Lexique musico-sportif

[Non-amateur de sport ou de chanson, passe ton chemin.]

Exercice du jour : définir un terme du vocabulaire du hockey et l’illustrer d’un exemple tiré d’une chanson en français.

Aréna : patinoire intérieure; «Pour tous les p’tits matins passés à l’aréna d’quartier» (Vilain Pingouin, «Les Habitants (GO Habs GO !)», 2009). N.B. : le Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française est formel : le mot est masculin.

Arrêt : intervention heureuse du gardien de but; «L’arrêt de Roy» (Loco Locass, «Le but», 2009).

Banc (réchauffer le ~) : quand on est joueur, être laissé de côté par son entraîneur; «Mais j’jouais pas souvent, j’réchauffais le banc» (Pierre Bertrand, «Hockey», 1978).

Bâton : outil essentiel à tous les joueurs pour tirer, passer ou arrêter la rondelle (voir ce mot), voire pour frapper les joueurs adverses; «Vous auriez dû voir les fameux coups d’bâton» (Oscar Thiffault, «Le Rocket Richard», 1955). N.B. : ne jamais dire gouret.

Blancs : sièges coûteux d’une section de l’ancien Forum de Montréal; «Pour tous ceux dans les blancs qui ont fois deux payé / Les billets travaillant deux jours pour les acheter» (Vilain Pingouin, «Les Habitants (GO Habs GO !)», 2009).

Bleu blanc rouge : surnom des Canadiens de Montréal; «Bleu, blanc, rouge», chanson de Michel Como, avec la participation de Tierry Dubé-Bédard et Éric Dubrofsky (1981).

Body check : voir mise en échec; «Des quinze mille spectateurs deboutte au moind’ body check de ta part» (Pierre Létourneau, «Maurice Richard», 1970).

Bottine (hockey ~) : hockey pratiqué en bottes («bottines»), plutôt qu’en patins; «Hockey bottine», chanson de Réal Béland (2007).

Bottine (patiner sur la ~) : patiner avec les pieds incorrectement pliés vers l’intérieur; «Patinez-vous sur la bottine / Comme madame Églantine ?» (Commission des écoles catholiques de Montréal, École Saint-François d’Assise, 4e année, «Le hockey, c’est la santé», 1979).

Bras meurtris : reprise d’un texte affiché dans le vestiaire des Canadiens de Montréal, «Nos bras meurtris vous tendent le flambeau, à vous toujours de le porter bien haut» (John McCrae, «In Flanders Fields»); «Mes bras meurtris par l’usure / Combattront encore pour toi demain» (Marie-Chantal Toupin, «J’irai au sommet pour toi», 2005).

Casque : protection crânienne; «Howie ! Un vrai de vrai d’l’époque pas d’casque» (Mes Aïeux, «Le fantôme du Forum», 2008).

Cerbère : gardien de but; «S’élancer comme une flèche devant ses adversaires / Et comme toujours déjouer le cerbère» (Les Baladins, «Gordie Howe», 1960).

Chambre des joueurs : vestiaire; «Branle-bas d’combat dans la chambre des joueurs» (Mes Aïeux, «Le fantôme du Forum», 2008).

Chaudron : joueur de peu de talent; «Ça drop le puck dans l’fond pis ça joue comme des chaudrons» (Les Cowboys fringants, «Salut mon Ron», 2002).

Coins (travailler fort dans les ~) : même sur une surface sans angle droit, il est bon de ne pas ménager ses efforts dans les coins; «Mais j’travaillais fort dans les coins» (Pierre Bertrand, «Hockey», 1978).

Coup de patin (avoir un bon coup de ~) : être rapide; «J’avais pas l’meilleur coup d’patin» (Pierre Bertrand, «Hockey», 1978).

Deuxième effort : signe d’investissement maximal d’un joueur dans le match; «I reste pus beaucoup d’joueurs francophones / Qui nous donnent le deuxième effort» (Réal Béland, «Hockey bottine», 2007).

Deuxième étage : là où se prennent les décisions administratives, en souvenir du deuxième étage du Forum de Montréal; «Le deuxième étage tramait des plans» (Mes Aïeux, «Le fantôme du Forum», 2008).

Disque : rondelle; «Lafleur derrière son filet / Prend bien son temps / Cède le disque à Boucher» (Daniel Boucher, «Boules à mites», 1999). N.B. : ne jamais dire palet.

Droper la / le puck : se débarrasser de la rondelle avant d’entrer dans la zone adverse en la tirant dans le fond de celle-ci; «Ça drop le puck dans l’fond pis ça joue comme des chaudrons» (Les Cowboys fringants, «Salut mon Ron», 2002).

Finales : séries éliminatoires, séries d’après-saison; «Y a des finales jusqu’au mois d’mai» (Dominique Michel, «Hiver maudit : j’hais l’hiver», 1979).

