Les zeugmes du dimanche matin et de madame Roland

Madame Roland, Enfance, éd. 2010, couverture

«Robuste et sain, actif et glorieux, il aimait sa femme et la parure […]» (p. 23).

«Le bon abbé Morel, qui avait épuisé sa bibliothèque et sa rhétorique pour me conserver croyante, s’accommodait avec bon sens de me trouver raisonnable […]» (p. 126).

Madame Roland, Enfance, Paris, Gallimard, coll. «Folio 2 €», série «Femmes de lettres», 5064, 2010, 137 p. Édition établie et présentée par Martine Reid.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Citations existentielles du jour

Guy Delisle, Chroniques de Jérusalem, 2011, p. 105

1.

«Dès ma jeunesse j’avais fixé cette époque de quarante cinquante soixante ans comme le terme de mes efforts pour parvenir et celui de mes prétentions en tout genre. Bien résolu, dès cet âge atteint et dans quelque situation que je fusse, de ne plus me débattre pour en sortir et de passer le reste de mes jours à vivre au jour la journée sans plus m’occuper de l’avenir.»

Jean-Jacques Rousseau, «Troisième promenade», dans les Rêveries du promeneur solitaire, chronologie et préface par Jacques Voisine, Paris, GF-Flammarion, coll. «GF», 23, 1964, 173 p., p. 51. Édition : 1782 (posthume).

2.

«Rien n’est si difficile, aujourd’hui que d’exister au-delà de la cinquantaine.»

Paul Nizan, la Conspiration.

 

Illustration : Delisle, Guy, Chroniques de Jérusalem, Paris, Guy Delcourt productions, coll. «Shampoing», 2001, 333 p., p. 105. Couleur : Lucie Firoud & Guy Delisle.

Les zeugmes du dimanche matin et de Félicité de Genlis

Mémoires de madame de Genlis, éd. de 2004, couverture

«Je m’amusai beaucoup à Alix : l’abbesse et toutes les dames me comblaient de bontés et de bonbons, ce qui me donnait une grande vocation pour l’état de chanoinesse» (p. 44).

«Madame d’Estourmelle m’embrassa, loua beaucoup ma douceur, ma complaisance et mes beaux cheveux» (p. 121).

«Dans la première année de mon entrée à Bellechasse, je fis venir de Bourgogne ma nièce, Henriette de Sercey, qui était orpheline et créole […]» (p. 262).

«Les conquêtes et les victoires de l’Empereur ne m’avaient point éblouie, parce qu’elles avaient coûté des torrents de sang; mais toutes les circonstances qui accompagnèrent son retour me séduisirent, et j’admirai, dans cette occasion, son caractère et son triomphe» (p. 357).

Mémoires de madame de Genlis, Paris, Mercure de France, coll. «Le temps retrouvé», 2004, 390 p. Édition présentée et annotée par Didier Masseau. Édition originale : 1825.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Du bon usage du tutoiement conjugal

Mémoires de madame de Genlis, éd. de 2004, couverture

«Cette remarque sur le tutoiement rappelle un mot très plaisant de madame de Bussy, femme du gouverneur de Saint-Domingue, étant seule avec son mari qu’elle n’aimait pas. M. de Bussy la conjurait, ce qui était fort simple, étant tête à tête, de le tutoyer, ce qu’elle n’avait jamais fait. Après beaucoup d’insistances passionnées, elle y consentit enfin, et lui dit : Eh bien ! va-t’en» (p. 332 n. **).

Mémoires de madame de Genlis, Paris, Mercure de France, coll. «Le temps retrouvé», 2004, 390 p. Édition présentée et annotée par Didier Masseau. Édition originale : 1825.

Portraits criminels en regard

Mémoires de madame de Genlis, éd. de 2004, couverture

«Ma mère loua une petite maison dans la rue d’Aguesseau : elle recevait quelques gens de lettres, entre autres Sainte-Foix, auteur des Essais sur Paris, de la jolie comédie de l’Oracle et de celle des Grâces, et de quelques autres petites pièces de théâtre : sa tournure et ses manières contrastaient étrangement avec la grâce de ces agréables productions; il avait un ton brusque et grossier, un visage affreux et la physionomie la plus rude et la plus sinistre. Une comédienne très spirituelle, mademoiselle Bryant, disait de lui et de M. Bertin le poète, qui avait un visage long et pâle, les joues pendantes, les yeux éteints et le regard sombre, que le premier (Sainte-Foix) ressemblait au crime et le second au remords.»

Mémoires de madame de Genlis, édition présentée et annotée par Didier Masseau, Paris, Mercure de France, coll. «Le temps retrouvé», 2004, 390 p., p. 96. Édition originale : 1825.