Chantons le hockey avec Les Petites Tounes

Les Petites Tounes, Dans le sous-sol, album, 2006, pochette

(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Les Petites Tounes, «La surfaceuse», Dans le sous-sol, 2006

 

[Musique du Forum de Montréal. Orgue]

[Bruits de patin, de rondelle et de bâton sur la glace et sur la bande. Voix d’enfants]

[Sirène]

[Bruits de moteur]

Fier de mon père je suis
L’étoile de la partie
C’est lui qui fait briller
La surface glacée
Mon père il conduit une Zamboni
Mon père il conduit une Zamboni

Quand on joue au hockey
La glace est grafignée
Quand il se met à rouler
Les traces sont effacées
Mon père il conduit une Zamboni
Mon père il conduit une Zamboni
Il est capable et il est capable tout seul

C’est comme un gros tracteur qui fabrique de la glace partout où il passe
Elle roule à toute allure elle répare les fissures
Elle a de très très très gros
Volants de camion

Mon père il conduit une Zamboni
Mon père il conduit une Zamboni
Mon père il conduit une Zamboni
Mon père il conduit une Zamboni
Ah ouais

 

 

Références

Melançon, Benoît, «Chanter les Canadiens de Montréal», dans Jean-François Diana (édit.), Spectacles sportifs, dispositifs d’écriture, Nancy, Questions de communication, série «Actes», 19, 2013, p. 81-92. https://doi.org/1866/28751

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey. Édition revue et augmentée, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 159 p. Préface d’Olivier Niquet. Illustrations de Julien Del Busso. ISBN : 978-2-925079-71-2.

Melançon, Benoît, Langue de puck, édition revue et augmentée de 2024, couverture

Se le protéger

Université de Montréal, site COCO, logo, 2024

Soit la phrase suivante, tirée du roman l’Angle mort (2002) :

Je vieillis, mon rétroviseur me le répète encore. Salaud de rétroviseur. Yeux délavés. Cheveux filasse. S’effilochent, dégarnissent le coco. De plus en plus difficile à masquer, le coco. Problème d’alopécie. Me fait une belle jambe de connaître le mot (p. 32).

Ce personnage cale. Son coco — sa tête, dans le français populaire du Québec — se dépouille.

Selon le Petit Robert (édition numérique de 2018), coco est aussi un «terme d’affection» : «Mon petit coco.»

C’est à ce double emploi qu’ont pensé les concepteurs d’un site web qui «propose une trousse à outils aux parents, éducateurs et enseignants pour détecter et prendre en charge les commotions cérébrales chez les enfants de six ans et moins».

Pour les cocos qui se cognent le coco, il y a dorénavant COCO (Communication • Commotion).

Joli.

 

[Complément du jour]

Comme le fait remarquer, dans les commentaires ci-dessous, une lectrice plus attentive que l’Oreille tendue, l’image retenue par COCO évoque aussi un œuf : un coco, donc.

 

Référence

Chassay, Jean-François, l’Angle mort. Roman, Montréal, Boréal, 2002, 326 p.

Découverte bien tardive

Claude Steben, dans le rôle du Capitaine Cosmos, les Satellipopettes, 1978-1987

L’Oreille tendue savait déjà que l’expression «Deux morceaux de robot», au Québec, récompensait une bonne réponse.

Exemple :

«— Tu veux dire que le projet de troisième lien destiné aux automobiles à Québec n’a jamais eu de sens ?
— Deux morceaux de robot pour toi !»

L’Oreille ne s’était jamais toutefois demandé d’où venait cette expression.

L’exposition De Pépinot à la Pat’ patrouille. Notre enfance télévisuelle du Musée canadien de l’histoire lui a fourni l’explication.

Dans l’émission pour enfant les Satellipopettes (1978-1987, soit bien après l’enfance de l’Oreille), le Capitaine Cosmos, joué par Claude Steben, «est l’animateur d’un populaire jeu de questions et d’adresse opposant des élèves de deux écoles primaires. / Lorsqu’une équipe gagne, elle remporte un ou des morceaux en vue de construire son robot.»

À votre service.

De la garderie au stade

Cactus du Collège Notre-Dame, logo

Quiconque a fréquenté les garderies québécoises connaît le pronom de la deuxième personne du singulier du pluriel : Là, les enfants, tu mets ton manteau.

Avant aujourd’hui, l’Oreille tendue n’avait pas noté son emploi sur les terrains de football.

L’entraîneur de son fils cadet : «La diffense, fais un jeu.»

Celui de l’autre équipe, celle qui a perdu : «Fuck ! Place-toi, la défense.»

Il est vrai que les petits finissent par grandir.

P.-S. — En prévision de ce match, le premier de la carrière de Fils cadet, l’Oreille a mis à jour son introduction au vocabulaire du football.

Accouplements 64

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

C’était en 2010. L’Oreille tendue s’inquiétait du fait qu’on puisse acheter des enfants dans une grande chaîne de librairies.

Publicité des librairies Indigo, 2010

L’autre jour, l’ami François Bon tombe sur ceci au supermarché :

«Enfant / Allégé à / tartiner», photographie de François Bon, juillet 2016

(Commentaire : «prometteur mais non vegan.»)

Qu’il est dangereux d’être petit aujourd’hui !

 

[Complément du 7 novembre 2017]

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