Flambeau : reprise d’un texte affiché dans le vestiaire des Canadiens de Montréal, «Nos bras meurtris vous tendent le flambeau, à vous toujours de le porter bien haut» (John McCrae, «In Flanders Fields»); «Je rejoins les fantômes / Je leur passe le flambeau» (Annakin Slayd, «La 25ième», 2009).

Forum (fantômes du ~) : esprit des anciens joueurs des Canadiens de Montréal qui aideraient ceux du présent à réussir des faits d’armes quasi surnaturels; «Avec les fantômes du Forum / On n’a pas peur de personne» (Loco Locass, «Le but», 2009).

Garnotte : tir puissant; «Howie ! Tout le monde a peur de sa méchante garnotte» (Mes Aïeux, «Le fantôme du Forum», 2008). N.B. : existe aussi pour le baseball.

Glorieux : surnom des Canadiens de Montréal; «Le blues des Glorieux», chanson de Normand Baron (2009).

Goals : filet, but; «Les goals seront bien gardés» (Denise Émond, «La chanson des étoiles du hockey», 1956).

Goon : joueur plus reconnu pour ses poings que pour ses points; «La gang de goons à Perron v’nez on vous attend» (Le Zoo, «Let’s Go Nordiques», 1987).

Habitants : surnom des Canadiens de Montréal; «Ça fait longtemps qu’on pousse les Habitants» (Annakin Slayd, «La 25ième», 2009).

Habs : surnom des Canadiens de Montréal; «Les Habitants (GO Habs GO !)», chanson de Vilain Pingouin (2009).

Hockey : le mot désigne aussi bien le sport que le bâton utilisé par les joueurs; «Ces merveilleux joueurs / Glissant sur leurs patins / Le hockey à la main» (Les jeunes du Mont Saint-Antoine, «Nos Canadiens», années 1960).

Jackstrap : coquille; «Ben j’ai des p’tits frissons quand j’pense au jackstrap de Dale Hunter» (Les Mecs comiques, «Le hockey est malade», 2001).

Ligne : trio de joueurs d’attaque; «I change ses lignes trop souvent» (Jean Lapointe, «Scotty Blues», 1976).

Ligue de garage : ligue d’amateurs, parfois vieillissants; «On a tous écrit une page / Du grand livre d’histoire / D’une ligue de garage» (Éric Lapointe, «Rocket (On est tous des Maurice Richard)», 1998).

Loge des millionnaires : par antiphrase, section de l’ancien Forum de Montréal où les billets étaient peu chers; «Dans la loge des millionnaires / Vous pourrez la voir» (Léo LeSieur, «Ah ! le hockey», 1930).

Mineures : circuit inférieur à la Ligue nationale de hockey, où celle-ci puise parfois ses joueurs; «Des mineures à la Nationale / Emmenez-en des baveux» (Éric Lapointe, «Rocket (On est tous des Maurice Richard)», 1998).

Mise au jeu : début d’une séquence de jeu, quand la rondelle est déposée sur la glace; «La terre est mise au jeu au milieu de la Voie lactée» (Diane Dufresne, «La joute des étoiles», 1973). N.B. : on voit aussi mise en jeu, mais pas dans la chanson francophone.

Mise en échec : le fait de frapper un joueur, généralement de l’équipe adverse, contre la bande; «On s’prend pour des athlètes / À grands coups de mises en échec» (Éric Lapointe, «Rocket (On est tous des Maurice Richard)», 1998). Voir body check.

Net : filet du gardien — par extension, le but; «Pis i s’en va t’la t’la crisser dans’l net» (Vincent Vallières, «1986», 2003).

Pads : jambières; «J’étais l’plus p’tit d’la gang mais quand j’avais mes gants / Mes pads, mes épaulettes, j’étais deux fois plus gros» (Sylvain Lelièvre, «La partie de hockey», 1971).

Palette (sur la ~) : passe bien réussie; «Osti qu’c’est beau passe su’a palette» (Les Dales Hawerchuk, «Dale Hawerchuk», 2005).

Patins (accrocher ses ~) : prendre sa retraite; «J’ai débarqué, j’les ai accrochés» (Pierre Bertrand, «Hockey», 1978).

Playoffs : séries éliminatoires, séries d’après-saison; «En fin d’saison c’est l’désespoir / Pour éviter la catastrophe pis faire les playoffs» (Alain-François, «C’est pour quand la coupe Stanley ?», 2007).

Puck : rondelle. «Passe-moé la puck», chanson des Colocs (1993). N.B. : toujours au féminin, malgré des rumeurs en sens contraire; ne jamais dire palet.

Puck (manger la ~) : conserver la rondelle alors qu’on devrait la passer à un coéquipier; «Serguei, c’t’un gars d’la Russie / Qui passe son temps sur la galerie / Qui mange la puck, qui vire en rond» (Alain-François, «C’est pour quand la coupe Stanley ?», 2007).

Puck (la ~ roule / ne roule pas pour quelqu’un) : qui a la puck qui roule pour lui est favorisé du sort; qui ne l’a pas s’en plaint; «Quand la puck roulait pour nous autres» (Mes Aïeux, «Le fantôme du Forum», 2008).

