L’«alternance codique» (le code-switching), une fois encore, dans un album de bande dessinée portant, en partie, sur le hockey (p. 40).
De l’inopportunité de la rencontre entre, d’une part, «tabarnak» et «étriver» (agacer, embêter) et, d’autre part, «mettre une de ces culottes» (pas employé au Québec) et «nabot» (là où on attendrait «nain»).
Référence
Duchateau, André-Paul et Christian Denayer, les Casseurs. Match-poursuite. Une histoire du journal Tintin, Bruxelles et Paris, Éditions du Lombard, coll. «Les casseurs», 15, 1988, 48 p. Repris dans Denayer & Dûchateau, les Casseurs. L’intégrale, Bruxelles, Le Lombard, 2010, vol. 5.
Soit la phrase suivante : «Arrêtez de […] dire [aux garçons] qu’ils sont moins bons que les filles, et donnez-leur une bine affectueuse de ma part si vous en voyez un passer» (la Presse, 13 décembre 2010, p. A5).
Qu’est-ce que cette bine ?
Il ne s’agit pas de la fève des fèves au lard, ou beans, d’où bines. Pourquoi donnerait-on à qui que ce soit une fève, fût-elle aux lards, «affectueuse» ? (On sert les fèves au lard, comme il se doit, dans une binerie, même si ce n’est pas la seule chose qu’on y sert.)
Il ne s’agit pas non plus de l’abus d’alcool, celui qui rend rond comme une bine, même s’il est vrai que ledit abus peut rendre affectueux. (Ici, la bine est synonyme de Polonais.)
Il ne s’agit toujours pas de la bine qui marine dans son jus. Qui a les yeux dans la graisse de bines ne les a pas en face des trous. Cela peut être causé par la consommation d’alcool, mais pas seulement.
Il ne s’agit enfin pas du visage : cette bine-là est fille de binette.
La bine dont parle le journal est plutôt un coup de poing donné avec le majeur replié et placé en éperon, souvent sur l’épaule. Elle peut faire très mal, sauf, bien sûr, si elle est «affectueuse».
On ne confondra pas ces variétés de bines.
N.B.—On voit aussi binne(s).
[Complément du 17 septembre 2014]
Le Petit Robert (édition numérique de 2014) connaît les verbes débiner («Décrier, dénigrer») et se débiner («Se sauver, s’enfuir, partir»; quitter, diraient certains). Il ne connaît cependant pas être débiné. Son sens ? Ne pas bien aller, être triste, pâtir, avoir le moral dans les talons. (Merci à @bibliomancienne pour le rappel à l’ordre.)
[Complément du 18 décembre 2020]
Exemple romanesque : «Fontaine envoya une bine à Drouin» (Esprit de corps, p. 189).
Référence
Vaillancourt, Jean-François, Esprit de corps. Roman, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 149, 2020, 302 p.
Dans le texte ci-dessous, tiré de l’album de bande dessinée les Canayens de Monroyal. Saison 2. Hockey corral, c’est moins sûr.
Il est difficile d’imaginer quelqu’un mêlant, d’un côté, «sacrer son camp» (partir) et «moé» (moi) avec, de l’autre, «tambouille pour marin». On ne voit pas bien, par ailleurs, d’où sortiraient cet «pittbulls d’opérette» (notons que lesdits chiens ont un t en trop).
Pour l’effet de réel — la scène se déroule dans une indistincte campagne québécoise —, on repassera.
[Complément du 15 décembre 2010]
Précision : dans ce cas, il s’agit de variations régionales d’une même langue.
Références
Achdé, les Canayens de Monroyal. Saison 2. Hockey corral, Boomerang éditeur jeunesse, 2010, 46 p. Couleur : Mel.
[Entrée mise à jour. 28 décembre 2010 : ajout de la vidéo de l’album de Guy Lafleur datant de 1979. 29 décembre 2011 : ajout de l’excellent portrait de Lafleur par Roy MacGregor en 1978. 22 avril 2013 : Guy Lafleur entre au musée. 2 janvier 2014 : deux livres publiés à la fin de 2013. 1er avril 2015 : Lafleur au théâtre. 18 novembre 2018 : un tatouage. 1er octobre 2020 : un alcool. 28 octobre 2021 : trois statues et deux livres de plus, une statue de moins. 24 avril 2022 : Guy Lafleur est mort. 30 mai 2023 : une autoroute a pris son nom.]
