Voltaire 101

Virginie Rodde, Voltaire en un clin d’œil !, 2018, couverture

Faire découvrir l’œuvre de Voltaire, dans un livre de tout petit format (8 centimètres par 12), en peu de pages, à l’aide de textes brefs et de nombreuses citations, sur un ton léger : pourquoi pas ?

Présenter la biographie de l’auteur, se demander «Pourquoi lire Voltaire ?», sélectionner quelques genres pratiqués par lui et recommander des textes : oui.

Ne pas cacher les travers de ce classique par excellence, notamment son «antijudaïsme» (p. 5), tout en insistant sur son actualité réelle, par exemple en matière de tolérance : bien sûr.

Mais…

En 1725, le duc de Bourbon ne peut pas être, au sens strict, le «Premier ministre de Louis XV» (p. 16-17), le règne personnel de ce dernier ne commençant qu’en 1743. Louis XV a 15 ans en 1725.

Zaïre triomphe en effet à la Comédie-Française en 1732, mais Voltaire n’y incarne pas «le rôle de Lusignan» (p. 23). Il ne l’incarnera que sur des théâtres de société. Voltaire n’a jamais joué à la Comédie-Française.

Parler des «cent vingt-cinq auteurs de l’Encyclopédie» (p. 38) témoigne d’une assurance statisticobiographique que ne partageraient pas les spécialistes du personnel de ce Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers codirigé par Diderot et D’Alembert.

Comparer les ventes de Candide (un opuscule) à celles de l’Encyclopédie (vingt-huit lourds volumes vendus par souscription sur une période de 21 ans) n’a guère de pertinence (p. 40).

Le Dictionnaire philosophique n’a pas été jugé «particulièrement dangereux à cause de sa forme alphabétique» (p. 41) — après tout, c’est un… dictionnaire —, mais à cause de son contenu.

Voltaire ne rentre pas à Paris en 1777, mais en 1778 (p. 50).

Pierre Bayle s’est beaucoup occupé de sujets théologiques; c’est indubitable. En faire un «théologien protestant» (p. 70), c’est aller bien vite en besogne.

Pour Voltaire, la Bible n’est pas contestable «sur le plan scientifique» (p. 70; voir aussi p. 90), mais sur le plan historique.

Le titre de l’article de Michel Mervaud sur la néologie voltairienne (p. 76 n. 2) n’est pas correctement donné.

Le Traité sur la tolérance est-il vraiment une des «œuvres les plus lues» de Voltaire (p. 84) ? C’est bien douteux.

Voltaire a parfois louangé Shakespeare ? Oui (p. 60, p. 109). L’a-t-il parfois critiqué sévèrement ? Aussi, et il aurait fallu le dire.

Il serait souhaitable de ne pas confondre Candide et l’article «Bien (Tout est)» du Dictionnaire philosophique (p. 116).

Les lectures de la formule finale de Candide — «Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin» — ne manquent pas. Ici, on serait «en droit de prendre la formule […] au pied de la lettre» et de retourner «à la terre» (p. 118). Ah bon… (Le reste de l’interprétation de ce passage [p. 117-124] est à l’avenant.)

Un ton léger, cela permet-il d’appeler Jean-Jacques Rousseau le «petit camarade» de Voltaire (p. 125) ?

«Souscrire» à l’article «Philosophe» de l’Encyclopédie (p. 134) ? C’est une façon de voir les choses. Selon une spécialiste comme Martine Groult, Voltaire en serait, en fait, l’auteur.

Dans Candide, deux chapitres, le dix-septième et le dix-huitième, sont consacrés au pays mythique d’Eldorado. Candide et Cacambo n’y entrent pas par la voie des airs (p. 141), mais en bateau. Ils en repartent, dans un carrosse volant, accompagnés de moutons rouges — mais ces moutons ne sont pas six (p. 141). Les six moutons, qui ne sont pas rouges, ce n’est pas pour quitter Eldorado, mais pour circuler à l’intérieur du pays.

