Fortune du Rocket

[Tu causes, tu causes, puis arrive le jour où tu publies le 2500e billet de ton blogue. Ce jour, c’est aujourd’hui.]

Il y a deux lustres, l’Oreille tendue faisait paraître un ouvrage sur le plus célèbre joueur (Maurice Richard, 1921-2000) de la plus célèbre équipe de hockey (les Canadiens de Montréal). Une question traversait l’ouvrage : comment expliquer la pérennité de ce mythe ?

La question reste d’actualité si l’on en croit un article paru aujourd’hui dans le quotidien québecquois le Soleil. Sous le titre «René Lévesque, icône du Québec», la journaliste Patricia Cloutier présente les travaux d’une équipe de chercheurs de l’Université Laval et du Musée de la civilisation de Québec en interviewant deux de ses membres, Jocelyn Létourneau et Johanne Daigle.

Soixante photos ont été soumises à 427 personnes, à qui on posait la question suivante : «Parmi les 60 images proposées, choisissez les 10 images que vous considérez comme les plus représentatives du Québec et de son histoire, et les 5 images que vous considérez comme les moins représentatives du Québec et de son histoire.» La troisième image la plus souvent choisie, dans la première catégorie, est celle de Richard (par 45 % des répondants), derrière le portrait de René Lévesque (55 %) et une photo illustrant le référendum sur la souveraineté-association de 1980 (47 %).

Richard serait «associé à l’identité “canadienne-française rebelle”. Choisi autant par les anglophones que par les francophones, il véhicule le mythe du héros et touche à notre sport national, décrit comme la “religion moderne” des Québécois par un répondant.»

Le Rocket ne risque pas de disparaître du panthéon québécois à court ou à moyen terme.

P.-S. — Les résultats détaillés de l’enquête ont été publiés dans la revue Histoire sociale.

 

Références

Létourneau, Jocelyn, Claire Cousson, Lucie Daignault et Johanne Daigle, «Le mur des représentations : images emblématiques et inconfortables du passé québécois», Histoire sociale / Social History, 48, 97, novembre 2015, p. 497-548. https://doi.org/10.1353/his.2015.0043

Melançon, Benoît, les Yeux de Maurice Richard. Une histoire culturelle, Montréal, Fides, 2006, 279 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Nouvelle édition, revue et augmentée : Montréal, Fides, 2008, 312 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Préface d’Antoine Del Busso. Traduction : The Rocket. A Cultural History of Maurice Richard, Vancouver, Toronto et Berkeley, Greystone Books, D&M Publishers Inc., 2009, 304 p. 26 illustrations en couleurs; 27 illustrations en noir et blanc. Traduction de Fred A. Reed. Préface de Roy MacGregor. Postface de Jean Béliveau. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2012, 312 p. 42 illustrations en noir et blanc. Préface de Guylaine Girard.

Les Yeux de Maurice Richard, édition de 2012, couverture

Le niveau baisse ! (1841)

«On ne sait presque plus le français, on ne l’écrit plus, on ne le parle plus. Si la décadence continue, cette belle langue deviendra une sorte de jargon à peine intelligible.»

Source : Félicité Robert de Lamennais, Discussions critiques et pensées diverses sur la religion et la philosophie, Paris, Pagnerre, éditeur, 1841, 293 p., p. 230.

Pour en savoir plus sur cette question :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture

Autopromotion (mais pas que) 219

Érudit (logo)En 2015, la plateforme de diffusion numérique Érudit a mis en ligne une série de courtes vidéos sur l’édition scientifique.

Au programme :

Marc Couture, «L’importance des chercheurs dans la diffusion en libre accès»

Dominic Forest, «La fouille de textes et la visualisation de données»

Magda Fusaro, «Les défis d’un dépôt institutionnel numérique»

Yves Gingras, «La dérive des facteurs d’impact pour les revues savantes»

Bibi, «Rôle des presses universitaires à l’heure du numérique»

 

[Complément du 1er février 2016]

Jean-Claude Guédon, «La grande conversation scientifique»

 

[Complément du 2 mars 2016]

Jean-Claude Guédon, «Les accords majeurs pour le libre accès»

 

[Complément du 25 octobre 2016]

Vincent Larivière, «L’oligopole des grands éditeurs commerciaux»

Des nouvelles du plongeon arctique

Un huard, le dollar canadien

Le 11 mars 2010, puis le 27 juillet 2011, l’Oreille tendue disait un mot du huard, le dollar canadien.

Celui-ci piquant du nez ces jours-ci, regardons comment il se porte.

Son plumage ?

«Vivre avec un huard déplumé» (la Presse+, 8 janvier 2016).

«Le huard perd encore des plumes» (la Presse+, 9 décembre 2015).

«Le huard risque de perdre encore quelques plumes, selon des économistes» (le Devoir, 17 juillet 2015, p. A7).

Son vol ?

«Voyager là où le huard vole haut» (la Presse, 25 avril 2015, cahier Affaires, p. 1).

«Le huard doit voler de ses propres ailes» (le Devoir, 17 septembre 2014, p. B3).

«Vents contraires pour le huard» (la Presse+, 15 septembre 2014).

«La chute du huard en quatre questions» (la Presse, 9 janvier 2014, cahier Affaires, p. 5).

«Le huard poursuit sa descente» (la Presse, 23 février 2013, cahier Affaires, p. 4).

«Le huard reprend son envol» (la Presse, 22 août 2012, p. A1).

«Le huard monte encore…» (la Presse, 27 janvier 2012, p. A1).

«Les cambistes conservent leur calme devant l’envolée du huard» (la Presse, 27 juillet 2011, cahier Affaires, p. 1).

Sa personnalité ?

«Pourquoi le huard devrait-il mieux aimer 2016 ?» (la Presse+, 2 janvier 2016)

«Ne laissez pas le huard gâcher vos vacances» (la Presse, 1er février 2014, cahier Affaires, p. 6).

«Une année moche attend le huard» (la Presse+, 29 décembre 2013).

«Le huard se fait malmener» (le Devoir, 4 décembre 2013, p. B1).

Levez les yeux au ciel.

P.-S. — L’éditeur favori de l’Oreille tendue déteste cette utilisation du mot huard. Ce billet est pour lui.

P.-P.-S. — Il y a le plumage du huard et il y a celui des autres : «Le huard fait perdre des plumes aux transporteurs aériens» (le Devoir, 29 janvier 2014, p. B4).