Autopromotion 678

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Depuis des temps immémoriaux, l’Oreille tendue collabore aux Cahiers Voltaire.

Elle a mis en ligne quatre de ses contributions en format PDF:

«Pot-pourri. Barney’s Version», Cahiers Voltaire, 6, 2007, p. 243-244; repris, sous le titre «Les Lumières de Mordecai Richler», dans Nos Lumières. Les classiques au jour le jour, Montréal, Del Busso éditeur, 2020, p. 55-57.

«Pot-pourri. Le Numéro 6 cultive-t-il son jardin ?», Cahiers Voltaire, 12, 2013, p. 303-304; repris dans Nos Lumières. Les classiques au jour le jour, Montréal, Del Busso éditeur, 2020, p. 78-79.

«Pot-pourri. Un chroniqueur voltairien ?», Cahiers Voltaire, 14, 2015, p. 284-285; repris, sous le titre «Pierre Foglia, chroniqueur voltairien ?», dans Nos Lumières. Les classiques au jour le jour, Montréal, Del Busso éditeur, 2020, p. 97-99.

«Pot-pourri. Voltaire, Paris 2019», Cahiers Voltaire, 18, 2019, p. 298-300; repris, sous le titre «Voltaire et Charlie hebdo (II)», dans Nos Lumières. Les classiques au jour le jour, Montréal, Del Busso éditeur, 2020, p. 125-130.

Ce sera tout pour l’instant.

Autopromotion 676

Cahiers internationaux de sociolinguistique, 21, 2022, couverture

Sous la direction de Dorothée Aquino-Weber et Sara Cotelli Kureth, les Cahiers internationaux de sociolinguistique consacrent leur 21e livraison aux «Chroniques de langage dans la francophonie» (147 p., ISBN : 978-2-14-030354-8). L’Oreille tendue a le plaisir d’en être; merci aux éditrices de lui avoir donné l’occasion de raconter sa vie.

 

Table des matières

 

Cotelli Kureth, Sara et Dorothée Aquino-Weber, «Les chroniques de langage dans la Francophonie : état des lieux», p. 7-35

 

Partie 1 : Témoignages de chroniqueuses et chroniqueurs

Feltin-Palas, Michel, «Par amour de la diversité culturelle», p. 39-43

Francard, Michel, «Heurts et bonheurs d’un chroniqueur de langue», p. 45-50

Gasquet-Cyrus, Médéric, «“Dites-le en marseillais”, la vulgarisation linguistique par le divertissement», p. 51-57

Matthey, Marinette, «Mais pourquoi des chroniques de langage ?», p. 59-66

Melançon, Benoît, «De Montréal, tendre l’oreille», p. 67-71

Nadeau, Jean-Benoît, «Pourquoi je chronique», p. 73-77

 

Partie 2 : Les chroniques de langage dans la Francophonie : analyses

Gauvin, Karine, «À propos des chroniques de langage en Acadie», p. 81-102

Aquino-Weber, Dorothée et Sara Cotelli Kureth, «Les régionalismes dans les chroniques de langage de Suisse romande : un premier aperçu», p. 103-127

Dister, Anne, «Maurice Grevisse et André Goosse : du bon usage au français universel», p. 129-145

 

[Complément du 1er février 2023]

Le numéro est désormais disponible en ligne ici.

 

[Complément du 30 août 2023]

Le texte de l’Oreille tendue se trouve également .

Faire revivre la Série du siècle ?

Ken Dryden, The Series, 2022, couverture

En septembre 1972, les équipes de hockey de l’URSS et du Canada se sont affrontées dans ce qu’on a appelé la Série du siècle. Les Canadiens ont gagné par la peau des dents.

Ken Dryden était alors un des gardiens d’Équipe Canada. (Oui, ce Ken Dryden-là.) Il vient de publier ses souvenirs du tournoi, sous le titre The Series (en français, la Série du siècle). Très court texte magnifiquement illustré, le livre est divisé en deux parties d’inégale longueur. La seconde sauve presque la première.