Rondelle : objet de toutes les convoitises, qu’il faut faire pénétrer dans le filet de l’adversaire; «La p’tite rondelle noire est une étoile filante» (Robert Charlebois, «Champion», 1987). Voir disque et puck. N.B. : ne jamais dire palet.

Sainte flanelle : surnom des Canadiens de Montréal; «Mais le tissu social de Montréal / C’est de la sainte flanelle» (Loco Locass, «Le but», 2009).

Slap shot : tir frappé; «On entendait les slap shots su’é portes de garages» (Les Cowboys fringants, «Banlieue», 1998).

Scorer : marquer un but; «Y’a qu’à sauter sur la glace / Et pis scorer cinq aut’points» (Jeanne d’Arc Charlebois, «Maurice Richard», 1951).

Taper : recouvrir des parties de son bâton de ruban gommé; se prononce téper; «Les bâtons ben tépés quat’ briques pour faire les buts» (Sylvain Lelièvre, «La partie de hockey», 1971).

Tour du chapeau : le fait de marquer trois buts dans un même match; «En troisième Maurice Richard / A fait le tour du chapeau» (Georges Langford, «L’hiver en personne», 2003).

Tricolores : surnom des Canadiens de Montréal; «Ils sont en or, ils sont en or / Nos Canadiens, les tricolores» (Oscar Thiffault, «Ils sont en or», 1957).

Tricoter : contrôler habilement la rondelle, en mouvement; «On a saisi la rondelle / Tricotant tous deux / Comme de vrais professionnels / On se dirigeait vers les buts adversaires» (Les Jérolas, «Le sport», 1967).

Trois étoiles : sélection des trois meilleurs joueurs du match, d’abord proposée par des journalistes, puis par le public; «La première étoile, the first star : Gaston Gingras» (Les Mecs comiques, «Le hockey est malade», 2001).

Veuve du hockey : compagne délaissée par l’amateur de hockey, voire par un joueur; «T’allais dev’nir veuve du hockey» (Pierre Bertrand, «Hockey», 1978).

Zamboni : surfaceuse; «La glace est grafignée / Quand il se met à rouler / Les traces sont effacées / Mon père, il conduit une Zamboni» (Les Petites Tounes, «La surfaceuse», 2006).

 

N.B. Que les compositeurs se le disent : plusieurs mots et expressions manquent d’illustration(s) en chanson. Liste non exhaustive : biscuit (pièce de l’équipement du gardien); couper son banc (mettre des joueurs de côté pendant un match); donner son 110 % (fournir tous les efforts attendus, et même plus); perdre son vestiaire (ne plus avoir l’appui de ses joueurs); périple (voyage destiné à jouer des matchs chez les adversaires); plombier (joueur dont le talent est limité, mais pas les efforts); sentir la coupe (croire que son équipe peut remporter la coupe Stanley).

 

N.B., bis : pour une liste de chansons en français sur le hockey (format PDF), il suffit de cliquer ici (version du 27 juin 2019).

 

[Complément du 22 août 2013]

L’Oreille tendue a publié un article sur ce sujet :

Melançon, Benoît, «Chanter les Canadiens de Montréal», dans Jean-François Diana (édit.), Spectacles sportifs, dispositifs d’écriture, Nancy, Questions de communication, série «Actes», 19, 2013, p. 81-92. https://doi.org/1866/28751

 

[Complément du 12 juin 2014]

Amy J. Ransom vient de faire paraître un livre sur le hockey et la culture populaire au Québec. Le dernier chapitre est consacré à la musique.

Ransom, Amy J., «Rock and Roll, Skate and Slide : Hockey Music as an Expression of National Identity in Quebec», dans Hockey, P.Q. Canada’s Game in Quebec’s Popular Culture, Toronto, University of Toronto Press, 2014, p. 158-188.

Chanson sur le hockey, montage

Bazzismes

Marie-France Bazzo était interviewée par Franco Nuovo dans le cadre de l’émission Je l’ai vu à la radio à la radio de Radio-Canada samedi dernier. L’Oreille s’est tendue à quelques reprises.

Premier bazzisme

L’animatrice et productrice a utilisé à profusion (c’est un euphémisme) l’expression champ gauche pour désigner certains de ses projets. Il fallait comprendre qu’il s’agissait de projets non conventionnels.

Mais pourquoi parler de champ gauche ?

Les amateurs de baseball auront reconnu une partie du terrain, celle-ci :

Terrain de baseball

Les gens qui parlent anglais, eux, auront automatiquement pensé à «out of left field». Selon la version anglo-saxonne de Wikipedia, cette expression, attestée depuis 1961, désigne ce qui est «un peu fou» («a little crazy»). L’encyclopédie participative donne quatre explications de l’origine de cette expression (c’est ici).

En français, l’expression est d’un usage plus récent.

