Le niveau baisse ! (1730)

(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)

 

«Les jeunes gens sortent des collèges aussi ignorans [de leur langue maternelle] que s’ils avoient esté élevez chez des étrangers.»

Source : Pierre Restaut, Principes généraux et raisonnés de la grammaire françoise, 1730, cité dans Jacques Maurais (édit.), la Crise des langues, Québec et Paris, Gouvernement du Québec / Conseil de la langue française et Le Robert, coll. «L’ordre des mots», 1985, 490 p., appendice I. http://www.cslf.gouv.qc.ca/bibliotheque-virtuelle/publication-html/?tx_iggcpplus_pi4[file]=publications/pubf102/f102appendices.html

 

Pour en savoir plus sur cette question :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture

Réédition du jour

Élisabeth Bourguinat, Persifler au Siècle des lumières, 2016, couverture

 

En 1999, dans les pages de la revue savante Eigteenth-Century Fiction, l’Oreille tendue disait tout le bien qu’elle pensait de l’ouvrage d’Élisabeth Bourguinat le Siècle du persiflage (1998). Cet ouvrage était tiré de la thèse de doctorat de l’auteure (1995).

Extraits du compte rendu :

Le Siècle du persiflage est de ces ouvrages qui changent la façon commune de lire. Au sortir de sa lecture, l’on voit en effet le mot persiflage partout dans les œuvres du XVIIIe siècle et l’on ne peut cesser de s’interroger sur ses sens multiples !

[…]

Par son attention aux écrits mineurs comme aux grandes œuvres, par sa capacité à lier explication de texte et regard panoramique, par la nouveauté de ses hypothèses, par la précision de sa langue, par la fécondité des problèmes qu’elle soulève, par la qualité de sa documentation, par son attention à la moindre inflexion lexicale, Élisabeth Bourguinat mérite non seulement d’être lue, mais d’être contestée, interrogée, prolongée. C’est le signe d’un ouvrage stimulant et nécessaire.

Quelques mois plus tard, l’Oreille apprenait qu’Élisabeth Bourguinat avait mis fin à sa carrière universitaire (voir ici le texte d’une conférence de 2000 dans laquelle l’Oreille revient sur cet ouvrage «witty as hell»).

Bonne nouvelle au courrier d’aujourd’hui : l’ouvrage reparaît, chez Créaphis, avec une préface d’Arlette Farge.

Vous devriez le lire.

 

Références

Bourguinat, Élisabeth, «Le persiflage dans la littérature française du XVIIIe siècle (1735-1810) : modernité d’un néologisme», Paris, Université de Paris IV-Sorbonne, thèse de nouveau doctorat, 1995. Dir. : Jean Dagen

Bourguinat, Élisabeth, le Siècle du persiflage. 1734-1789, Paris, Presses universitaires de France, coll. «Perspectives littéraires», 1998, 228 p.

Bourguinat, Élisabeth, Persifler au Siècle des lumières. Histoire du mot «persiflage» 1734-1789, Garne, Créaphis, coll. «Poche», 2016, 320 p. Préface d’Arlette Farge. Édition originale : 1998.

Melançon, Benoît, compte rendu d’Élisabeth Bourguinat, le Siècle du persiflage. 1734-1789 (Paris, Presses universitaires de France, coll. «Perspectives littéraires», 1998, 228 p.), Eighteenth-Century Fiction, 11, 4, juillet 1999, p. 511-514.

Melançon, Benoît, «I’d Love to be Thrilled. The Current State of Eighteenth-Century French Studies», conférence présentée devant le Eighteenth-Century Studies Group, University of Saskatchewan, Saskatoon, 9 mars 2000. https://benoitmelancon.quebec/saskatoon2000.html