(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)
Dans la Presse+ du jour, Marc Cassivi s’en prend à cette idée — en effet étrange — qu’une série télévisée produite au Québec doive être doublée en France : «On parle la même langue. Déniaiser en France veut dire la même chose qu’au Québec. Que les Français se déniaisent. Qu’ils fassent un minimum d’efforts pour comprendre certaines particularités liées à nos régionalismes»; «La francophonie, ce n’est pas une métropole qui impose son idiome partout dans le monde, sans réciprocité. C’est une relation de donnant-donnant. Le français, ce n’est pas une langue stagnante qui n’évolue plus depuis Molière.»
Au même moment, l’Oreille tendue recevait l’excellente lettre d’information Sur le bout des langues. Son auteur, Michel Feltin-Palas, rappelle que les dictionnaires le Robert ont récemment fait entrer dans leur nomenclature le mot glottophobie.
De quoi s’agit-il ? «Discrimination basée sur certains traits linguistiques, notamment les accents» (le Robert. Dico en ligne). Le linguiste Médéric Gasquet-Cyrus présente le mot en détail ici.
Glottophobe, Canal+ ?
P.-S.—Il y a peu, l’Oreille participait à une discussion publique sur l’avenir du français. Une participante se demandait alors ce qu’était la langue française. Réponse de l’Oreille : une des langues les plus centralisées au monde, voire la langue la plus centralisée. Ne dit-on pas qu’il n’est bon bec que de Paris ?