(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)
Verne, Jules, le Pays des fourrures. Le Canada de Jules Verne — I, Paris, Classiques Garnier, coll. «Bibliothèque du XIXe siècle», 77, 2020, 549 p. Ill. Édition critique par Guillaume Pinson et Maxime Prévost. Édition originale : 1872-1873.
«La pierre, qui manquait au cap Bathurst, — particularité, pour le dire en passant, non moins inexplicable que l’absence de marées, — reparaissait ici sous forme de blocs erratiques, de roches profondément encastrées dans le sol» (p. 198).
Bouchard, Serge, Un café avec Marie, Montréal, Boréal, coll. «Papiers collés», 2021, 270 p.
«Dans ce décor maintenant figé, devant ce chalet abandonné, nous apercevons les restes de l’été. Le bonheur est derrière, il est ce bloc erratique qui ne se déplace pas et qui tiendra le fort à jamais, sur le bord de ce lac rempli des échos de la joie» (p. 248).
[Complément du 13 mai 2021]
Dans un texte paru en recueil en 2005, Serge Bouchard utilisait déjà la même expression pour caractériser… des joueurs de hockey :
L’authentique joueur ne peut plus jouer depuis que les gros ont pris d’assaut les patinoires. Les armoires à glace lancent la rondelle à deux cents kilomètres à l’heure, dans la baie vitrée, à côté du but ou dans la face de leur ami. Ils patinent comme des blocs erratiques mais, qu’à cela ne tienne, ils impressionnent. Ce sont tous des éléphants qui s’énervent dans une arène de cristal. Certains sont rapides, mais ils oublient la rondelle derrière eux, une fois sur deux (p. 130).
Bouchard, Serge, «Claude Provost», dans Les corneilles ne sont pas les épouses des corbeaux, Montréal, Boréal, coll. «Papiers collés», 2005, p. 129-131.
[Complément du 25 décembre 2021]
Il y a aussi des «blocs erratiques» dans le roman Morel de Maxime Raymond Bock (2021, p. 224-225).
Raymond Bock, Maxime, Morel. Roman, Montréal, Le Cheval d’août, 2021, 325 p.