Les zeugmes du dimanche matin et de Ken Dryden

Ken Dryde, Scotty, 2019, couverture

«And to make that even more unavoidable, running down the middle of every building from top to bottom like an umbilical cord, connecting every flat, was a ventilation shaft that amplified each sound and smell and drama» (p. 27).

«Cournoyer’s injured back, which had taken away his speed and joy, wouldn’t be getting better, and so he retired» (p. 213).

Ken Dryden, Scotty. A Hockey Life Like no Other, Toronto, McClelland & Stewart, 2019, viii/383 p. Ill.

P.-S.—L’Oreille tendue a présenté ce texte le 4 novembre 2019.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Ken et Scotty

Ken Dryde, Scotty, 2019, couverture

«He was a rink rat […], only with nine Stanley Cup rings.»

En 1983, un jeune retraité du hockey, Ken Dryden, l’ancien gardien de but des Canadiens de Montréal, publie ses souvenirs de joueur sous le titre The Game. Il y décrit ses relations avec son entraîneur, Scotty Bowman. Le portrait (p. 35-46, p. 166-169) est sans concession :

If you ask the players who have played for Bowman if they like him, most will stand shocked, as if the thought never occurred to them, as if the question is somewhat inappropriate, as if the answer is entirely self-evident. No, they will say, Scotty Bowman may be a lot of things, but he is not someone you like. A few, usually those who played for him the longest but who now no longer do so, might brigthen and answer quickly, as if they had thought about it, maybe a lot about it, in the years since.
«Yeah sure, I, I really respect the guy. I really admire him. He sure did a lot for me» (p. 37).

Il ne viendrait jamais à l’esprit d’un ancien joueur de Bowman de dire l’avoir aimé («like»). Respecter, voire admirer, pour certains, oui — mais pas aimer. Dryden est de ceux qui admirent ce «brillant» entraîneur, «le meilleur de son époque» : «He is complex, confusing, misunderstood, unclear in every way but one. He is a brilliant coach, the best of his time» (p. 38). Plus simplement, et malgré tout : «I like him» (p. 46).

Trente-six ans plus, Dryden vient de faire paraître une biographie de Bowman, Scotty. A Hockey Life Like no Other (en traduction : Scotty. Une vie de hockey d’exception).

Si vous espérez lire des potins sur la vie dans les vestiaires des équipes dirigées par Bowman, passez votre chemin : ce livre n’est pas pour vous. Vous trouverez plus de renseignements dans The Game ou dans les souvenirs de Serge Savard, un coéquipier de Dryden, que vient de faire paraître Philippe Cantin.

Si vous souhaitez avoir accès à la vie privée de Bowman, passez itou votre chemin. À part l’enfance verdunoise fort longuement décrite («Scotty was a Verdun kid, not a Montreal kid», p. 25) et quelques allusions à la vie familiale de Bowman, ce n’est pas l’objet premier de ce livre. L’introspection, ce n’est pas son fort : «down deeper, where he doesn’t often dwell» (p. 259), d’autant que c’est un homme de peu de mots : «nouns and verbs, and the occasional adjective, are enough» (p. 338).

Vous voulez en savoir plus sur les relations entre Bowman et Dryden ? Encore une fois, pour l’essentiel, il en est assez peu question, sauf quand le gardien, le jour où il s’est pris pour une diva, a été ramené à l’ordre par l’entraîneur (p. 185). Autrement, on est dans l’exercice d’admiration : pour Dryden, Bowman est le plus grand entraîneur de l’histoire du hockey, peut-être le plus grand entraîneur tous sports confondus (1244 victoires, 9 coupes Stanley).

De quoi s’agit-il alors ? Des réflexions de quelqu’un qui s’intéresse au hockey depuis… la fin des années 1930. Bowman, qui est né en 1933, est «a hockey watcher» (p. 260). C’est d’abord et avant tout l’entraîneur qui parle, dans des chapitres alternés : les uns sont biographiques (sa vie professionnelle), les autres sont des réflexions sur les huit plus grandes équipes que Bowman a vu jouer. Dans les derniers chapitres, Dryden et Bowman imaginent une série de matchs entre ces équipes pour désigner la plus grande de tous les temps. (Non, vous ne saurez pas laquelle.) Pour arriver à cela, ils ont conversé pendant des heures.