Deuxième bazzisme

L’ex-animatrice d’Indicatif présent n’hésitait pas à utiliser le verbe quitter sans complément. L’Oreille versait des larmes.

Troisième bazzisme

Franco Nuovo (merci) posait ses questions au vous. Son invitée répondait au tu. Ça faisait pas mal champ gauche; on aurait quitté à moins.

 

[Complément du 15 avril 2014]

L’expression champ gauche peut même être employée pour des sports où il n’y a pas, par définition, de champ gauche, par exemple le hockey : «Parce que le champ gauche existe aussi au hockey, voici mon portrait de Sam Ftorek : le doyen des ligues mineures http://bit.ly/1pUNps7» (@MAGodin).

 

[Complément du 1er novembre 2020]

Exemple romanesque, chez Hugo Beauchemin-Lachapelle (2020) : «Malgré ses défauts, La surface de jeu exerce une attraction inexplicable sur le fonctionnaire : est-ce le sujet issu du champ gauche ?» (p. 22)

 

[Complément du 15 janvier 2021]

Exemple théâtral, chez François Archambault (2020) : «Quand on travaille comme moi en innovation, des fois, on a envie d’avoir une perspective un peu champ gauche» (p. 33).

 

Références

Archambault, François, Pétrole, Montréal, Atelier 10, coll. «Pièces», 24, 2020, 187 p. Ill. Suivi de «Contrepoint. Des décennies perdues» par Alexandre Shields.

Beauchemin-Lachapelle, Hugo, la Surface de jeu. Roman, Montréal, La Mèche, 2020, 276 p.

Enfant de la balle

Patrick Roy, la Ballade de Nicolas Jones, 2010, couverture

Pour comprendre certains romans, il faut avoir un vocabulaire sportif étendu.

Ainsi, il faut maîtriser l’idiome du baseball si l’on veut saisir ce qu’est l’«aura de neuvième manche» qui entoure Roger, un des personnages de la Ballade de Nicolas Jones de Parick Roy, ou si l’on veut se représenter «l’ambiance trois balles deux prises» dans laquelle il baigne (p. 144).

Traduction libre : Roger va mourir (la neuvième manche annonce la fin du match; à trois balles deux prises, on risque de tout perdre).

P.-S. — De même, une phrase comme «le gros 61 loge un boulet sous le biscuit du gardien» (p. 187) — il vient de marquer — et un passage sur la nécessité de «tourner le coin» (p. 190) — s’échapper — exigent une connaissance fine des lexiques du hockey et du football.

 

[Complément du 1er décembre 2021]

Même mauvais présage dans Morel (2021) de Maxime Raymond Bock  : «Après quatre enfants bien portants, leur dernière était née avec une prise au bâton» (p. 132).

 

[Complément du 24 mars 2022]

Dans la langue de Bill Lee, cela donne, chez Louis-Karl Picard-Sioui : «Partir dans vie avec deux strikes, j’souhaite pas ça à personne» (p. 13).

 

Références

Picard-Sioui, Louis-Karl, Chroniques de Kitchike. La grande débarque. Nouvelles, Wendake, Éditions Hannenorak, 2021, 173 p. Édition originale : 2017.

Raymond Bock, Maxime, Morel. Roman, Montréal, Le Cheval d’août, 2021, 325 p.

Roy, Patrick, la Ballade de Nicolas Jones. Roman, Montréal, Le Quartanier, coll. «Polygraphe», 01, 2010, 220 p.

Prolégomènes à une encyclopédie inutile du périfécal en hockey

Crottin de cheval

Un esprit non averti pourrait être étonné d’entendre tel vers de la chanson «Le but» de Loco Locass (2009) : «À une époque où les pucks étaient faites de crottin.» Pucks ? Crottin ?

La puck — toujours au féminin, malgré des rumeurs en sens contraire — est la rondelle, élément indispensable au hockey. Exemple : «Passe-moé la puck», chanson des Colocs (1993).

Le crottin — dont il n’est peut-être pas indispensable de donner une définition — était (est ?) la matière utilisée, par grand froid, pour façonner des rondelles. C’est un des lieux communs de la langue du hockey, avec, notamment, fantôme et flambeau. Comme les autres, il a un fort parfum de nostalgie.

Certains évaluent le recours à ce moyen de fortune par des propos techniques. C’est le cas de Frank Selke, l’ancien directeur-gérant des Canadiens de Montréal, dans ses Mémoires, Behind the Cheering (1962), qui évalue au plus près la longévité du crottin gelé : «A well-frozen horse bun would often last a whole period» (p. 8). Trent Frayne, dans ses Mad Men of Hockey (1974), devient presque lyrique quand il se remémore le bon vieux temps de ces rondelles «idéales» :

People who regard the word horseshit merely as an uncouth expletive have led sheltered lives; horses drop round balls when they raise their tails for their morning smile. Frozen, these horse balls serve ideally as pucks (p. 129-130).

