Le niveau baisse ! (2024)

(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)

 

«Chaque année dit-il, je vois le niveau de français baisser. Je reviens dans le même lycée quelques années plus tard et je suis sur une autre planète.»

Source : Boualem Sansal, auteur de Le français, parlons-en !, Paris, Éditions du Cerf, 2024, cité par Christian Rioux, «La langue, c’est l’âme d’un peuple», le Devoir, 3 octobre 2024.

 

Pour en savoir plus sur cette question :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture

Le niveau baisse ! (1936)

(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)

 

«D’autre part, comme le remarque si justement M. J. Lahargue, “il y a dans l’acquis scolaire un déchet considérable manifesté par une chute de niveau que nous exprimerions ainsi : les élèves qui étaient au niveau du cours moyen (parfois, rarement, du cours supérieur) sont redescendus jusqu’au cours élémentaire; ceux, trop nombreux, qui n’avaient pas dépassé le cours élémentaire, sont retombés au cours préparatoire”. Cette dégradation rapide du savoir que tous les maîtres connaissent et déplorent mérite de retenir notre attention.»

Source : A. Dumonteille, inspecteur de l’Enseignement primaire, dans l’École et la vie, 7 mars 1936, cité par @TractLinguistes

 

Pour en savoir plus sur cette question :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture

Le niveau baisse ! (1951)

(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)

 

«les maux dont souffre l’Université actuelle, et qui ne sauraient se prolonger sans péril, se répartissent sous deux ordres.

Le premier mal, qui éclate à tous les yeux, qui s’accuse chaque jour comme une sorte de scandale et que les maîtres sentent peser sur eux comme une espèce de condamnation, c’est la baisse du niveau et de la qualité des études. Baisse relative, pour sûr — et l’on sait bien que la comparaison serait écrasante entre le bachelier d’aujourd’hui et celui du siecle dernier. Mais baisse absolue, en quelque sorte, et qui n’a pas besoin de comparaison chronologique pour apparaître, tellement l’état intellectuel de l’élève courant se situe au-dessous du plus pauvre minimum. L’école primaire présente au lycée, en priant qu’on ne regarde pas trop à l’orthographe, des enfants qui vont faire du latin ou des langues sans savoir distinguer un attribut d’un complément. Les grands élèves du secondaire cultivent le contresens, et pas seulement dans la version latine : les textes français eux-mêmes leur deviennent incompréhensibles.»

Source : la Croix, 15 février 1951, cité par @TractLinguistes

 

Pour en savoir plus sur cette question :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture

L’oreille tendue de… Alain Mabanckou

Image tirée de Refrancisons-nous, 1951 (deuxième édition), p. 97

«Le déclin de la langue française est une obsession inventée par ceux qui pratiquent la politique de la citadelle assiégée — une citadelle dans laquelle je ne me trouve pas car j’ai appris à tendre l’oreille du côté de la rumeur du monde.»

Alain Mabanckou, mai 2023

 

Illustration : J.-F., F. [Frère Jean-Ferdinand], Refrancisons-nous, s.l. [Montmorency, Québec ?], s.é., coll. «Nous», 1951 (deuxième édition), 143 p., p. 97.