Observant le hockey sur plusieurs décennies, Bowman présente des équipes (voyez son évocation des Canadiens de Montréal de 1955-1956, p. 77-105), des joueurs (par exemple Jonathan Toews, p. 316 et suiv.) ou des administrateurs (au premier chef desquels Sam Pollock, son mentor, p. 187-193). Il fait aussi bien l’histoire du hockey, qui s’est beaucoup transformé sous ses yeux (sportivement, médiatiquement, économiquement), que celle du travail d’entraîneur : entre les entraîneurs du passé et ceux d’aujourd’hui, tout a changé, tant en matière de stratégie que d’informations disponibles. Sur ce double plan, le chapitre probablement le plus révélateur est le seizième : désormais retraité pour de bon du métier d’entraîneur, Bowman continue, à 86 ans, à suivre des masses de matchs pour essayer de comprendre l’évolution de son sport, cela dans ses aspects les plus fins.

On apprend donc des masses de choses à la lecture de Scotty. Cela étant, on notera que Ken Dryden n’est pas un auteur pressé, qu’il aime les détails, qu’il s’essaie parfois à des comparaisons laborieuses — entre Verdun, Québec et Verdun, France (p. 22-23) ou entre le défenseur Tim Horton et le café Tim Hortons (p. 351). Comme l’objet de son livre souffre d’une mémoire phénoménale, on se perd à l’occasion dans les anecdotes. Un lecteur qui a grandi dans les années 1970 à Montréal, quand Bowman y entraînait une équipe fabuleuse avec Dryden dans les buts, s’étonnera de l’absence d’un portrait de Guy Lafleur : Bowman reconnaît sa valeur, mais n’explique pas comment il a réussi à faire éclore ce joueur dont le début de carrière avait été si laborieux.

En 1983, Dryden disait aimer Bowman. Cela n’a pas changé, mais on voit désormais beaucoup mieux pourquoi.

P.-S.—Oui, ce Scotty-là.

P.-P.-S.—À Radio-Canada, à l’émission le 15-18, au micro d’Annie Desrochers, vendredi dernier, l’Oreille est allée discuter du livre. Ça s’écoute ici.

 

Références

Cantin, Philippe, Serge Savard. Canadien jusqu’au bout, Montréal, KO Éditions, 2019, 487 p. Ill. Avant-propos de Serge Savard.

Dryden, Ken, The Game. A Thoughtful and Provocative Look at a Life in Hockey, Toronto, Macmillan of Canada, 1984, viii/248 p. Édition originale : 1983.

Dryden, Ken, Scotty. A Hockey Life Like no Other, Toronto, McClelland & Stewart, 2019, viii/383 p. Ill. Traduction : Scotty. Une vie de hockey d’exception, Montréal, Éditions de l’Homme, 2019, 439 p. Préface de Robert Charlebois.

Scotty B.

Arsène et Girerd, On a volé la coupe Stanley, 1975, p. 13, détail

Ken Dryden, l’ancien gardien de but des Canadiens de Montréal — c’est du hockey — publie ces jours-ci une biographie de son ancien entraîneur, Scotty Bowman, Scotty. A Hockey Life Like no Other / Scotty. Une vie de hockey d’exception.

Quelle est la place de Scotty Bowman dans la culture québécoise ? Éléments de réponse ci-dessous.