C’est par le crottin de cheval que sa grandeur serait venue à Howie Morenz, une des étoiles des années 1920-1930. C’est du moins ce qu’avance un personnage de la courte pièce Life After Hockey de Kenneth Brown (1985) lorsqu’il fait revivre le passé :

‘Course before that, they’d play on any kind of an old slough, piece of horseshit for a puck. Don’t mind I missed it. Mind you, Howie Morenz grew up playing like that, and he was the greatest hockey player ever lived (p. 11).

Roch Carrier, dans sa biographie de Maurice Richard parue en 2000, parle lui aussi de «crotte de cheval gelée» (p. 23).

Selke, Frayne, Brown et Carrier préfèrent les excréments des équidés. Dessin à l’appui (!), Helaine Becker, l’auteure de Drôles d’histoires de hockey (2010), est œcuménique : les premiers joueurs de hockey «ne s’inquiétaient pas trop de savoir ce qu’ils frappaient : des pierres, des morceaux de bois, des vieux fruits tout rabougris, des morceaux de charbon et même des bouses de vache ou du crottin de cheval gelés !» (p. 19) Jason Blake, dans son ouvrage panoramique Canadian Hockey Literature, évoque lui aussi les déjections des bovidés (p. 36). Cela peut paraître contradictoire avec un passage plus tardif de son livre, quand il parle des «road apples» (p. 57), ces «pommes de route» qui sont bien le propre du cheval.

Quoi qu’il en soit, crottin il y eut : preuve de débrouillardise et signe d’amour (du jeu).

Le crottin ne sert pas qu’à la fabrique de rondelles. Selon Jeanot Donfut, dans un documentaire télévisé intitulé Hockey Lessons (2000), il serait aussi possible de mettre cette matière à contribution pour ériger les poteaux des buts. C’est plus rare, et plus hasardeux architecturalement.

Inversement, en quelque sorte, il arrive que des objets divers puissent tenir lieu de rondelle, sans qu’il s’agisse de crottin. Selon Roy MacGregor, dans The Home Team (1995), l’un des joueurs les plus célèbres de tous les temps, Gordie Howe, aurait déjà joué avec un rat mort à l’aréna Joe-Louis de Détroit (p. 147). Diane Dufresne (1973), elle, fait dans le cosmique, dans la chanson «La joute des étoiles», paroles de Luc Plamondon, musique de François Cousineau :

La terre est mise au jeu au milieu de la Voie lactée
Les dieux de l’univers sont venus se la disputer

L’incipit de la Guerre, yes sir ! (1968) de Roch Carrier, qui n’est pas encore le biographe de Maurice Richard, raconte l’automutilation du personnage de Joseph (p. 9-10). Par refus d’aller à la guerre, celui-ci se coupe la main gauche à la hache (de la droite, donc). Quelques pages plus loin, sa femme croise des enfants qui jouent au hockey dans la rue. Elle imagine qu’ils se servent d’un crottin chevalin (p. 30). Erreur :

Elle s’agenouilla et ramassa l’objet que se disputaient les gamins avec leurs bâtons, la main coupée de son mari. Les doigts étaient refermés et durs comme la pierre. Les coups de bâtons avaient laissé des marques noires. Madame Joseph la mit dans la poche de son manteau de fourrure et elle rentra chez elle en annonçant aux gamins étouffés de rire que le diable les punirait de l’enfer (p. 32).

De façon moins spectaculaire, plusieurs se contentent de charbon, par exemple chez le Mordecai Richler de Dispatches from the Sporting Life (p. 250) ou chez le Jeanot Donfut déjà cité.

La réalité et l’imagination sportives n’ont guère de limites.

P.-S. — Au Québec, on parle aussi de disque, d’objet, de caoutchouc, voire de «la noire» (dixit Pat Burns). En certaines contrées, on voit, au lieu de rondelle, palet, comme dans la bande dessinée Palet dégueulasse (2004). Non, trois fois non.

 

[Complément du 29 juin 2018]

Dans un livre de souvenirs, De l’avantage d’être né (2018), Jacques Godbout évoque l’Office national du film du Canada : «on trouve parfois une atmosphère ludique créée par les monteurs épuisés, transformés en grands adolescents après une longue journée de travail, cigarette au bec et tasse de café à la main, qui jouent en criant et en riant au hockey bottine avec un noyau de bobine en guise de rondelle».

 

[Complément du 20 août 2018]

Pourquoi pas avec un boîte de conserve ? Voyez la Bête creuse (2017), de Christian Bernard :

Ça allait pas bien chez eux, et il était sorti traîner, pour finir les mains dans les poches au bord d’une patinoire de fond de cour à observer, le vague à l’âme, les Canadiens français chaussés de patins de cuir qui poussaient une canne de conserve avec des bâtons comme t’en retrouves pas en forêt (p. 16).

 

[Complément du 26 décembre 2022]

Il n’y a pas que le hockey dans la vie, comme l’atteste cette citation d’un recueil de chroniques et de monologues de Fabien Cloutier : «Son ballon [de soccer] / c’est de la fiente d’éléphant / qu’y ont sculptée pis faite sécher en boule» (2022, p. 124).