Un bout de phrase est répété deux fois (p. 152-153).

Le 26 août 1853, Flaubert écrit à Louise Colet : «On s’extasie devant la correspondance de Voltaire. Mais il n’a jamais été capable que de cela, le grand homme ! c’est-à-dire d’exposer son opinion personnelle; et tout chez lui a été cela.» Il n’a donc pas dit seulement «On s’extasie devant la correspondance de Voltaire» (p. 155). Ce n’est pas tout à fait la même chose.

Bref, peut (nettement) mieux faire.

 

Référence

Rodde, Virginie, Voltaire en un clin d’œil !, Paris, Éditions First, 2018, 158 p.

Abécédaire VIII

François Bon, Fragments du dedans, 2014, couverture

«les abécédaires sont idiots»

À une époque, l’Oreille tendue avait décidé de parler régulièrement d’abécédaires. C’est à ce moment-là qu’elle aurait dû présenter celui de l’ami François Bon, Fragments du dedans (2014). Elle ne l’a pas fait. Elle le regrette.

Composé de 193 textes, le livre est traversé de quelques interrogations récurrentes — sur le rêve («hangar»), sur les «bords» («L’univers est un objet fermé sans bord ni frontières», Stephen Hawking, p. 18) —, de souvenirs («jobu»), d’évocations parfois douloureuses («tomber», «urne», «vodka»), de propos sur la langue et l’écriture («apostrophe», «cahier», «grammaire», «métier», «quotidien», «table»). On s’y déplace beaucoup, d’où les «hôtels», l’«océan», le «pays», le «train», la «ville», la «vitesse», la «voiture» — et des traces d’un long séjour au Québec. On y croise des masses d’écrivains, et plusieurs fois Rabelais, Balzac, Baudelaire, Rimbaud, Proust — et Littré (le lexicographe est un écrivain). À défaut de zeugme, il y a (au moins) une allitération : «lui donnant une drôle de distorsion (on est à la lettre D de l’abécédaire, je place autant de D que je peux)» («destruction», p. 39).

Le lecteur d’Autobiographie des objets n’est pas dépaysé, qui se retrouve en terrain connu devant «bois», «clé à molette», «escalier», «machines», «métal», «meuble», «panne», «portefeuille», «réviser», «sac».

Avec la contrainte alphabétique, on peut prendre des libertés : faire trois entrées «équilibre», lister en «f» les mots qui ne nous intéressent pas, mettre «pratique» après «précision».

Il est chez lui, François Bon. Il fait bien comme il veut : «Ce qui tient du privé restera privé. Jamais été trop tenté par l’intime. Ça laisse pourtant bien de la place pour travailler, la preuve» («privé», p. 131). La preuve.

 

Références

Bon, François, Autobiographie des objets, Paris, Seuil, coll. «Fiction & Cie», 2012, 244 p.

Bon, François, Fragments du dedans, Paris, Grasset, coll. «Vingt-six», 2014, 195 p.

Quarante ans plus tard…

Umberto Eco, Comment écrire sa thèse, 2016, couverture

Vous écrivez un livre en 1977 pour expliquer à vos étudiants, surtout italiens, comment écrire une thèse. Vous mettez le livre à jour en 1985. Puis un éditeur français le traduit en 2016 sans l’actualiser, à quelques détails près, comme si rien n’avait changé en trente ans dans le monde de la recherche universitaire. Heureusement que vous vous appelez Umberto Eco (1932-2016) : il faut être une star pour avoir droit à ce traitement de faveur. Michel Beaud, sur un sujet semblable et pour la même période, a dû, lui, proposer plusieurs versions de son ouvrage sur l’Art de la thèse.

