
«J’en ai fait à ma guise et aussi à Combray» (Bourvil, «Un clair de lune à Maubeuge»).
(Une définition du zeugme ? Par là.)
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).

«J’en ai fait à ma guise et aussi à Combray» (Bourvil, «Un clair de lune à Maubeuge»).
(Une définition du zeugme ? Par là.)
Le plus souvent, l’Oreille s’amuse à être tendue.
À l’occasion, elle se dit, comme un personnage du roman Viande (1999) de Claire Legendre, qu’elle est «devenue une oreille à recueillir les déchets des gens» (p. 183).
Quoi qu’il en soit, elle a besoin, périodiquement, d’aller voir ailleurs si elle y est. Ce moment est arrivé.
De retour dans quelques semaines.
Référence
Legendre, Claire, Viande, Paris, Grasset, 1999, 187 p.
La chanson est interprétée par le duo Brigitte sur son album Et vous, tu m’aimes (2011) et s’appelle «Monsieur je t’aime».
Monsieur je t’aime
Monsieur je t’aime
Rendez-vous au cinéma
Impatiente, infidèle
Je ne vous résiste pas
C’est moins radical que «Rendez-vous courtois» de Jérémie Kisling, sur le Ours (2005), mais ça permet de rappeler que les pronoms personnels de la deuxième personne en français offrent de jolies occasions de jeux linguistico-amoureux.
Selon des sources filiales proches de l’Oreille tendue, on pourrait vedger dans la solitude, mais il faudrait être au moins deux pour chiller. (Attention : il serait aussi possible de vedger à plusieurs.)
Dans un cas comme dans l’autre, on glandouille — on fait le légume (vegetable, dans la langue de Julia Child), on relaxe (to chill) —, mais l’un se pratique seul, alors que l’autre, jamais.
Exercice
Quand Grand Corps Malade chante «j’ai chillé sur Sainte-Catherine» («À Montréal», 3ème temps, 2010), veut-il dire qu’il n’était pas seul ou commet-il une faute d’usage (il était seul, donc il ne pouvait pas chiller) ?
N.B. Chiller est un verbe, mais l’adjectif chill est attesté : «“Full Chill”…» (la Presse, 17 avril 2004, p. S5); «full pas chill» (le Devoir, 13 janvier 2004, p. B6). Son sens ? Bien, cool, gentil, planant : «Papa, ça dépend du contexte…» Ah ! le fossé des générations !
La même année, il publie les Truites à mains nues et elle, Un renard à mains nues.
Il y a des gens qui aiment se compliquer la vie.
Références
Bolduc, Charles, les Truites à mains nues. Nouvelles, Montréal, Leméac, 2012, 139 p.
Pagano, Emmanuelle, Un renard à mains nues, Paris, P.O.L, 2012, 352 p.