Sous WordPress, la suite logicielle Jetpack a produit automatiquement un rapport pour l’année 2012 de l’Oreille tendue. Il est ici.
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
Les cinq textes les plus lus de l’Oreille tendue en 2012 ?
1. «Du postcool» (sur le swag)
2. «Le point de vue de Pluton» (sur «Matricule 728»)
3. «Langue de campagne (21)» (sur les plus belles fautes de la campagne électorale québécoise)
4. «Divergences transatlantiques 012» (sur le genre du mot thermos)
5. «Histoires d’abord de chalet» (sur une expression à la mode)
Dan Cohen est un des humanistes numériques que l’Oreille tendue suit avec le plus de plaisir, soit en lisant son blogue, soit en écoutant la baladodiffusion dont il est un des créateurs, Digital Campus, soit en consultant son compte Twitter, @dancohen.
Le 24 mai, sur son blogue, il s’interrogeait sur une nouvelle forme d’écriture sur le Web, qu’il proposait d’appeler blessay. (En fait, le mot avait déjà été proposé par Stephen Fry.) Blessay étant un mot-valise né de blog et de essay, son équivalent français pourrait être blessai (blogue + essai).
De quoi s’agit-il ? Pour Cohen, le blessai est une des formes de la convergence numérique du journalisme et de la recherche.
Ses caractéristiques ? (La traduction-adaptation est de l’Oreille.)
1. Le blessai est plus long qu’un billet de blogue, mais plus court qu’un article savant. Il ferait entre 1000 et 3000 mots.
2. Il est nourri par la recherche et l’analyse, mais il ne le claironne pas («doesn’t rub your nose in it»).
3. Il repose plus sur les ressources du Web que sur celles de la revue savante; par exemple, on y préfère les liens aux notes. Son auteur n’hésite pas à recourir à l’image, à l’audio ou à la vidéo.
4. S’y marient l’expertise et la curiosité. Il est aussi important d’y conclure que d’y suggérer des ouvertures («Conclusive but also suggestive»).
5. Le blessai est destiné à la fois aux spécialistes et au public cultivé («intelligent general audience»). On s’y méfie du jargon, non par populisme mais par souci du bien-écrire.
6. Son lecteur voudra conserver un blessai grâce à Instapaper ou Readability.
7. Son auteur évitera les formules simplistes inspirées de la recherche, par exemple en histoire («Puritains et Wikipédiens, même combat»).
Les commentaires qui suivent ce texte méritent qu’on s’y attache, tant pour les exemples et les modèles évoqués (Montaigne, les Lumières, Hazlitt) que pour la discussion sur le choix du terme pour désigner cette forme (blessay, donc, mais aussi piece, thought piece, intellectual journalism, digital essay, writing ou… essay).
Le 27 janvier, l’Université du Québec à Montréal, sous la responsabilité de Bertrand Gervais et Simon Brousseau, accueillait une journée d’étude intitulée «Le blogue littéraire : nouvel atelier de l’écrivain». L’Oreille tendue y a participé, notamment dans le cadre de la table ronde sur «La place du blogue dans la recherche académique».
Cette journée a eu des retombées nombreuses.
Jean-Philippe Gravel (All work and no play), Paule Mackrous (Effet de présence) et Amélie Paquet (Dérive explosive) ont mis en ligne le texte de leur intervention.
Daniel Grenier (Saint-Henri) a proposé un «recap» de la journée, et Paule Mackrous (Patty O’Green) celui des agapes qui ont suivi.
L’Oreille a tweeté comme une bête ce jour-là : ses tweets et ceux des autres participants sont disponibles ici (en PDF). Il y en a 227. (Selon Neil Patel, cela devrait faire de l’Oreille un «power user» de Twitter.) Alice van der Klei a fait le même exercice (aussi en PDF).
On peut enfin réentendre toutes les interventions de la journée sur le site de l’Observatoire de l’imaginaire contemporain de l’Université du Québec à Montréal.
Les colloques ne sont plus ce qu’ils étaient.
Demain, le 27 janvier, de 9 h 30 à 16 h, Bertrand Gervais et Simon Brousseau organisent à l’Université du Québec à Montréal une journée d’étude intitulée «Le blogue littéraire : nouvel atelier de l’écrivain».
À 11 h, une table ronde abordera «La place du blogue dans la recherche académique». L’Oreille tendue y sera. Elle reprendra peut-être quelques-unes des choses dites en mars dernier (mais pas seulement).
Le programme de la journée est ici.
Pour suivre les activités sur Twitter : #OICBLOGUE.
[Complément du jour]
Pour suivre les activités en temps réel (audio) : le livestream.