Comment écrire sa thèse est nécessairement daté. Dans les années 1970-1980, on dactylographiait sa thèse : «Pour certaines thèses de logique, de mathématique ou de langues non européennes, à moins de disposer d’une machine à écrire IBM à sphère dont on peut remplacer la sphère normale par celle de l’alphabet en question, il ne vous reste plus qu’à écrire ces signes à la main, ce qui est un peu laborieux» (p. 297). La photocopie paraissait alors une nouveauté : «Mais toute bibliothèque qui se respecte possède désormais une photocopieuse dont l’utilisation est très bon marché» (p. 110). Internet balbutiait : «Certaines bibliothèques spécialisées sont en outre mises en réseau informatique avec des mémoires centrales et peuvent vous dire en quelques secondes dans quelles bibliothèques se trouve un livre donné» (p. 108). C’était un autre monde.

Le manuel d’Umberto Eco n’est pas inutile pour autant. Contrairement à certains ouvrages qui visent le même public (la Thèse. Un guide pour y entrer… et s’en sortir, 2016, par exemple), celui-là regorge d’exemples, parfois très détaillés; l’auteur reproduit même quelques-unes de ses propres fiches de travail. Il tient en très haute estime la bibliographie : «Il est odieux de dire un livre a été publié sans préciser par qui» (p. 116). (Ce n’est pas l’Oreille tendue, elle-même bibliographe, qui contestera pareil cri du cœur.) Les pages sur la scientificité des sciences humaines et sociales (p. 60-68) sont excellentes. Le ton est souvent humoristique : «Détails ? Non, correction. Si vous avez la cravate de travers, vous la redresserez, et même un hippie n’aime pas avoir des crottes de pigeon sur l’épaule» (p. 322).

Le chapitre qui reste le plus utile est le cinquième, «La rédaction» (p. 229-285). Les conseils qu’y donne Eco s’appliquent bien au-delà de l’écriture académique. L’étudiant doit savoir à qui il s’adresse, il doit se demander comment écrire, il lui faut apprendre à citer et à faire des notes. Eco énumère «Conseils, pièges, usages». Il exhorte à la «fierté scientifique» : «Au moment où vous parlez, c’est vous qui êtes l’expert. Si on découvre que vous êtes un mauvais expert, tant pis pour vous, mais vous n’avez pas le droit d’hésiter. Vous êtes un fonctionnaire de l’humanité qui parle au nom de la collectivité sur ce sujet donné. Soyez humble et prudent avant d’ouvrir la bouche, mais une fois que vous avez commencé à parler, soyez orgueilleux» (p. 284); «Ne soyez pas geignard ni complexé, c’est pénible» (p. 285). On notera aussi qu’il n’aime pas les points d’exclamation (p. 241, p. 293).

En séminaire et avec ses étudiants aux cycles supérieurs, l’Oreille ne cesse de répéter qu’il faut définir les termes que l’on emploie dans un mémoire ou une thèse. Elle a trouvé en Eco une âme sœur : «en général, les thèses qui n’ont pas l’amabilité d’expliquer les termes qu’elles utilisent (et qui procèdent par clins d’œil rapides) laissent soupçonner que leurs auteurs sont bien moins sûrs d’eux que ceux qui explicitent chaque étape et chaque référence» (p. 230); «Définissez toujours un terme quand vous l’employez pour la première fois. Si vous ne savez pas comment le définir, évitez de l’employer. S’il s’agit d’un des termes principaux de votre thèse et que vous ne savez pas le définir, laissez tomber la thèse. Vous vous êtes trompé de sujet (ou de métier)» (p. 242).

Il est bon, parfois, de ne pas se sentir seul.

P.-S.—Le livre n’a pas été mis à jour depuis 1985 ? On s’étonne donc de voir y apparaître le mot «email» (p. 291).

 

Références

Beaud, Michel, l’Art de la thèse. Comment préparer et rédiger un mémoire de master, une thèse de doctorat ou tout autre travail universitaire à l’ère du Net, Paris, La Découverte, coll. «Grands repères», série «Guides», 2006 (édition révisée, mise à jour et élargie en collaboration avec Magali Gravier et Alain de Tolédo), 202 p. Ill.

Bernheim, Emmanuelle et Pierre Noreau (édit.), la Thèse. Un guide pour y entrer… et s’en sortir, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2016, 344 p. Ill.

