(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)
On perd sa vie parfois
À devoir la gagner
Y en a qui naissent rois
D’autres du mauvais côté
Toi tu viens d’un pays que t’as presque oublié
De sable et de soleil et d’éternel été
Ceux qui ont de la chance y passent leurs vacances
Mais ceux qui y sont nés ne peuvent y travailler
Après toutes ces années juste pour exister
J’ai juste envie de dire à tes yeux fatigués
Je voudrais que ton fils vive mieux que toi
Qu’on le respecte, mieux qu’on le vouvoie
Comme un homme, un monsieur
Qui ne baisse pas les yeux
Pareil à tous ces gens qui parlent sans accent
Je voudrais que ton fils vive mieux que toi
Qu’il ait toutes ses chances, tous ses droits
Qu’il ait une signature
Des mains blanches, une voiture
Et des papiers d’identité à perpétuité
T’es pas un grand causeur on t’l’a jamais d’mandé
T’as payé en sueur le prix qu’il faut payer
Tu voulais qu’il ait tout sans jamais rien compter
Pour qu’il ait toutes ses chances
Comme les enfants de France
Pour un dernier désir, pour une ultime envie
La seule raison de croire à un sens à ta vie
Je voudrais que ton fils vive mieux que toi
Qu’on le respecte, mieux qu’on le vouvoie
Comme un homme, un monsieur
Qui ne baisse pas les yeux
Pareil à tous ces gens qui parlent sans accent
Je voudrais que ton fils vive mieux que toi
Qu’il ait toutes ses chances, tous ses droits
Qu’il ait une signature
Des mains blanches, une voiture
Et des papiers d’identité à perpétuité
(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)
Mes amis mes amours si vous partez un jour
Laissez-moi je vous prie votre pointe d’accent
Cette musique-là me restera toujours
Rien ne peut la changer ni la vie ni le temps
C’est la magie des mots quand on berce un enfant
Le chant de la palombe à l’éveil du printemps
C’est l’envol de l’abeille dans le matin naissant
En un mot comme en cent, c’est la pointe d’accent
Mon beau pays s’appelle Euskal-Herri
J’ai dans le sang une pointe d’accent
On ne peut pas renier sa patrie
Tant que l’on garde une pointe d’accent
On oublie les chagrins les instants de bonheur
Les jardins sous la pluie les étés sous les fleurs
On oublie les soleils et les neiges d’antan
Mais on garde toujours une pointe d’accent Les fameux mousquetaires avaient disait l’histoire
Au bout de leur épée une pointe d’accent
C’était un don du ciel et un titre de gloire Henri IV était fier de l’avoir en naissant
Mon beau pays salut l’Occitanie
Nous avons tous une pointe d’accent
On ne peut pas renier sa patrie
Tant que l’on garde une pointe d’accent
Toi qui cherches un ami en pays d’Euskadi
S’il prononce des mots que tu ne comprends pas
Dès le premier regard tu le reconnaîtras
Il aura dans les yeux une pointe d’accent
Et à toi qui t’en vas ami de mon enfance
Je dis n’emporte pas la terre à tes souliers
Mais accroche à ton cœur ce joli coin de France
Et sa pointe d’accent qu’on ne peut oublier
Mon beau pays salut l’Occitanie
Nous avons tous une pointe d’accent
On ne peut pas renier sa patrie
Tant que l’on garde une pointe d’accent
Mon beau pays s’appelle Euskal-Herri
J’ai dans le sang une pointe d’accent
On ne peut pas renier sa patrie
Tant que l’on garde une pointe d’accent
On ne peut pas renier sa patrie
Tant que l’on garde une pointe d’accent
(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)
On met l’cap sur un rêve mais la traversée est longue
Combien trépassent avant d’toucher l’Nouveau-Monde
On est Breton, Normand, Irlandais
Ou peu importe, on s’mélange espérant vivre en paix
Grand-maman dit même qu’on a du sang amérindien
J’me demande si on n’a plus dans nos veines ou sur nos mains
On fait une guerre, on la perd, j’me sens trahi
Comme un flo rejeté par sa mère patrie
Mes nouveaux maîtres m’exploitent, j’commence à être écœuré
J’m’en remets à Dieu mais entre nous deux y a monsieur l’curé
Chaque jour j’laboure une terre qui m’appartenait
Chaque nuit j’rêve de violer leur accord de paix
Ma fierté est à poil et des mains sales la tripotent
J’prends les armes en r’joignant les Patriotes
Mais pendant qu’on pend mes chefs au Pied-du-Courant
Ma maison brûle sur les rives d’un Richelieu rouge sang
On m’a volé ma victoire
Craché sur c’que j’avais d’histoire
Mais j’me souviens d’où j’viens
Pourquoi jamais j’me suis battu pour rien
Parce qu’on m’a volé volé ma victoire
Craché sur c’que j’avais d’histoire
Mais j’me souviens d’où j’viens
Je me souviens
J’voudrais grimper la montagne mais y en a pas d’facile
Quand ta langue t’empêche de sortir du bas d’la ville Faique j’me barre le dos dans leurs vieilles usines
Et la reine récolte le miel que les Queb’ butinent
Moi j’mets la table, chu remercié qu’par des miettes
J’prends des balles pour leur empire sur les plages de Dieppe
Quand une voix mondiale s’lève comme un souffle d’après-guerre
Elle dit qu’elle veut sa liberté pis qu’aucune arme la f’rait taire
Sur toute la terre les rebelles montent le ton
