«Ô ce jeu avec le feu et la nièce du chanoine !»
Jean Teulé, Héloïse, ouille ! Roman, Paris, Julliard, 2015, 336 p., p. 28.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«Ô ce jeu avec le feu et la nièce du chanoine !»
Jean Teulé, Héloïse, ouille ! Roman, Paris, Julliard, 2015, 336 p., p. 28.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
«Julie avait aussi des chaussures compensées, un petit copain, un chat, une chambre qu’elle ne partageait avec personne, et elle avait même même le droit d’organiser des fêtes dans le garage de son père pour ses anniversaires» (p. 16).
«Dounia, qui est tout de même une femme intelligente, malgré ses certitudes et un morceau de câpre entre les dents, l’a senti et a dit […]» (p. 171-172)
«Le premier inspecteur qui transpirait le magnésium, la vitamine C et l’enthousiasme, a pris la parole en premier» (p. 179).
«Claude a repris la main, et un peu de vin au passage» (p. 260).
Faïza Guène, Un homme, ça ne pleure pas, Paris, Fayard, 2014, 314 p.
(Une définition du zeugme ? Par là.)

«Nous sommes décidément dans l’ère des centenaires. On parle à Paris ni plus ni moins que de célébrer l’année prochaine celui de la mort de Voltaire; voici à ce propos un fait assez curieux.
Les fenêtres de l’appartement où Voltaire expira le 30 mai 1778, sur le quai qui porte aujourd’hui son nom, n’ont jamais été ouvertes depuis ce jour, en vertu d’une clause du testament de la marquise de Villette, et elles ne doivent être ouvertes qu’au centième anniversaire de sa mort, c’est-à-dire l’an prochain. On se demande ce qui a pu motiver une clause semblable : dans tous les cas, les Parisiens n’auront qu’à bien se tenir le 30 mai 1878, car le diable en personne va s’échapper ce jour-là des fenêtres si longtemps condamnées, ce qui ne sera pas bien rassurant pour les hommes de l’ordre moral qui ont promis à la France une longue vie de bonheur et de paix, grâce aux coups d’État, aux destitutions, aux persécutions, aux incarcérations et à la suppression de toutes les libertés dont la France commençait à faire l’essai intelligent et modéré.»
Arthur Buies, Petites chroniques pour 1877, Québec, C. Darveau, 1878, p. 25-26; cité d’après Arthur Buies, Chroniques II, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. «Bibliothèque du Nouveau Monde», 1991, 502 p., p. 336. Édition critique par Francis Parmentier.
Le 17 mars 1955, il y eut une émeute à Montréal, l’émeute Maurice-Richard (explication ici). Plusieurs auteurs ont fait de cette émeute un cadre romanesque. Trois d’entre eux en ont même profité pour décrire un meurtre ou une tentative de meurtre : Eugène Cloutier, dans les Inutiles; John Farrow, dans la Dague de Cartier (l’Oreille tendue en a parlé là); Robert W. Brisebois, dans Coups de feu au Forum.
Le roman policier de Brisebois vient de paraître. Il commence au moment de l’Émeute, cet «événement phare de l’histoire du Québec» (quatrième de couverture), cette «insurrection proche de l’hystérie collective» (p. 14). Qu’en retenir ?
Que l’auteur et son éditeur n’auraient pas dû confondre mettre l’accent et mettre l’emphase (p. 65 et p. 66).
Que si l’on écrit révolver à la p. 27, on ne devrait pas écrire revolver à la p. 136.
Que, dans un roman réaliste, on n’écrit pas que le match de hockey du 17 mars a commencé à 19 h, «comme d’habitude», alors qu’il a commencé à 20 h 30 (p. 9).
Que, dans un roman réaliste bis, on évite de mettre dans la bouche d’un personnage un verbe qui ne sera attesté que 25 ans après la période durant laquelle se déroule l’action, en l’occurrence fidéliser (p. 56).
Que, dans un roman réaliste ter, on ne fait pas dialoguer des personnages de 1955 sur une fête qui ne sera créée qu’en 1982, la fête du Canada (p. 181 et p. 192).
Mais la couverture, illustrée par Yvon Roy, est jolie.
Références
Brisebois, Robert W., Coups de feu au Forum, Montréal, Hurtubise, 2015, 244 p.
Cloutier, Eugène, les Inutiles, Montréal, Cercle du livre de France, 1956, 202 p.
Farrow, John, la Dague de Cartier, Paris, Grasset, coll. «Grand format», 2009, 619 p. Pseudonyme de Trevor Ferguson. Traduction de Jean Rosenthal. L’original anglais a paru deux ans après sa traduction : River City. A Novel, Toronto, HarperCollins, 2011, 845 p.
«La mère, sourde et bavarde, distribue les plats, les reproches et les claques derrière la tête sans savoir tout à fait à qui elle a affaire» (p. 8).
«Il a commencé par se débarrasser de Pauline, qui faisait tache et beaucoup de bruit» (p. 94).
Patrick Nicol, la Nageuse au milieu du lac. Album, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 85, 2015, 154 p.
(Une définition du zeugme ? Par là.)