Le Devoir de ce matin publie un texte de l’Oreille tendue sur un joueur de hockey qui est aussi une icône culturelle, «De Guy Lafleur considéré comme un des beaux-arts» (p. E1). Le texte est disponible ici.
Un complément filmo-vidéo-icono-musico-bibliographique, même partiel, s’impose bien évidemment. Les non-fans peuvent passer leur chemin.
Filmo
Baillargeon, Paule et Frédérique Collin, la Cuisine rouge, long métrage de fiction, 1979. On peut voir un extrait du film, consacré à Lafleur, sur le site de Télé-Québec.
Vidéo
On peut (ré)entendre Robert Charlebois chanter «Champion» (1987), sur des paroles de Luc Plamondon et une musique de Jean Roussel, grâce (?) à YouTube.
On y trouve aussi «Bleu, blanc, rouge» (1981) de Michel Como, avec la participation de Tierry Dubé-Bédard et Éric Dubrofsky.
L’album de 1979 de Guy Lafleur y est aussi audible.
Les œuvres de Serge Lemoyne sont reproduites dans plusieurs ouvrages, par exemple le catalogue d’exposition rédigé par Marcel Saint-Pierre, Serge Lemoyne, Québec, Musée du Québec, 1988, 236 p. Ill. Préface d’Andrée Laliberté-Bourque. Prologue de Normand Thériault.
Le 27 octobre 2021, une statue de Guy Lafleur a été inaugurée au Centre Vidéotron de Québec. Intitulée «Trop fort pour la ligue», elle est l’œuvre de Guillaume Tardif. La ville de Thurso en avait accueilli une dès 2013, de Jean-Raymond Goyer, et le Centre Bell, cinq ans plus tôt.
Musico (par ordre chronologique)
Thiffault, Oscar, «La toune à Ti-Guy Lafleur», 1978
École Saint-François d’Assise, 4e année, «Le hockey, c’est la santé», 1979
Como, Michel, avec la participation de Tierry Dubé-Bédard et Éric Dubrofsky, «Bleu, blanc, rouge», 1981. La version anglaise s’intitule «Red, White, Blue».
Charlebois, Robert, «Champion», 1987
Boucher, Daniel, «Boules à mites», 1999
Wry Eel, «The Flower», 2000
Pullfinger, «One Timer», 2000
Les Mecs comiques, «Le hockey est malade», 2001
Les Cowboys fringants, «Le plombier», 2001
Brazeau, André, «Ti-Guy», 2002
Alain-François, «C’est pour quand la coupe Stanley ?», 2007
Mes Aïeux, «Le fantôme du Forum», 2008
Khan, Steve, Anthony Jackson et Dennis Chambers, «Guy Lafleur», 2008
Dompierre, François, «Les Glorieux», 2008
Loco Locass, «Le but», 2009
Biblio
April, Jean-Pierre, «Le fantôme du Forum», Imagine…, 7 (vol. 2, no 3), mars 1981, p. 29-47. Repris dans les Années-lumière. Dix nouvelles de science-fiction réunies et présentées par Jean-Marc Gouanvic, Montréal, VLB éditeur, 1983, p. 31-53 et dans Jean-Pierre April, Chocs baroques. Anthologie de nouvelles de science-fiction, Montréal, BQ, coll. «Littérature», 1991, p. 161-184. Introduction de Michel Lord.
Bazzo, Marie-France, «Marc Tardif, ailier gauche et pédagogue», dans Marc Robitaille (édit.), Une enfance bleu-blanc-rouge, Montréal, Les 400 coups, 2000, p. 77-81.
Brown, Kenneth, Life After Hockey, Toronto, Playwrights Union of Canada, 1985, 36 p. Texte polycopié. Repris, sous le titre «Alma’s Night Out», dans David Gowdey, Riding on the Roar of the Crowd. A Hockey Anthology, Toronto, Macmillan, 1989, p. 303-318.