Mais plus les idées sont belles moins les méthodes le sont
Moi j’reste tranquille mais pense pas que j’ferme ma trappe
J’manifeste trempé jusqu’aux os sous une pluie d’matraques
J’gagne du terrain j’ai p’t’être pas toutes mes droits
Mais j’peux presque sentir mon rêve au bout d’mes doigts
On m’dit tu veux ton pays, vote pour qu’ça dépende de toi L’occasion se présente deux fois
On m’a volé ma victoire
Craché sur c’que j’avais d’histoire
Mais j’me souviens d’où j’viens
Je me souviens
D’mande-toi pas pourquoi y a encore des gens qui s’battent
Quand dans leur propre pays leur langue reste un handicap
Et si tu cherches des preuves, elles s’révèlent parfois
Mais la majorité du peuple est aveugle par choix
La planète tourne autour d’une seule musique
Moi j’refuse d’accorder ma voix avec leur pensée unique
J’veux rester qui j’suis, j’veux qu’tu restes qui t’es
If you don’t understand me on va devoir s’quitter
Moi ma langue est sous respiration subventionnée
Je l’sais c’est pas d’ta faute si on aime pus qui on est
Pour qu’les radios jouent du francophone faut les pousser
Notre culture est une vieille fille que personne veut épouser
Même nous on danse avec une autre dès qu’on a la chance
Combien d’Queb’ renient leur accent en France
Combien disent c’est pas grave, fais-en pas toute une montagne
Quand depuis 1759 moi j’ai perdu mon calme
Mais j’ai volé les Hurons
Et autres peuples qu’eux seuls s’rappellent du nom
Abénaquis, Iroquois, Micmacs et Cris
Ainsi l’histoire s’écrit
Les canons parlent, ceux qui en ont pas font d’la place
Mais comme dirait Vigneault toutes les humains sont d’ma race
Demain j’m’éteindrai face à d’autres tribus qui naissent
J’me souviendrai qu’nos différences sont richesse
P.-S.—On ne confondra pas «Je me souviens» (ici) et «Je me souviens» (là).
(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)
Mon accent, c’est le soleil de ma planète
Je peux pas l’ôter comme une paire de lunettes
Mon accent vous fait sourire et c’est vrai
Mais au moins pendant ce temps vous m’écoutez
Mon accent vous paraît différent, c’est idiot
Simplement moi je bouffe pas la moitié des mots
Chez nous, c’est vrai, c’est pas le parler de Versailles
On s’écoute, on gueule, on s’entend, on se chamaille
Mon accent est une palette de couleurs
Qui habille les phrases dans des tons de chaleur
Nous quand on parle on nous entend chanter
De l’Atlantique jusqu’à la Méditerranée
Mon accent est ce qu’il est, voilà qui est dit
Vous avez compris qu’il arrivait du Midi
Non, c’est pas non plus celui des Marseillais
Il nous vient des montagnes des Pyrénées
C’est pas que des mots, c’est pas que des mots
C’est la mélodie qui s’envole de ta bouche
C’est pas que des mots, c’est pas que des mots
Y a aussi ta rythmique et ta touche
C’est pas que des mots, c’est pas que des mots
Y a de l’habillage dans nos babillages
Y a pas que les mots, y a pas que les mots
Y a aussi la déco du langage
Mon accent est ce qu’il est, voilà qui est dit
Vous avez compris qu’il arrivait du Midi
Non, c’est pas non plus celui des Marseillais
Il nous vient des montagnes des Pyrénées
Les accents sont les épices de la langue
Tu chantes pas pareil sur le terril ou sur la Lande
Et l’accent que tu portes sur ta tête
Se retrouve avec bonheur dans le mot fête
Mon accent te dit Lou Pais d’où je viens
Je sais d’où tu es lorsque j’entends le tien
Y en a pas de mieux, de plus chic ou de meilleur
Chacun a ses tics qui l’attachent à son ailleurs
C’est pas que des mots, c’est pas que des mots
C’est la mélodie qui s’envole de ta bouche
C’est pas que des mots, c’est pas que des mots
Y a aussi ta rythmique et ta touche
C’est pas que des mots, c’est pas que des mots
Y a de l’habillage dans nos babillages
Y a pas que les mots, y a pas que les mots
Y a aussi la déco du langage
Mon accent te dit Lou Pais d’où je viens
Je sais d’où tu es lorsque j’entends le tien
Y en a pas de mieux, de plus chic ou de meilleur
Chacun a ses tics qui l’attachent à son ailleurs
Chacun a ses tics qui l’attachent à son ailleurs
Chacun a ses tics qui l’attachent à son ailleurs
C’est pas que des mots, y a pas que les mots
Chacun a ses tics qui l’attachent à son ailleurs
C’est pas que des mots, y a pas que les mots
Chacun a ses tics qui l’attachent à son ailleurs
«Turin n’est pas précisément le Paris
de Diderot et de Mme du Deffand.»
Carlo Fruttero Des femmes bien informées
Une amoureuse déçue décide de se venger d’un amant qui s’est détournée d’elle en lui faisant épouser, sans qu’il le sache, une ex-prostituée. Cela donne l’épisode de Mme de la Pommeraye dans Jacques le fataliste, de Diderot, le roman Des femmes bien informées, de Carlo Fruttero, et le film Mademoiselle de Jonquières, d’Emmanuel Mouret.
À chacun sa conclusion et sa morale.
Référence
Fruttero, Carlo, Des femmes bien informées. Roman, Paris, Robert Laffont, 2007, 231 p. Édition originale : 2006. Traduction de François Rosso.