Autobiographie des objets du hockey

Lecture, l’autre jour, de Lance et Klonk (1994) de François Gravel et découverte de ceci :

Et puis tu te souviens sûrement de ce chronométreur, au Forum de Montréal, qui s’organisait toujours pour que l’horloge arrête sur un chiffre pair. Les amateurs de hockey pariaient sur le temps du dernier but en achetant des billets…
— Sur lesquels il n’y avait que des chiffres impairs, je me souviens, oui. Mais il y a longtemps de ça, non ? (éd. de 1995, p. 51)

L’Oreille tendue se souvient, elle aussi. Mais il manque quelque chose à la description de François Gravel.

Cela est chez Michel Lefebvre dans Je suis né en 53… Je me souviens (2005) :

je me souviens des billets de loterie clandestine de hockey à 25 ¢, pliés en deux et agrafés, sur lesquels était inscrit un temps de 0:01 à 19:59 qui devait correspondre, pour qu’il soit gagnant, au temps du premier but ou à celui du dernier; je me souviens aussi qu’on avait mis au jour la passe : s’il n’y avait jamais beaucoup de gagnants, c’est que le chronométreur officiel arrêtait le cadran du forum sur un temps pair ou impair selon le gros des billets émis pour une partie donnée (p. 70).

Se souvenir parfaitement de ces billets dans les mains de son grand-père et d’une photo des joueurs des Canadiens de Montréal, sur leur banc, regardant sans comprendre le tableau indicateur.

Vouloir relire l’Autobiographie des objets de François Bon.

P.-S. — Dans un ordre d’idées semblable, sur Twitter, continuer à suivre la série #trackMég de @reneaudet.

 

Références

Bon, François, Autobiographie des objets, Paris, Seuil, coll. «Fiction & Cie», 2012, 244 p.

Gravel, François, Lance et Klonk, Montréal, Québec/Amérique Jeunesse, coll. «Bilbo», 53, 1995, 128 p. Illustrations de Pierre Pratt. Édition originale : 1994.

Lefebvre, Michel, Je suis né en 53… Je me souviens, Montréal, Hurtubise HMH, coll. «amÉrica», 2005, 132 p.

Expression non caniculaire

Il fait très chaud ces jours-ci à Montréal. L’Oreille tendue lit beaucoup de livres sur le hockey. (Ceci n’a aucun rapport avec cela.)

Elle tombe sur la phrase suivante, dans Sophie lance et compte (1991) de Louise Leblanc : «Les garçons s’arrêtent net-fret-sec, les yeux gelés d’étonnement» (p. 23).

«Net-fret-sec» ? Immédiatement, au Québec. «Fret» (à prononcer fret’) ? Froid. Dans le cas qui nous occupe, il s’agit donc de s’arrêter d’un coup, à froid, «les yeux gelés d’étonnement».

C’est possible, même en ces temps de canicule.

 

Référence

Leblanc, Louise, Sophie lance et compte, Montréal, La courte échelle, coll. «Premier roman», 22, 1991, 62 p. Illustrations de Marie-Louise Gay.

Ne pas bronzer idiot

Soit le tweet suivant :

«Plaisir de l’été: griller tout croche. Après mes pieds trois couleurs, j’ai maintnt une ganse de sac tatouée au milieu du décolleté! #jaime» (@cvoyerleger).

Griller, donc, au Québec, peut avoir le sens de bronzer.

Ce mot, et remontent des odeurs de crème solaire, des bruits de plage et des hurlements (de coup de soleil). Nostalgie ? Point pantoute.