Chroniques du bilinguisme non hexagonal 004

Il y a quelques jours, l’Oreille tendue se demandait si Ottawa était une capitale ou pas. Une chose est sûre : s’il y avait un concours pour désigner la capitale du bilinguisme inégalement maîtrisé, cette ville ontarienne serait sur les rangs.

Un exemple, parmi tant d’autres, fourni par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, qui y est logé.

Annonce du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, 2011

Pareil emploi de l’infinitif est un signe qui ne ment pas : conjuguer, c’est trop dur.

Perplexité capitale

L’Oreille tendue a pu le vérifier à plusieurs reprises : le Canada multiplie les capitales, certaines officieuses, d’autres officielles. Parmi ces dernières, il y a Ottawa, la capitale du pays. Ça devrait être simple. Ça ne l’est pas. Le Devoir du 14-15 mai dit en effet une chose et son contraire.

Page D4, on s’y réjouit d’un prix attribué à un article paru dans ce journal le 19 juin 2010, sous la signature de Benoit Legault, «Ottawa. La non-capitale».

Page G8, on trouve un texte intitulé «Ottawa : capitale culturelle du patrimoine et de l’histoire».

Alors : oui ou non ?

Trois néologismes du dimanche matin

Vous ne faites pas confiance à Stephen Harper, l’ex (?)-premier ministre du Canada ? C’est en effet un Harpercrite, dit @NotLisaRaitt. À chacun, d’ici lundi, jour du scrutin, de se faire son idée.

Vous en avez assez d’entendre les médias et votre entourage vanter la bonne odeur du papier des vrais livres ? Selon Ben Ehrenreich, dans la Los Angeles Review of Books du 18 avril 2011, ils souffrent de bibilionecrophilia, «the retreat of the print-faithful into a sort of autistic fetishization of the book-as-object». Ça devrait les faire taire.

Vous ne voulez pas jailbreaker votre iPhone ? En France, la Commission générale de terminologie et de néologie vous suggère de le débrider. La proposition est bienvenue.

Pourquoi faire simple ?

La société aérienne WestJet offre des sièges à tarif réduit pour ses destinations canadiennes. Son slogan ? «Voyagez en solde canadien» (la Presse, 19 avril 2011, p. A13). Il s’agit donc d’un «solde canadien» en «sol canadien». On pourrait imaginer moins alambiqué.

Chroniques du bilinguisme non hexagonal 002

Avant d’être chassé du Parlement d’Ottawa, le gouvernement du premier ministre Stephen Harper avait déposé un budget.

Parmi les nouveaux programmes qu’il souhaitait encourager, celui-ci : «Helmets to Hardhats

La Presse présente les choses ainsi : «Le gouvernement veut faire des militaires canadiens de retour du front des travailleurs de la construction», il veut faciliter le passage «de soldat à plombier». Ce programme, précise le journal, «n’a pas de nom en français» (23 mars 2011, cahier Affaires, p. 5).

Au moins, c’est clair.