulaire aurait pour principale préoccupation de corriger les devoirs de français des étudiants de la faculté des lettres.»

Source : Albert Duruy, «L’instruction publique et la démocratie», 1886, cité dans Claude Lelievre, «La “bataille de l’orthographe” à l’Université», 5 octobre 2010.

Pour en savoir plus sur cette question :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture

Langue de (gestion de) puck

Il n’y a pas lieu de s’en étonner : le vocabulaire de la gestion est désormais présent dans la langue du hockey, comme il l’est dans toutes les sphères de la vie sociale.

Il fut un temps où il y avait des entraîneurs adjoints. Ce sont devenus des entraîneurs associés. (Les dirigeants de grandes surfaces y ont pensé avant les gérants d’équipes sportives.)

On leur confie, comme à tous les membres de l’équipe de direction, des mandats, pour lesquels ils doivent être imputables. On les invite aussi à relever des défis.

Dans la société, certains génèrent de la richesse. Sur la glace, d’autres génèrent de l’attaque ou des occasions de marquer.

Les mots dominants en cette matière sont gérer et gestion, et l’analyste sportif Marc Denis, au Réseau des sports, en est particulièrement friand. Quatre exemples, parmi mille : «gestion de rondelle dans sa zone» (3 février 2012); gestion, par le gardien, du «trafic devant son filet» (3 février 2012); «gestion de la possession de la rondelle» (1er mai 2014); «gestion d’un match par un gardien de but» (22 mai 2014).

On n’arrête pas le progrès.

P.-S. — Merci à @jeanmilot qui a jadis attiré l’attention de l’Oreille tendue sur cet aspect de la langue de puck.

 

[Complément du 3 juillet 2018]

La mémoire est la faculté qui oublie. L’Oreille a déjà abordé cette question… le 22 avril 2014.

 

Référence

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014), couverture

Service public

Il arrive que l’Oreille tendue se définisse comme un service public : n’existe-t-elle pas pour aider ses bénéficiaires ?

C’est dans le cadre de cette mission qu’elle leur propose parfois des générateurs de textes, ces formes de RAO (rédaction assistée par ordinateur). Voir à cet égard la rubrique qui vient d’être créée ici.

Ajouts du jour.

Vous vous sentez la fibre patriotique ? Le Canlit Premise Generator vous attend.

C’est l’économie qui vous intéresse ? Plus besoin de vous casser la tête à inventer de nouvelles mesures d’austérité : allez .

Créer son emploi, c’est bien. Inventer sa catégorie d’emploi, c’est mieux — surtout dans la Silicon Valley.

Vous êtes journaliste ? On fait (presque) tout le travail pour vous de ce côté.

Les artistes contemporains qui ont besoin d’aide pour leur titre d’exposition sauront où s’adresser.

Yapadkoi.

Concaténation

«Ne me blasphémez pas», Quatrième de couverture du manuel Lecture à haute voix

Comment enfiler les jurons ?

Le Petit Robert (édition numérique de 2014) connaît la bordée.

Connotation religieuse oblige, le Québec pratique volontiers le chapelet de sacres, voire la litanie.

Dans son roman Oscar (2016), Mauricio Segura parle de «diarrhée de jurons» (p. 64). C’est moins religieux que le chapelet ou la litanie et moins militaire / hivernal que la bordée. Et plus cru.

 

Référence

Segura, Mauricio, Oscar. Roman, Montréal, Boréal, 2016, 231 p.