Curiosités voltairiennes (et apocryphes)

Allusion à Voltaire dans une caricature de Robert Weber parue dans The New Yorker

Caricature de Robert Weber pour le magazine The New Yorker, repérée sur Twitter : «Don’t look at me, pal. The guy who would defend to the death your right to say that isn’t here tonight» (Pas besoin de me regarder, Chose. Le gars qui voulait se battre jusqu’à la mort pour ton droit de dire ça est pas ici ce soir).

Voltaire est toujours bien vivant.

P.-S.— «Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire.» Beaucoup attribuent cette phrase, avec des variantes diverses, à Voltaire, mais ils se trompent. Elle est de l’historienne britannique Evelyn Beatrice Hall dans The Friends of Voltaire, en 1906.

Curiosités voltairiennes (et véganes)

Voltaire le jour, Voltaire la nuit, dans le jeu vidéo Voltaire. The Vegan Vampire

Le monde des vampires est vaste. Voltaire lui-même en causait dans les Questions sur l’Encyclopédie : «Quoi ! c’est dans notre dix-huitième siècle qu’il y a eu des vampires !» (1772) Il ne se privait pas de donner des conseils : «On ne peut les mettre à la raison qu’en les brûlant, quand on les attrape. Mais il faut avoir la précaution de ne les mettre au feu qu’après leur avoir arraché le cœur que l’on brûle à part.»

En 2014, Renan Larue, dans les pages du quotidien montréalais le Devoir, se posait la question suivante : «Voltaire aurait-il signé le manifeste Les animaux ne sont pas des choses ?» Réponse : «Voltaire aurait signé le manifeste. Mais il aurait rappelé que si l’on veut reconnaître des droits aux bêtes, il faut commencer par le plus élémentaire d’entre eux : celui de vivre et de n’être pas maltraité.»

Ni les déclarations de Voltaire ni les analyses de Renan Larue ne nous permettent de répondre à une autre question : Voltaire aurait-il joué au jeu vidéo Voltaire. The Vegan Vampire ? Qu’aurait-il pensé de ce vampire ayant décidé de se passer du sang et de ne manger que des plantes ?

Voltaire est toujours bien vivant.

L’oreille tendue de… Andrée Chedid

Andrée Chedid, l’Artiste et autres nouvelles, 2016, couverture

«Au bout de trois jours, Maxime reconnut l’enfant. Celui-ci et Madeleine, dont la robe fuchsia illuminait les murs grisâtres, se tenaient par la main. Le médecin les avait prévenus : il ne restait aucun espoir de sauver le forain.
Pourtant Maxime souriait et remuait les lèvres. Omar-Paul se baissa, tendit l’oreille.
Tu as quatre noms à présent…» (p. 22-23)

«Dans un coin de l’atelier, le maître d’école et le gendarme supputaient les prix que ces toiles pourraient atteindre. Ajoutant des zéros à des zéros, ils faisaient grimper les enchères à plaisir.
Batine cessa de tendre l’oreille, tous ces chiffres lui donnaient la migraine !» (p. 87)

Andrée Chedid, l’Artiste et autres nouvelles, Paris, Librio, 2016, 90 p.

Curiosités voltairiennes (et godboutesques)

François Hébert, Pour orienter les flèches, 2002, couverture

«Jacques Godbout était dans la salle et l’apercevant, je lui ai trouvé le profil de Voltaire, le regard métallique, les lèvres pincées, l’applaudissement prudent. Je ne sais pas si c’est empiéter sur sa vie privée que de décrire ici sa silhouette entrevue dans un lieu public. On ne sait plus sur quel pied danser dans nos droits et libertés, qui sont en train de devenir des corsets. Je me demande à quelle espèce marine, fluviale ou lacustre, appartient l’auteur de L’Aquarium et de L’Isle Verte.

[…]

Tout récemment, la statue de Voltaire, à Paris, a eu le nez fracassé».

Voltaire est toujours bien vivant.

François Hébert, Pour orienter les flèches. Notes sur la guerre, la langue et la forêt, Montréal, Trait d’union, coll. «Échappées», 2002, 221 p., p. 32.