 

[Complément du 2 janvier 2023]

Plus récente occurrence dans le Meilleur de La vie est une puck (2022) : «Guyle Fielder est né en 1930 à Potlach en Idaho. Il n’a pas encore deux ans quand sa famille déménage en Saskatchewan. Comme tout bon jeune Canadien de l’époque, il apprit très tôt à jouer au hockey. Et question de renforcer le mythe du jeune hockeyeur des Prairies, il aurait appris à jouer au hockey avec des crottes de cheval gelées en guise de rondelles» (p. 188-189).

 

[Complément du 3 janvier 2024]

Dans Indian Horse (2012), de Richard Wagamese, le personnage qui donne son titre au roman, Saul Indian Horse, évoque plusieurs rondelles de substitution : des balles (éd. de 2013, p. 112), des boîtes de conserve découpées et remplies de terre (p. 122), une boulette de ruban (p. 220).

Sa préférence — façon de parler — va toutefois au crottin de cheval glacé (la pomme de route au Québec, horse turd dans le roman). Enfant, dans un pensionnat autochtone, il s’entraîne avec ce succédané, ce «substitute puck» (p. 61). Le crottin est précieux et il faut le protéger : «I moved it carefully so I wouldn’t break the turd» (p. 61); «The turds were precious and I worked at not breaking them» (p. 66).

Quand il se met à jouer dans des équipes organisées, la matière fécale devient une des nombreuses formes de racisme dont il est victime. On en lance sur la glace devant lui et ses coéquipiers : «once someone threw horse turds on the ice in front of our bench» (p. 164).

Pourquoi ? Parce que l’entraînement d’Indian Horse a porté fruit. Il est le meilleur sur la glace. À cause de ses origines, on ne le lui pardonne pas.

 

Illustration : «Horse feces of free-roaming basque mountain horses. Sierra de Badaia, Los Goros Canyon. Álava, Basque Country, Spain», 2016, photo déposée sur Wikimedia Commons

 

Références

Becker, Helaine, Drôles d’histoires de hockey, Toronto, Éditions Scholastic, 2010, 148 p. Illustrations de Bill Dickson. Texte français de Dominique Chichera-Mangione.

Bernard, Christophe, la Bête creuse. Roman, Montréal, Le Quartanier, coll. «Polygraphe», 14, 2017, 716 p.

Blake, Jason, Canadian Hockey Literature. A Thematic Study, Toronto, University of Toronto Press, 2010, x/265 p.

Brown, Kenneth, Life After Hockey, Toronto, Playwrights Union of Canada, 1985, 36 p. Texte polycopié.

Carrier, Roch, la Guerre, yes sir ! Roman, Montréal, Éditions du Jour, coll. «Les romanciers du jour», R-28, 1970 124 p. Rééditions : Montréal, Stanké, coll. «10/10», 33, 1981, 137 p.; Montréal, Stanké, 1996, 141 p.; dans Presque tout Roch Carrier, Montréal, Stanké, 1996, 431 p.; Montréal, Éditions internationales Alain Stanké, coll. «10/10», 2008, 112 p. Édition originale : 1968.

Carrier, Roch, le Rocket, Montréal, Stanké, 2000, 271 p. Réédition : le Rocket. Biographie, Montréal, Éditions internationales Alain Stanké, coll. «10/10», 2009, 425 p. Version anglaise : Our Life with the Rocket. The Maurice Richard Story, Toronto, Penguin / Viking, 2001, viii/304 p. Traduction de Sheila Fischman.

Cloutier, Fabien, l’Allégorie du tiroir à ustensiles. Chroniques et monologues pour se replonger dans les années 2018-2022, Montréal, Lux éditeur, 2022, 224 p. Dessins de Samuel Cantin.

Les colocs, «Passe-moé la puck», les Colocs, 1993, 3 minutes 27 secondes, disque audionumérique, étiquette Disques ITI et Éditions Solodarmo.

Dolbec, Michel et Leif Tande, le Poulpe. Palet dégueulasse, Montpellier, 6 pieds sous terre Éditions, coll. «Céphalopode», 12, 2004, 89 p. Bande dessinée.

Dufresne, Diane, «La joute des étoiles», À part de d’ça j’me sens ben. Opéra cirque, 1973, 1 minute 39 secondes, disque 33 tours, étiquette Barclay 80172.

Frayne, Trent, The Mad Men of Hockey, Toronto, McClelland & Stewart Limited, 1974, 191 p. Ill.

Godbout, Jacques, De l’avantage d’être né, Montréal, Boréal, 2018, 288 p. Édition numérique.

Gravel, Mathieu, Étienne Hallé, Benoit Harbec et Martin Sasseville, le Meilleur de La vie est une puck. Une collection de quelques-uns des meilleurs textes, billets, articles ou niaiseries parus sur le blogue La Vie Est Une Puck depuis sa création en 2009, (s.l.), La vie est une puck, 2022, 284 p. Ill.