Eco, Umberto, Comment écrire sa thèse, Paris, Flammarion, 2016, 338 p. Ill. «Postface du traducteur», Laurent Cantagrel. Édition originale : 1977.

Éric Chevillard ne pense qu’à ça

 

Éric Chevillard, Défense de Prosper Brouillon, 2017, couverture

 

«Pitoyable humanité à jamais perdue pour l’amour !»

Éric Chevillard fut jadis folliculaire au quotidien le Monde, ce qui lui a donné la possibilité de lire et d’apprécier, ou pas, quelques fleurons de la littérature nationale. Prenant prétexte de la parution des Gondoliers, le onzième best-seller d’un de nos plus grands auteurs, Prosper Brouillon, il vient de publier un hommage dont on ne retiendra qu’une chose, et encore : sa posture libidinale.

Dès le premier paragraphe de Défense de Prosper Brouillon (2017), des lecteurs s’«accouple[nt] dans la nuit» (p. 7). Ce «modeste essai» (p. 18, p. 75) — ailleurs, il sera question de «dissertation» (p. 64) et de «gloses» (p. 89) — a plus à voir avec le traité d’anatomie qu’avec Montaigne. On y croise des «culs […] pincés» (p. 20), des lèvres (p. 20, p. 21, p. 59, p. 70), dont certaines sont «roses» (p. 12), des «seins» (p. 35), des clitoris (p. 47) et une «oreille clitoridienne» (p. 50), des «fesses» (p. 63, p. 89), un «petit orifice» (p. 63), des «toisons pubiennes» (p. 81), des — qu’on nous pardonne ces mots — «queues» (p. 12, p. 45, p. 64, p. 89), une «bite» (p. 62), la «moule» (p. 81), du «foutre» (p. 90), voire des «gosses» (p. 12). Le milieu littéraire germanopratin serait «consanguin» (p. 7), et sa critique «incestueuse» (p. 18). Un «érotisme de la mimique» (p. 18) y ferait sentir ses parfums délétères. Imaginez ce que l’on pratique avec sa langue en ces pages débauchées (p. 20, p. 42, p. 59, p. 62) et ce qu’on y persiffle du désir des jeunes filles (p. 25). Le «souffle» n’y peut être que «rauque» (p. 60). Les hommes y sont des «mâles», et les femmes des «femelles» (p. 63). L’«étreinte amoureuse» (p. 74) souille chaque page.

Le premier tirage des livres de Brouillon s’écoule-t-il rapidement, ce dont on devrait se réjouir ? C’est «aussi vivement que la semence de l’adolescent qui entrevoit un sein par une échancrure» (p. 10). Où ses lectrices déposent-elles ses livres ? Leur «mont de Vénus» leur fait «un doux reposoir» (p. 12). Comment décrire la littérature ? «[B]onne fille, elle suce sans mordre» (p. 17) — qu’on nous pardonne, encore, ce mot. À qui comparer le romancier ? À Sade (p. 26). Que dire des écrivains en général ? Ce sont des «pervers polymorphes» (p. 60).

L’illustrateur n’est pas en reste. Bas résilles (p. 15), soutien-gorge (p. 37), nuisette (p. 96) : ne commentons pas cet imaginaire.

Disons-le tout net : pour les lecteurs «fidèles et obstinés» (p. 18) de Prosper Brouillon dont nous sommes, c’est dégoûtant.

 

Référence

Chevillard, Éric, Défense de Prosper Brouillon, Paris, Éditions Noir sur blanc, coll. «Notabilia», 2017, 101 p. Illustrations de Jean-François Martin.

La 18e lettre de l’alphabet grec

Julia Deck, Sigma, 2017, couvertureQuel est le nom de l’«Organisation» (p. 11, p. 229) dont parle Julia Deck dans son plus récent roman ? Sigma.

Quel est son secteur d’activité ? Le «renseignement» (p. 220).

