«Kristeva revient avec le gigot et la Chinoise.»
Laurent Binet, la Septième Fonction du langage. Roman, Paris, Grasset, 2015, 494 p., p. 166.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«Kristeva revient avec le gigot et la Chinoise.»
Laurent Binet, la Septième Fonction du langage. Roman, Paris, Grasset, 2015, 494 p., p. 166.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
L’Oreille tendue monte dans un taxi, l’oreille pas spécialement tendue. Une sonnerie de téléphone se fait entendre. Une voix féminine sort du système audio de la voiture : «Bonjour, chéri, ça va ?» Lui (le chauffeur, pas l’Oreille tendue) : «J’ai quelqu’un dans la voiture.» Elle : «Ça va ?» Lui : «J’ai quelqu’un dans la voiture. Je vais te rappeler.»
Double explication du chauffeur. C’est parce que son téléphone est en connexion automatique, par Bluetooth, avec son système audio. C’était sa femme. (Qu’il a dit.)
Cet après-midi, l’Oreille tendue sera à Québec, au Musée de la civilisation, pour parler de la langue du hockey (renseignements ici).
Elle utilisera nombre d’exemples, notamment ceux qui suivent.
«Y a des finales jusqu’au mois d’mai» (Dominique Michel, «Hiver maudit : j’haïs l’hiver», chanson 1979).
«Béliveau purgeait une mineure sur le banc des punitions» (phrase citée par Jacques Bobet, «Chronique (sans ironie) sur la presse sportive française», p. 175).
«le gros 61 loge un boulet sous le biscuit du gardien» (Patrick Roy, la Ballade de Nicolas Jones, p. 187).
«La députée libérale Lucienne Robillard a annoncé hier qu’elle accrochait ses patins politiques» (le Devoir, 5 avril 2007).
Dans House of Cards, le personnage de Leann Harvey (Neve Campbell) «joue dur dans les coins de patinoire» (la Presse+, 10 mars 2016).
«Si la nature est ton amie, tu pognes un deux meunutes» (Erika Soucy, les Murailles, p. 30).
«C’était le tombeur de la poly, celui qui niaisait pas avec la puck pis qui t’amenait à son chalet c’était pas trop long» (Erika Soucy, les Murailles, p. 86-87).
«À une époque où les pucks étaient faites de crottin» (Loco Locass, «Le but», chanson, 2009).
«Vite, vite, qu’on en finisse avec ce centenaire qui a duré 100 ans. Leurs bras meurtris ne tendent plus le flambeau, ils nous assomment avec» (Yves Boisvert, la Presse, 4 décembre 2009).
«les fantômes ont failli» (Patrick Roy, la Ballade de Nicolas Jones, p. 16).
Claude Dionne, Sainte Flanelle, gagnez pour nous !, 2012.
«Jeu-questionnaire. Connaissez-vous votre flanelle ?» (la Presse+, 26 décembre 2015)
Références
Bobet, Jacques, «Chronique (sans ironie) sur la presse sportive française», Liberté, 57 (10, 3), mai-juin 1968, p. 175-187. https://id.erudit.org/iderudit/60373ac
Dionne, Claude, Sainte Flanelle, gagnez pour nous ! Roman, Montréal, VLB éditeur, 2012, 271 p.
Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.
Roy, Patrick, la Ballade de Nicolas Jones. Roman, Montréal, Le Quartanier, coll. «Polygraphe», 01, 2010, 220 p.
Soucy, Erika, les Murailles, Montréal, VLB éditeur, 2016, 150 p.
(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)
«Chaque année, ceux qui voient arriver à l’Université les jeunes gens sortis de Rhétorique constatent les plus fâcheux résultats. Fort peu sont en état d’écrire correctement le français […]. Sept années d’études, et, pour conclusion, l’ignorance.»
Source : Vandenkindere, 1880, cité dans Jean-Marie Klinkenberg, la Langue dans la Cité. Vivre et penser l’équité culturelle, Bruxelles, Les Impressions nouvelles, 2015, 313 p., p. 157. Préface de Bernard Cerquiglini.
Pour en savoir plus sur cette question :
Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.
«Berthelot Brunet (1901-…), un polygraphe dont on remarqua surtout les critiques humoristiques et les charges, a publié, après un recueil de notes et de pensées religieuses et politiques, Chacun sa vie, un recueil de contes que ses confrères ont assez bien accueilli, le Mariage blanc d’Armandine et le premier tome d’un grand roman, les Hypocrites, dont les uns ont dit qu’il leur rappelait Céline et d’autres qu’il n’avait de hardiesse que parce qu’il était écrit au Canada» (Berthelot Brunet, Histoire de la littérature canadienne-française, p. 177).
On n’est jamais mieux servi que par soi-même.
[Complément du 21 mars 2016]
Dans la réédition de l’ouvrage, en 1970, on lit «Berthelot Brunet (1901-1948)», la date finale, manquante en 1946, ayant été ajoutée. On n’est jamais si bien servi que par soi-même, même dans la mort.
Références
Brunet, Berthelot, Histoire de la littérature canadienne-française, Montréal, L’Arbre, 1946, 186 p.
Brunet, Berthelot, Histoire de la littérature canadienne-française suivie de portraits d’écrivains, Montréal, HMH, coll. «Reconnaissances», 1970, 332 p. Avant-propos d’André Major.