Hockey Lessons, émission de télévision de 25 minutes, 2000. Réalisation : John Hudecki. Production : Paul Hunt et Five Corners Communications, en association avec Vision TV. Série «Living Memories».

Loco Locass, «Le but», 2009, 5 minutes 8 secondes, fichier audionumérique.

MacGregor, Roy, The Home Team. Fathers, Sons and Hockey, Toronto, Viking, 1995, 325 p. Ill.

Richler, Mordecai, Dispatches from the Sporting Life, Toronto, Vintage Canada, 2003, xxii/295 p. Foreword by Noah Richler. Édition originale : 2002.

Selke, Frank J., with H. Gordon Green, Behind the Cheering, Toronto, McClelland and Stewart, 1962, 191 p. Ill.

Wagamese, Richard, Indian Horse. A Novel, Madeira Park, Douglas & McIntyre, 2013, 220 p. Édition originale : 2012.

Héritage hockeyistique

L’autre jour, l’Oreille tendue rappelait la place tenue par les fantômes du Forum dans la mythologie — et le vocabulaire — entourant, au hockey, les Canadiens de Montréal. Or qui dit fantôme dit flambeau. Allons-y voir.

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Les murs du vestiaire des Canadiens, du temps de l’ancien Forum, comportaient nombre de citations. Certaines étaient en anglais («There’s always a reason» / «Il y a toujours une raison»), d’autres en latin («Celeritas—Auctoritas—Æternaque» / «Rapidité—Autorité—Éternité»). À côté d’une phrase d’Abraham Lincoln, les joueurs pouvaient lire une exhortation du militaire John McCrae dans «In Flanders Fields» apparue sur les murs du vestiaire au mitan du XXe siècle : «Nos bras meurtris vous tendent le flambeau, à vous toujours de le porter bien haut» («To you from failing hands we throw / The torch; be yours to hold it high»). Cette citation, en français d’un côté, en anglais de l’autre, orne encore aujourd’hui les murs du vestiaire de l’équipe locale au Centre Bell, l’ex-Centre Molson; on peut la voir ici ici [nouveau lien]. [Complément du 9 mai : on trouve la même citation dans le vestiaire du centre d’entraînement des Canadiens à Brossard.]

Voilà le flambeau que les joueurs de l’équipe devraient se passer de génération en génération. C’est un des symboles les plus ressassés de la geste hockeyistique montréalaise, voire l’«image suprême» selon Daniel Lemay, qui raconte l’histoire du poème dont sont tirés ces vers en 2009.

Contentons-nous de quelques exemples, ou séries d’exemples, venus de domaines variés, histoire de montrer que le flambeau fait désormais partie du vocabulaire sportif à Montréal. L’expression passer le flambeau y a un sens connoté plus fortement qu’ailleurs.

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Le 30 mai 2000, de 8 heures à 22 heures, le corps du joueur le plus célèbre de l’histoire des Canadiens de Montréal, Maurice Richard, est exposé en chapelle ardente au Centre Molson de Montréal. (Il est mort le 27.) Le cercueil reposait sur la surface de jeu. La mise en scène insistait sur la solennité de l’événement. La famille de Richard se tenait près du cercueil. Deux affiches géantes représentaient celui que l’on surnomme «le Rocket» : l’une, en noir et blanc, était une photo ancienne qui mettait en valeur le regard du joueur; l’autre, en couleurs, montrait Richard revêtu du chandail rouge des Canadiens, son chandail numéro 9 bien sûr, un flambeau à la main. Plus de 115 000 fidèles auraient défilé devant le cercueil ouvert de leur idole. Ils pouvaient laisser un témoignage en signant un registre installé dans un chapiteau situé près du Cours Windsor, à côté du Centre Molson. Paul Daoust, en 2006, puis Michel Foisy et Maurice Richard fils, en 2008, ont donné à lire quelques-uns des textes inscrits sur ces registres. Il y est doublement question de flambeau : Maurice Richard était lui-même un flambeau; il faut désormais transmettre le flambeau qu’il vient de laisser aux siens.

Les chansons en français qui, «bras meurtris» à l’appui, portent le flambeau sont nombreuses, et récentes : «J’irai au sommet pour toi» (Marie-Chantal Toupin, 2005), «Le fantôme du Forum» (Mes Aïeux, 2008), «La 25ième» (Annakin Slayd, 2009), «Les Habitants (GO Habs GO !)» (Vilain Pingouin, 2009), «Toronto» (Jean-François Lessard, 2010). Il y en a aussi en anglais, par exemple «Maurice Richard» de Mike Ford, sur l’album Canada Needs You. Volume Two (2008) :

Maurice Richard
They’ll never drag you down
We’ll carry your torch high
All through this town

La série de films intitulée les Boys regorge d’allusions aux traditions, grandes et petites, du hockey. Dans le quatrième titre de la série (2005), pendant le mariage (gai) de Jean-Charles (Yvan Ponton) et Christopher (Jean Petitclerc), Bob (Marc Messier) adoube par le feu Martin, le personnage joué par Réal Béland. Il est explicitement question du flambeau de l’équipe tricolore.