Jean Lapointe et le groupe Zéphyr Artillerie lui ont consacré des chansons. Le premier, dans «Scotty Blues» (Démaquillé, 1976), le dépeint souffrant dans la défaite : «Scotty fut déçu le Canadien a perdu / Y a pas été fin en changeant d’gardien / Y laisse les meilleurs su’l’banc / Y change ses lignes trop souvent / Pis après la game y pleure / Scotty pleure-nous ton Blues». Le second, dans «Scotty Bowman» (Chicago, 2008), s’adresse aussi à lui, mais pour lui demander des conseils existentiels : «J’ai besoin d’toé pour coacher ma vie»; «Comment c’qu’on fait pour pogner des femmes ?» Quand Loco Locass chante «Le but» (Le Québec est mort, vive le Québec, 2012), on entend «Oublie pas les anglos yo / Toe, Dickie, Doug et Scotty», pour désigner Toe Blake, Dickie Moore, Dick Harvey et notre Scotty.

Les bédéistes l’apprécient et on peut suivre sa carrière avec eux. Le Scotty Bowman qui dirige, avec Sam Pollock, le Canadien junior de Hull-Ottawa et remporte la Coupe Memorial de 1958 est évoqué par Marc Beaudet et Luc Boily (Gangs de rue. Les Rouges contre les Bleus, 2011, p. 25). En 1975, il entraîne les Canadiens et, dans un discours à Pierre Bouchard, Bob Gainey et Henri Richard, il mêle le français et l’anglais, et son gardien, Ken Dryden, lui répond en latin (On a volé la coupe Stanley, p. 13). Chez les frères Mickey et Keir Cutler (The Glory Boys, 1979), il est représenté deux fois, d’abord comme un entraîneur sans pitié avec ses joueurs, ensuite assis sur un buffle, au moment où il quitte Montréal pour les Sabres de Buffalo : «Scotty’s last stand

Les romanciers, à l’exception de Danielle Boulianne (2017, p. 112), paraissent s’être assez peu intéressés à Bowman. «Le meneur» par excellence d’une équipe de hockey, selon le poète Bernard Pozier, aurait ses «astuces» (1991, p. 34). Pour le dramaturge Rick Salutin, dans les Canadiens, voilà un entraîneur confronté à une rare difficulté : son club ne perd presque jamais (1977, p. 159). Comment, dès lors, parler aux joueurs ? Comment les convaincre de faire des efforts quand ils affrontent une équipe beaucoup plus faible que la leur ?

J.R. Plante, deux ans plus tôt, publie une analyse idéologique des relations de travail dans le monde du hockey. Laissé de côté par Scotty Bowman lors du premier match de la saison 1974, Henri Richard, le frère de Maurice, annonce sa retraite avant de revenir sur sa décision après une intervention de Sam Pollock, le directeur général des Canadiens. Dans l’article, qui repose sur une analyse du discours de presse, la répartition des rôles est lourdement orientée politiquement : Henri est un persécuté, comme son frère («ce vainqueur est en même temps un vaincu», p. 50), et la victime francophone innocente; Bowman est «le petit contremaître anglophone médiocre, sournois et peureux» (p. 46); Pollock est «le grand boss paternel et paternaliste» (p. 46).

On verra sous peu où Ken Dryden se situe sur tous ces plans.

 

[Complément du 5 novembre 2019]

L’Oreille tendue a rendu compte du plus récent livre de Ken Dryden ici.

 

Références

Arsène et Girerd, les Enquêtes de Berri et Demontigny. On a volé la coupe Stanley, Montréal, Éditions Mirabel, 1975, 48 p. Premier et unique épisode des «Enquêtes de Berri et Demontigny». Bande dessinée.

Beaudet, Marc et Luc Boily, Gangs de rue. Les Rouges contre les Bleus, Brossard, Un monde différent, 2011, 49 p. Bande dessinée.

Boulianne, Danielle, Laflamme et le flambeau. Tome 9 de Bienvenue à Rocketville, L’île Bizard, Éditions du Phœnix, coll. «Œil-de-chat», 78, 2017, 211 p. Illustrations de Jocelyne Bouchard.

Cutler, Mickey et Keir, The Glory Boys, Montréal, Toundra Books, 1979, s.p. Parution initiale dans le journal The Gazette.

Dryden, Ken, Scotty. A Hockey Life Like no Other, Toronto, McClelland & Stewart, 2019, viii/383 p. Ill. Traduction : Scotty. Une vie de hockey d’exception, Montréal, Éditions de l’Homme, 2019, 439 p. Préface de Robert Charlebois.