Où agit-elle ? À Berne, à Davos, à Lausanne, à Genève et à Zurich, de même qu’à Paris, mais elle paraît dirigée de New York, comme il se doit.

Sous quel climat l’action se déroule-t-elle ? Pluvieux.

Comment les agents du «bureau suisse» (quatrième de couverture) de Sigma s’appellent-ils ? Béatrice Bobillard, Thadeus Prinzhorn, Karl Moniel, Hector Mylendonk, Sarah Sirvin.

Les noms de ses agents sont-ils plus exotiques que ceux de leurs «cibles» (p. 9) ? Non, car elles s’appellent Alexis Zante, Pola Stalker (à la Tarkovski [p. 41]), Lothaire Lestir et, surtout, Elvire Elstir (elle virera beaucoup, mais ne se tirera point).

Quelle est la mission de Sigma ? Sur le plan le plus général, elle contribue à maintenir l’«équilibre» et la «stabilité» du monde (?) : «Ainsi, nous entretenons la paix et les échanges par simple ajustement des mouvements de pensée. Car nous ne travaillons pas à l’embellissement de notre maison depuis si longtemps, avec une constance si obstinée, pour la livrer sans défense à une poignée de vandales» (p. 196). Plus spécifiquement, elle s’inquiète de la découverte d’un nouveau tableau de Konrad Kessler (1887-1955) : cette «insurrection plastique» (p. 215) ne doit être rendue publique qu’avec la plus grande prudence, pour éviter qu’on y puise «des idées dommageables à la cohésion civile» (p. 127) ou qu’on y voie «un instrument de pensée et d’action» (p. 104). Il ne faut pas que son «pouvoir de nuisance» (p. 11) puisse triompher. Pour éviter pareille catastrophe, il faudra neutraliser, tuer, piller. (Dans une des sous-intrigues de Sigma, il faudra aussi priver de sa crédibilité un scientifique spécialiste de la portée universellement politique de l’orgasme féminin.)

Comment communique-t-on au sein de l’Organisation ? Par des rapports écrits adressés aux autorités compétentes («opérations helvétiques», «direction exécutive», «opérations françaises»). C’est la forme dominante retenue par Julia Deck.

Comment Sigma se constitue-elle ? «Nous savons que tout recrutement relève de la gageure. Les grandes organisations exigent des employés performants mais dénués d’esprit critique, intelligents sans personnalité propre, dociles quoique sachant à l’occasion faire preuve de fermeté. Autant dire des licornes» (p. 200). Le roulement de personnel pourrait devenir une source de souci pour les dirigeants de Sigma.

Est-ce à dire que ses agents sont complètement dénués d’originalité ? Pas du tout. Prenez Thadeus Prinzhorn, qui travaille dans une galerie d’art huppée (pardonnez le pléonasme) de Genève.

I don’t get it, dit l’homme en soupesant son menton dans un abîme de perplexité.

I don’t either, répond la femme, qui se ventile avec le New York Times.

Et ils se détournent de l’appareil dressé au centre de la galerie telle une statue mécanique pour admirer, par notre baie en arcade, le Rhône fuyant à gros bouillons. […]

— Qu’est-ce qu’ils disent ? interroge [Elvire] dans mon dos, comme si elle ne comprenait pas un mot d’anglais.

— Ils adorent.

— Ils n’ont pas l’air.

[…]

Je navigue autour de l’appareil mécanique au milieu de la galerie et m’approche des Américains avec mon plus beau sourire. Mais ils ne souhaitent pas me confier leur désarroi. Pivotant des talons, ils prolongent leur trajectoire vers la sortie.

— Ça suffit, ordonne Elvire, maintenant tu ranges cet aspirateur (p. 69-70).

Sigma réussit-elle toujours toutes ses opérations ? Non. Celle-ci, contrairement à lecture du roman, rendra plusieurs personnes malheureuses.

 

Référence

Deck, Julia, Sigma. Roman, Paris, Éditions de Minuit, 2017, 233 p.