Enfin : le fondateur du site tricolore.ca, Daniel Bigras, en avril 2009, fournissait au journal la Presse une photo de son bras droit. Il s’y est fait tatouer la version française du poème de McCrae, surmontée de deux mains, l’une passant un flambeau à l’autre. (Sur le bras gauche, il s’est fait tatouer le chandail de Maurice Richard et le drapeau du Québec.) Difficile d’être plus clair dans ses allégeances.

Tatouage, flambeau, Canadiens de Montréal

Cette accumulation de références au flambeau — dont on ne trouve ici que quelques traces parmi une foule d’autres — explique peut-être la réaction d’Yves Boisvert dans la Presse du 4 décembre 2009 : «Vite, vite, qu’on en finisse avec ce centenaire qui a duré 100 ans. Leurs bras meurtris ne tendent plus le flambeau, ils nous assomment avec.»

 

[Complément du 26 septembre 2011]

Vous cherchez une lecture théologique des vers de John McCrae ? Elle existe, bien sûr, dans Une théologie du Canadien de Montréal (2011) d’Olivier Bauer (p. 146-151).

 

[Complément du 29 octobre 2013]

Le flambeauthe torch»), depuis plusieurs années, fait partie de la stratégie de mise en marché des Canadiens. Exemple récent : la page d’accueil du site de l’équipe en date d’aujourd’hui.

Site des Canadiens de Montréal

On notera aussi la forte présence du langage religieux. En français : «fidèles», «pèlerinages», «sacrifices», «miracles», «sacrés», «temple», «sainte-flanelle», «levez-vous». En anglais : «sainte-flanelle», «passion», «faith», «pilgrimages», «sacrifices», «miracles», «sacred», «grace», «temple», «rise».

Merci à @bauer_olivier d’avoir attiré l’attention de l’Oreille sur ce texte.

 

[Complément du 21 avril 2014]

Le troisième match des séries éliminatoires entre les Canadiens et le Lightning de Tampa Bay, mais le premier disputé à Montréal, a été présenté hier soir.

Durant la cérémonie d’avant-match, le flambeau a joué un rôle important, notamment quand un jeune garçon, flambeau à la main, a «allumé» la glace du Centre Bell. À voir ci-dessous. (Merci à @NieDesrochers pour le lien.)

 

 

 

[Complément du 27 octobre 2014]

Le flambeau passe aussi de main de gardien (Ken Dryden, à droite) à main de gardien (Carey Price). Cérémonie d’avant-match, match d’ouverture, Centre Bell, Montréal, 16 octobre 2014.

Ken Dryden passe le flambeau à Carey Price, Centre Bell, 16 octobre 2014

 

 

[Complément du 21 juin 2017]

On annonce le lancement d’un nouveau chandail des Canadiens. L’intérieur de son col réjouira les amateurs de devises.

Col intérieur du nouveau chandail des Canadiens

 

[Complément du 11 novembre 2018]

À défaut de bras meurtris, Twitter connaît les mains meurtries.

Compte Twitter Nos mains meurtries

 

[Complément du 18 juin 2021]

Variation pandémique : «Nos bras vaccinés vous tendent le flambeau, à vous toujours de le porter bien haut» (la Presse+).

 

[Complément du 2 juin 2025]

Le narrateur du roman Saved (2007), de Jack Falla, présente les choses à l’envers, comme si la phrase de McCrae avait d’abord été rédigée en français, puis traduite en anglais : «The sign reads : “Nos bras meutris [sic] vous tendent le flambeau, a [sic] vous toujours de le porter bien haut !” and under that the English translation : “To you from failing hands we throw the torch, be yours to hold it high”» (p. 91).

 

Références

Bauer, Olivier, Une théologie du Canadien de Montréal, Montréal, Bayard, coll. «Religions et société», 2011, 214 p. Ill.

Boisvert, Yves, «La maudite nostalgie du CH», la Presse, 4 décembre 2009, p. A5.

Bujold, Miguel, «Le CH dans la peau», la Presse, 16 avril 2009, cahier Sports, p. 7.

Daoust, Paul, Maurice Richard. Le mythe québécois aux 626 rondelles, Paroisse Notre-Dame-des-Neiges, Éditions Trois-Pistoles, 2006, 301 p. Ill.

Falla, Jack, Saved. A Novel, New York, Thomas Dunne Books, St. Martin’s Press, 2007, ix/276 p.

Foisy, Michel et Maurice Richard fils, Maurice Richard. Paroles d’un peuple, Montréal, Octave éditions, 2008, 159 p. Ill.

Lemay, Daniel, «Le flambeau ? Les bras meurtris ?», la Presse, 15 avril 2009, cahier Sports, p. 4.