Plante, J.R., «Crime et châtiment au Forum (Un mythe à l’œuvre et à l’épreuve)», Stratégie, 10, hiver 1975, p. 41-65.

Pozier, Bernard, Les poètes chanteront ce but, Trois-Rivières, Écrits des Forges, coll. «Radar», 60, 1991. 84 p. Ill. Réédition : Trois-Rivières, Écrits des Forges, 2004, 102 p.

Salutin, Rick, avec la collaboration de Ken Dryden, les Canadiens, Vancouver, Talonbooks, 1977, 186 p. Ill.

Parlons français avec les chefs

Hier après-midi, pour le réseau anglophone de la Société Radio-Canada, l’Oreille tendue y est allée de quelques pronostics à propos de la maîtrise du français des candidats au poste de premier ministre du Canada. C’était en effet jour de débat télévisé entre ces candidats, des francophones (Maxime Bernier, Yves-François Blanchet), des anglophones (Elizabeth May, Andrew Scheer, Jagmeet Singh) et Justin Trudeau. (On peut revoir le débat ici.)

La boule de cristal de l’Oreille n’était pas tout à fait au point. S’il est vrai qu’un candidat a joué la carte du français populaire québécois, tel que l’avait justement prévu l’Oreille, ce candidat n’a toutefois pas été Andrew Scheer, du Parti conservateur, mais Jagmeet Singh, du Nouveau parti démocratique.

Comment a-t-il fait ? Il a d’abord accusé le premier ministre en poste, Justin Trudeau (Parti libéral), d’avoir promis plus qu’il n’a tenu : voilà un «grand parleur, p’tit faiseur», selon un adage québécois bien connu. Il lui a plus tard reproché d’annoncer une politique (progressiste) pour en pratiquer une autre (conservatrice) : il aurait «flashé à gauche» pour «tourner à la droite.» Empruntée au lexique automobile, cette expression aurait davantage fait mouche si Singh avait respecté la symétrie : «flasher à gauche, tourner à droite» (sans «la»). Cela sentait la petite phrase préparée, mais pas tout à fait maîtrisée. Enfin, dans un échange avec Yves-François Blanchet, du Bloc québécois, Singh a mêlé un québécisme à un giscardisme (ou à un couillardisme ou à un legaultisme) : au lieu de dire «ça me dérange», il a répété «ça m’achale», en lançant à son adversaire qu’il n’avait «pas le monopole du Québec», là où Valéry Giscard, le 10 mai 1974, parlait de «monopole du cœur», Philippe Couillard, le 13 septembre 2018, de «monopole de la compassion» et François Legault, les 19 et 22 août 2012, de «monopole de l’amour du Québec».

Comme au débat en anglais, il avait quelques formules toutes faites dans sa besace. Le 7 octobre, s’agissant des changements climatiques, il appelait Justin Trudeau «Mister Delay» et Andrew Scheer «Mister Deny». Hier, Singh a martelé qu’il était là «pour les gens» et il a affublé trois de ses adversaire du sobriquet «Monsieur pipeline» (Bernier, Scheer, Trudeau).

Les autres ?

Andrew Scheer a remercié ses parents de l’avoir mis dans une école d’immersion, là où il a appris le français. Si l’Oreille tendue dirigeait une école de ce type, elle n’engagerait pas Scheer comme porte-parole. Elle se réjouit de voir qu’elle n’a pas eu tout faux : à un moment, quand Scheer a parlé d’un cadre financier écrit sur une «napkin au coin d’une table», il était clairement dans le registre populaire. Son emploi récurrent d’«ingérer» au lieu de «s’ingérer», lui, avait une troublante connotation digestive.

L’Oreille a déjà eu l’occasion de dire qu’Elizabeth May (Parti vert) peut, quand elle en a le temps, parler un français raboteux mais compréhensible. La formule des débats télévisés, où il faut penser et dire rapidement, la dessert plus que tout autre. Elle donne une forte impression de sincérité, mais elle n’est pas toujours facile à comprendre.