Celle-ci, «Faceoff», est elle-même double : elle s’ouvre sur un rappel de la rivalité URSS / Canada avant 1972; suit une description de chacun des huit matchs de la série, dans l’ordre de leur déroulement. Pourquoi l’Oreille tendue a-t-elle été déçue ?

À l’exception peut-être d’un passage sur les modifications que le gardien a dû apporter à son style de jeu (p. 85-86), l’ouvrage ne contient aucune information nouvelle pour quiconque connaît l’histoire du hockey au Canada. Pourtant, Dryden a été intimement mêlé aux événements.

L’auteur a choisi de ne s’appuyer que sur ses souvenirs, sans combler les trous de sa mémoire par une recherche documentaire. Ce choix est assumé, mais il mène à des passages étranges, quand Dryden, par exemple, refuse de donner le nom de certains joueurs soviétiques (p. 19, p. 141), qu’il aurait pu retrouver sans mal.

Quand on les compare à la masse des livres écrits par des sportifs, ceux de Dryden se détachent nettement, notamment à cause de la vraie curiosité de l’auteur. Cela étant, il n’a jamais été un styliste — cette affirmation sera impopulaire, mais c’est comme ça. Dans The Series, cela apparaît clairement par l’utilisation répétitive des figures de… répétition (anaphores, épiphores, parallélismes, etc.). Le passage le plus laborieux, sur ce plan, se trouve aux pages 137-140. Pour le dire autrement, en matière d’écriture, ça manque grandement de variété.

Certaines affirmations étonnent. Le caractère des Canadiens aurait été forgé par leur rapport à l’hiver (p. 73) et par leur nordicité (p. 93), comme celui des Suédois. Ne pourrait-on pas dire la même chose des Russes ? (Cela est finalement noté dans les dernières pages du livre, p. 173.)

L’Oreille est également troublée par le récit du sixième match de la série, celui où Bobby Clark a cassé la cheville du meilleur joueur russe, Valary Kharlamov, d’un coup de bâton. Dryden raconte qu’il n’a rien vu du geste pendant le match et qu’il n’en a appris la nature que plusieurs années plus tard (p. 114-116). On se serait attendu à mieux d’un apôtre de la non-violence au hockey comme l’ancien gardien. (L’Oreille tendue a déjà consacré quelques pages à la cheville de Kharlamov; c’est ici.)

La deuxième partie, «Overtime» ? L’auteur y réfléchit à la place de la Série du siècle dans l’histoire du hockey («the 1972 series is the most important moment in hockey history», p. 187) et dans l’histoire du Canada (il ne faut pas être allergique au nationalisme canadian pour apprécier ce genre de propos). Une comparaison inattendue révèle l’évolution du sport : Wayne Gretzky jouait comme un Russe; Alexander Ovechkin joue comme un Canadien (p. 173). Dryden oppose justement l’obsession pour les matchs («games») au développement des habiletés («skills», p. 175).

Terminons sur une note positive, avec deux formules bien senties : «It was encouraging, and awful» (p. 108); «Neither of us [Russia / Canada] got what we wanted; both of us got what we needed» (p. 177). Une chose peut être encourageante, mais affreuse. On peut obtenir ce dont on a besoin, plutôt que ce que l’on souhaite. Il y a quand même de (petites) leçons à tirer du plus récent livre de Ken Dryden.

 

Références

Dryden, Ken, The Series. What I Remember, What it Felt Like, What it Feels Like Now, Toronto, McClelland & Stewart, 2022, 191 p. Ill.

Dryden, Ken, la Série du siècle. Telle que je l’ai vécue, Montréal, Éditions de l’Homme, 2022, 204 p.

Melançon, Benoît, «Hendécasyllabe sportif», dans Marie-Andrée Beaudet et Karim Larose (édit.), le Marcheur des Amériques. Mélanges offerts à Pierre Nepveu, Montréal, Université de Montréal, Département des littératures de langue française, coll. «Paragraphes», 29, 2010, p. 173-180. https://doi.org/1866/19742

Guy Lafleur publiciste

Les sportifs modernes sont des véhicules publicitaires prisés. Guy Lafleur, qui vient de mourir, ne faisait pas exception.

À qui a-t-il prêté son nom et son image ? Quelques exemples, parmi bien d’autres.

