66 secondes de Count Basie

Count Basie, Straight Ahead, Dot, 1968

L’Oreille tendue ne connaît pas grand-chose à la musique. Bien évidemment, cela ne l’empêche pas d’en parler à l’occasion, soit dans des textes portant sur la chanson, soit dans une série — qu’il faudrait bien poursuivre un jour — sur Ella Fitzgerald.

Parmi les (rares) pièces auxquelles l’Oreille revient sans cesse, il y a le début d’une pièce instrumentale de Count Basie et de son orchestre, «It’s Oh, So Nice».

Cette pièce, l’Oreille l’a découverte il y a très longtemps, du temps où elle servait d’indicatif à l’émission Jazzland, de Don Warner, à la radio anglaise de Radio-Canada. (L’émission a été retirée des ondes en… 1997.)

L’Oreille se souvenait de l’interprète de la pièce, mais pas de son titre. Pendant des années, elle l’a cherché, d’abord en achetant des disques de Basie. Puis, un jour — merci aux échantillons que permet d’écouter Apple sur la plateforme iTunes —, elle a retrouvé ce qu’elle voulait réentendre.

Sur l’album Straight Ahead (étiquette Dot, 1968), la pièce, composée et arrangée par Sammy Nestico, dure 4 minutes 13 secondes. Pour l’Oreille, il n’y a que les 66 premières secondes qui comptent; le reste la laisse de glace (la subtilité s’est envolée).

C’est Count Basie, au piano, qu’on entend le moins : une fois passée l’ouverture, il place quelques notes de-ci, de-là, et c’est tout. Un début lent, un dialogue des cuivres (saxophone, trompette, trombone [?]) où une section cède sa place à l’autre, une basse rythmique (batterie et basse) qui donne sa cohérence à l’ensemble, de lentes montées sans cesse reprises (et qui, malheureusement, culminent à la 66e seconde) : une merveille (retrouvée).

Et l’Oreille ne sait pas la dire.

Le zeugme du dimanche matin et de Daniel Boulanger

Daniel Boulanger, Fouette, cocher !, éd. de 1979, couverture

«Il en tua encore une centaine et soudain se trouva las, le cœur défait par la besogne que l’ennemi lui refusait. Colard Sade avait perdu un bras, Mouchy une oreille, Baudry du Meux la jambe qui lui restait et Mouron la vie.»

Daniel Boulanger, Fouette, cocher !, Paris, Gallimard, coll. «Folio», 1160, 1979, 310 p., p. 59. Édition originale : 1973.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

(Quasi-)Autopromotion

Voltaire, Pensées végétariennes, 2014, couverture

L’Oreille tendue enseigne à l’université. Parmi ses tâches, il y a celle d’encadrer des étudiants aux cycles supérieurs (maîtrise, doctorat) et des chercheurs postdoctoraux.

C’est ainsi qu’elle travaille avec Renan Larue, chercheur postdoctoral au Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal.

Renan Larue publie aujourd’hui un texte dans la rubrique «Le devoir de philosophie» du quotidien montréalais le Devoir : «Voltaire aurait-il signé le manifeste Les animaux ne sont pas des choses ?» (22-23 février 2014, p. B6).

Dans quelques jours, on trouvera dans les librairies montréalaises son édition des Pensées végétariennes de Voltaire (Paris, Mille et une nuits, 2014, 69 p.).

La lecture de l’article et celle du livre sont évidemment recommandées.

Le sacre de l’hiver

Martin Robitaille, les Déliaisons, 2008, couverture

«Je me surpris à crier : “Y fait fret, tabarnak !” C’est fou ce que ça fait du bien de sacrer. Encore plus en pays étranger. C’est une belle soupape, les sacres. C’est tout ce qu’on avait, avant, comme système d’autodéfense.»

Martin Robitaille, les Déliaisons. Roman, Montréal, Québec Amérique, coll. «Littérature d’Amérique», 2008, 240 p., p. 19.