Brunet, Mathieu, Raconte-moi Guy Lafleur, Montréal, Éditions Petit homme, coll. «Raconte-moi», 43, 2020, 144 p.
Bujold, Michel-Wilbrod, les Hockeyeurs assassinés. Essai sur l’histoire du hockey 1870-2002, Montréal, Guérin, 1997, vi/150 p. Ill.
Germain, Georges-Hébert, Guy Lafleur. L’ombre et la lumière, Montréal, Art global / Libre Expression, 1990, 406 p. Ill. Traduction anglaise : Overtime. The Legend of Guy Lafleur, Markham, Viking, 1990, et Toronto, Penguin Books, 1992, 455 p.
Hébert, François, «La Bible de Thurso», Liberté, 152 (26, 2), avril 1984, p. 14-23. Repris dans Jean-Pierre Augustin et Claude Sorbets (édit.), la Culture du sport au Québec, Talence, Éditions de la Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine et Centre d’études canadiennes, coll. «Publications de la MSHA», 220, 1996, p. 207-213. https://id.erudit.org/iderudit/30741ac
Kemeid, Olivier, Moi, dans les ruines rouges du siècle, Montréal, Leméac, coll. «Théâtre», 2013, 109 p. Idée originale : Sasha Samar et Olivier Kemeid. Voir la scène intitulée «11. Le démon blond» (p. 49-54).
Kinsella, William Patrick, «Truth», dans The Fencepost Chronicles, Don Mills, Totem Press, 1986, p. 1-12. Repris dans Doug Beardsley (édit.), The Rocket, the Flower, the Hammer and Me, Winlaw, Polestar Book Publishers, 1988, p. 25-37 et dans Doug Beardsley (édit.), Our Game. An All-Star Collection of Hockey Fiction, Victoria, Polestar Book Publishers, 1997, p. 153-160.
MacGregor, Roy, Une dangereuse patinoire, Montréal, Boréal, coll. «Carcajous», 7, 2002, 151 p. Traduction de Marie-Josée Brière. Édition originale : 1998.
Norris, Ken, «Guy Lafleur and Me», dans In the House of No, Kingston, Quarry Press, 1991. Repris dans Kevin Brooks et Sean Brooks (édit.), Thru the Smoky End Boards. Canadian Poetry about Sports and Games, Vancouver, Polestar Book Publishers, 1996, p. 55.
Ouin, Christine et Louise Pratte, Guy Lafleur, Saint-Bruno-de-Montarville, Éditions Goélette, Minibios, 2010, 71 p. Ill. Voir les remarques de l’Oreille tendue sur cette courte biographie là.
Pozier, Bernard, «Génétique I» et «Postérité», dans Les poètes chanteront ce but, Trois-Rivières, Écrits des Forges, coll. «Radar», 60, 1991, 84 p., p. 30 et p. 70. Réédition : Trois-Rivières, Écrits des Forges, 2004, 102 p.
Richler, Mordecai, «The Fall of the Montreal Canadiens», dans Home Sweet Home. My Canadian Album, New York, Alfred A. Knopf, 1984, p. 182-209. Repris dans Dispatches from the Sporting Life, Toronto, Vintage Canada, 2003, p. 241-274. Foreword by Noah Richler. Édition originale : 2002.
En répondant aux invitations de Radio-Canada, tant pour la radio (le 15-18) que pour la télévision (le Téléjournal 22 h).
En tournant une vidéo pour le Devoir.
[Complément du 25 avril 2022]
Il a aussi été question de Guy Lafleur et de sa place dans la culture populaire avec Jean-Christophe Laurence et avec André Duchesne, les deux de la Presse+.
Encore un coup, à la télévision, pour répondre aux questions d’Anne-Marie Dussault.
[Complément du 30 mai 2023]
Il existe dorénavant une autoroute Guy-Lafleur au Québec. Explication, de la Commission de toponymie du Québec, ici : cette autoroute, ci-devant l’autoroute 50, «traverse notamment la municipalité de Thurso, d’où était natif l’exceptionnel joueur de hockey».