De la suite dans les idées (encyclopédiques)

Les 28 volumes de l’Encyclopédie

Dans son édition des 29-30 mai 2010, le quotidien montréalais le Devoir titrait : «Médias. Wikipédia, l’encyclopédie Diderot et d’Alembert du XXIe siècle ?»

Dans l’édition d’hier, presque quinze ans plus tard : «Contribuer à Wikipédia, ce Diderot 2.0.»

Cette association de Wikipédia et de l’Encyclopédie, qu’ont dirigée au XVIIIe siècle Diderot et D’Alembert, a déjà intéressé l’Oreille tendue. Ça se lit ici.

P.-S.—En effet : c’est le même journaliste qui signe les deux textes.

P.-P.-S.—«Contribuer à Wikipédia, ce Diderot 2.0.» est le titre en ligne. Dans la version papier du journal, c’est «Wikipédia, la force du nombre».

P.-P.-P.-S.—Cet article porte sur un ouvrage récent, dirigé par Jean-Michel Lapointe et Marie D. Martel, le Mouvement Wikimédia au Canada (Presses de l’Université de Montréal, 2025).

Curiosités voltairiennes (et véganes)

Voltaire le jour, Voltaire la nuit, dans le jeu vidéo Voltaire. The Vegan Vampire

Le monde des vampires est vaste. Voltaire lui-même en causait dans les Questions sur l’Encyclopédie : «Quoi ! c’est dans notre dix-huitième siècle qu’il y a eu des vampires !» (1772) Il ne se privait pas de donner des conseils : «On ne peut les mettre à la raison qu’en les brûlant, quand on les attrape. Mais il faut avoir la précaution de ne les mettre au feu qu’après leur avoir arraché le cœur que l’on brûle à part.»

En 2014, Renan Larue, dans les pages du quotidien montréalais le Devoir, se posait la question suivante : «Voltaire aurait-il signé le manifeste Les animaux ne sont pas des choses ?» Réponse : «Voltaire aurait signé le manifeste. Mais il aurait rappelé que si l’on veut reconnaître des droits aux bêtes, il faut commencer par le plus élémentaire d’entre eux : celui de vivre et de n’être pas maltraité.»

Ni les déclarations de Voltaire ni les analyses de Renan Larue ne nous permettent de répondre à une autre question : Voltaire aurait-il joué au jeu vidéo Voltaire. The Vegan Vampire ? Qu’aurait-il pensé de ce vampire ayant décidé de se passer du sang et de ne manger que des plantes ?

Voltaire est toujours bien vivant.

Autopromotion 827

«Architecture et parties qui en dépendent. Plan, Coupe & Développement d'un moulin à vent», premier volume des planches de l’Encyclopédie, Paris, 1762, planche I

La 655e livraison de XVIIIe siècle, la bibliographie de l’Oreille tendue, est servie.

La bibliographie existe depuis le 16 mai 1992. Elle compte 76 600 titres.

À partir de cette page, on peut interroger l’ensemble des livraisons grâce à un rudimentaire moteur de recherche et soumettre soi-même des titres pour qu’ils soient inclus dans la bibliographie.

Illustration : «Architecture et parties qui en dépendent. Plan, Coupe & Développement d’un moulin à vent», premier volume des planches de l’Encyclopédie, Paris, 1762, planche I

Curiosités voltairiennes (et salonnières)

Il y a quelques lustres, l’Oreille a mené des recherches sur ce que l’on appelle, depuis le début du XIXe siècle, les «salons» (voir ici ou ).

Elle s’est donc tendue quand elle a découvert, sous la plume d’Eric Andrew-Gee, dans The Globe and Mail, le 4 avril 2025, un article intitulé «A Montreal salon proves a gathering of minds is not just for the 18th century» («Un salon de Montréal prouve qu’un rassemblement des esprits n’est pas seulement une chose du XVIIIe siècle»).

Le correspondant montréalais du journal a fait enquête sur un salon actuel, Hot Chain, créé par Mireille Silcoff (qu’il compare, au passage, à Julie de Lespinasse). Comment son texte commence-t-il ? «It was probably around the time someone mentioned Voltaire and the Lisbon earthquake of 1755 that I started to feel I was really at a salon» («C’est probablement quand quelqu’un a évoqué Voltaire et le tremblement de terre de Lisbonne que j’ai commencé à sentir que j’étais vraiment dans un salon»).

Voltaire est toujours bien vivant.

 

P.-S.—Le salon le plus célèbre du XVIIIe siècle est sans conteste celui de madame Geoffrin. L’Oreille tendue a déjà tourné une vidéo sur le sujet.

 

Curiosités voltairiennes (et godboutesques)

François Hébert, Pour orienter les flèches, 2002, couverture

«Jacques Godbout était dans la salle et l’apercevant, je lui ai trouvé le profil de Voltaire, le regard métallique, les lèvres pincées, l’applaudissement prudent. Je ne sais pas si c’est empiéter sur sa vie privée que de décrire ici sa silhouette entrevue dans un lieu public. On ne sait plus sur quel pied danser dans nos droits et libertés, qui sont en train de devenir des corsets. Je me demande à quelle espèce marine, fluviale ou lacustre, appartient l’auteur de L’Aquarium et de L’Isle Verte.

[…]

Tout récemment, la statue de Voltaire, à Paris, a eu le nez fracassé».

Voltaire est toujours bien vivant.

François Hébert, Pour orienter les flèches. Notes sur la guerre, la langue et la forêt, Montréal, Trait d’union, coll. «Échappées», 2002, 221 p., p. 32.