Maxime Bernier représente le Parti populaire et le populisme, notamment langagier. Cela passe par certains traits de prononciation («eul courage» pour «le courage») et par une utilisation fautive du pronom relatif («que» mis pour «dont»). Il s’inscrit alors dans une longue tradition québécoise.

Justin Trudeau nous a déjà exposés à bien pire que ce qu’il a dit hier soir : ne pas trop faire de fautes de syntaxe spectaculaires est toujours pour lui une victoire. Notons quand même, par fidélité à lui-même, quelque chose comme «Donner de l’investissement aux gens pour faire de la résilience».

Yves-François Blanchet était probablement le plus à l’aise linguistiquement, ce qui va de soi (et devrait aller de soi pour le premier ministre).

Bref, le débat n’a donné lieu, sur le plan de la langue, à aucune révélation. Chez les anglophones, Jagmeet Singh est celui qui a semblé le plus à l’aise, malgré un nombre considérable d’approximations. Quand on dirige un parti qui a eu Jack Layton comme chef, c’est la moindre des choses. Il lui a d’ailleurs emprunté son «flasher à gaucher, tourner à droite», ainsi que l’a signalé Paul Journet sur Twitter.

P.-S.—Patrice Roy a contrôlé les échanges avec fermeté et les spectateurs ne peuvent que l’en remercier. Contrairement à ce qui est arrivé dans un débat en 2015, il n’a pas utilisé de «mauvais mot» («dégoûtés»), mais une de ces questions improvisées aurait pu être un brin plus claire : «Je vais poser la même question à tous : souhaitez-vous, souhaitez-vous, un accord de réparation pour SNC-Lavalin pour que l’entreprise, je le rappelle pour le bénéfice des gens à la maison, pour que l’entreprise ne soit pas obligée d’être condamnée à ne plus recevoir, s’il y a une condamnation, des contrats publics pendant dix ans ?» Ce sont les joies du direct.

 

[Complément du jour]

Aujourd’hui, vers 18 h 30, l’Oreille tendue était à l’émission Là-haut sur la colline d’Antoine Robitaille, sur Qub radio, pour parler de la langue du débat. C’est ici.

Chantons avec Justin

À la lecture du tweet d’@OursMathieu, l’Oreille tendue a d’abord cru à une blague. Cette chanson de campagne du Parti libéral du Canada, c’était inventé, n’est-ce pas ? Non : c’est la vérité vraie. Il s’agit de la «chanson officielle» de la campagne du parti de Justin Trudeau, l’actuel premier ministre du Canada.

 

Essayons d’abord de noter les paroles interprétées par le groupe The Strumbellas.

On lève une main haute
Pour demain
On lève une main haute
Aux étoiles
On peut être l’avenir aujourd’hui
Si tu restes avec moi
On lève une main haute
On en arrive
On lève une main haute
Pour [?]
On peut être l’avenir aujourd’hui
Non rien ne m’arrêtera
Ah ah

Comment dire…

Cela vient de l’anglais, «raise your hand» devenant «on lève une main haute», ce qui n’a guère de sens en français.

Le deuxième vers — qu’on pardonne cet excès lexical à l’Oreille — semble être «Pour demain», mais on pourrait tout aussi bien entendre «Pour tout main». Le problème de prononciation est encore plus grave quatre vers avant la fin. Que dit-on ?

Par le tutoiement («Si tu restes avec moi»), on veut probablement faire plus direct qu’avec le vouvoiement, voire toucher «les jeunes».

Sur le plan temporel, cela risque d’être compliqué : comment «être l’avenir aujourd’hui» ?

Certaines passages sont incompréhensibles : «On en arrive» — à quoi ? Aux «étoiles» ?

Décidément, Justin Trudeau et le français, ça ne va toujours pas.

P.-S.—Consolons-nous : ça ne dure que 34 secondes.

P.-P.-S.—Profitons de l’occasion pour évoquer de nouveau le rap de Gilles de Duceppe en 2011.