À des entreprises philanthropiques :

Publicité de Guy Lafleur pour le Centre hospitalier de l’Université de Montréal

 

Guy Lafleur dans une publicité épistolaire de la Fondation des maladies mentales du Québec

 

Publicité de Guy Lafleur pour les scouts et guides du Québec
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Publicité de Guy Lafleur pour la lutte contre le cancer (Merck)

À des vendeurs de produits alimentaires ou alcoolisés :

Publicité de Guy Lafleur pour les produits Weston
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Publicité de Guy Lafleur pour les saucisses Lafleur
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Publicité de Guy Lafleur pour Yoplait

 

Publicité de Guy Lafleur pour la boisson énergisante Flower Power
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Publicité de Guy Lafleur pour la bière Molson
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Publicité de Guy Lafleur pour Molson
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Société des alcools du Québec, gin Guy Lafleur 10, 2020

Publicité de Guy Lafleur pour son propre vin
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À des sociétés (péri)(pseudo)médicales :

Publicité de Guy Lafleur pour Hairfax
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Publicité de Guy Lafleur pour Revitive
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À des équipementiers sportifs :

Publicité de Guy Lafleur pour les chaussures Bauer

Publicité de Bauer pour les produits de hockey BauerPublicité de Raymond Bourque et Guy Lafleur pour les bâtons de hockey Sher-Wood

 

À un fabricant de voitures :

Publicité de Guy Lafleur pour la Chevrolet Monte Carlo
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À un propriétaire de casino :

Publicité de Guy Lafleur pour un casino
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À une chaine de magasins :

Publicité de Guy Lafleur pour la chaîne de magasins Zellers
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À un salon de technologie :

Publicité de Guy Lafleur pour un salon de technologie

 

 

P.-S.—Si jamais vous aviez sous la main la publicité de Viagra par Lafleur, l’Oreille tendue serait évidemment preneuse. Discrétion assurée.

P.-P.-S.—Sur ce sujet, voyez les articles d’Olivier Bourque, «Idole des Québécois, icône des annonceurs», et de Frédéric Guindon, «27 des meilleures publicités mettant en vedette des hockeyeurs québécois».

Accouplements 179

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, en conférence de presse, le 5 décembre 2022

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Des «influenceurs» québécois perturbent un vol d’avion, au grand dam du premier ministre du Canada : «Quand une gang de sans-dessein décide de partir comme des ostrogoths en vacances, c’est extrêmement frustrant» (conférence de presse du 5 janvier).

En novembre 1764, Diderot découvre qu’il a été censuré par son propre libraire, Le Breton. Le 12, il lui écrit ceci :

À votre ruine et à celle de vos associés qu’on plaindra, se joindra, mais pour vous seul, une infamie dont vous ne vous laverez jamais. Vous serez traîné dans la boue avec votre livre, et l’on vous citera dans l’avenir comme un homme capable d’une infidélité et d’une hardiesse auxquelles on n’en trouvera point à comparer. C’est alors que vous jugerez sainement de vos terreurs paniques et des lâches conseils des barbares Ostrogoths et des stupides Vandales qui vous ont secondé dans le ravage que vous avez fait. Pour moi, quoi qu’il en arrive, je serai à couvert. On n’ignorera pas qu’il n’a été en mon pouvoir ni de pressentir, ni d’empêcher le mal, quand je l’aurais soupçonné. On n’ignorera pas que j’ai menacé, crié, réclamé (Correspondance, p. 487).

Justin Trudeau n’aurait-il pas dû préférer «vandales» à «sans-dessein» ? Le débat est ouvert.

 

[Complément du jour]

Hergé, lui, savait, dès Coke en stock (p. 49). (Merci à @revi_redac.)

 

Hergé, Coke en stock, 1958, p. 49, 3, c

 

Références

Diderot, Denis, Œuvres. Tome V. Correspondance, Paris, Robert Laffont, coll. «Bouquins», 1997, xxi/1468 p. Édition établie par Laurent Versini.

Hergé, Coke en stock, Tournai, Casterman, coll. «Les aventures de Tintin», 19, 1967, 61 p. Édition originale : 1958.