L’Oreille tendue prend congé de clavier. De retour après la pause.
Autopromotion 178
L’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ) lance aujourd’hui son application mobile consacrée à la littérature québécoise.
Sur la page d’accueil d’Opuscules. Littérature québécoise mobile, on trouve deux rubriques : «Anthologie» donne à lire «des textes inédits d’écrivains québécois lauréats de prix littéraires»; «Agrégateur» rassemble des blogues traitant de littérature québécoise, «sélectionnés en fonction de leur qualité et de leur pertinence».
L’Oreille tendue découvre qu’elle est présente dans cet «Agrégateur». Elle en rougit de tous ses lobes.
Pour télécharger Opuscules, c’est ici. Pour lire le communiqué de l’UNEQ, c’est là.
Néologie pédagogiconumérique
En français, on parle (rarement) de cours en ligne ouvert et massif (CLOM). L’acronyme anglais est plus fréquent : MOOC (pour Massive Open Online Course).
Mais pourquoi se contenter de ces deux acronymes quand tant d’autres peuvent être créés ?
Les mauvaises langues, qui doutent du succès réel de ce type d’enseignement assisté par ordinateur, gardent MOOC, mais lui donnent un autre sens : Massively Overrated Online Courses (@AcademicsSay).
Le MOOC ne vous paraît pas suffisamment ouvert ? Pratiquez, comme on le fait à Saskatoon, le TOOC, le Truly Open Online Course.
Vous préférez le local au mondial ? Le LOOC (Local Open Online Course) est pour vous, dit-on à Vancouver.
Vous n’aimez ni les grandes structures ni le libre accès ? Optez pour un SPOC (Small Private Online Course). Ça se pratique à Harvard.
Ce n’est pas assez avancé pour vous ? Rassurez-vous : on parle parfois de MOOR (Massive Open Online Research).
On n’arrête pas le progrès.
[Complément du 28 août 2015]
Vous voulez rester en groupe ? L’Université McGill vous propose un GROOC, «a MOOC for groups».
[Complément du 30 novembre 2015]
Variation sur un même thème, chez @AcademicsSay, qui passe de Massively Overrated Online Courses à Massively Overhyped Online Courses.
[Complément du 15 juillet 2016]
Faisons plus simple, moins massif.
I’m ooced already! | RT @wscholger: @dariahTeach coining the term "OOC" – not massive, but still open and online. Love it! 🙂 #DH2016
— Aurélien Berra (@aurelberra) July 15, 2016
Illustration : Elliot Lepers, «MOOC – Massive Open Online Course logo», 2013, logo déposé sur Wikimedia Commons
Autoanalyse assistée
Deux collègues de l’Oreille tendue, Geoffrey Rockwell (University of Alberta) et Stéfan Sinclair (McGill University), ont créé un logiciel de visualisation et d’analyse de textes.
Vous allez sur le site de Voyant Tools («a web-based reading and analysis environment for digital texts»), vous téléversez du texte, puis vous consultez les résultats.
L’Oreille tendue, qui ne comprend pas grand-chose à ce genre de représentation des textes, y a téléchargé tout le contenu de ce blogue, du 14 juin 2009 au 23 avril 2015. Résultats ?
Le blogue compte au total 540 521 mots; 48 227 seraient des «unique words». On peut les regrouper en nuage, selon leur fréquence (voir ci-dessus). C’est en 2013 que l’Oreille a été la plus prolixe (114 581 mots). Quand on en exclut un certain nombre d’éléments (prépositions, conjonctions, dates, etc.), le vocabulaire est dominé par un mot, «Montréal» (2093 occurrences). Cela s’explique en partie parce que beaucoup de textes publiés dans cette ville sont cités sur le blogue.
En 2012, parmi les «distinctive words», ceux qui ressortent du lot de façon étonnante sur le plan statistique, il y a eu «Charest», du nom du premier ministre de l’époque. En 2015 — mais l’année est jeune —, il s’agit plutôt de mots liés au hockey : «Maurice», «Richard», «Campbell», «émeute».
La rubrique la plus intrigante est «Highest vocabulary density». Explication de Stéfan Sinclair, consulté pour l’occasion : «C’est un ratio qui exprime le nombre de mots uniques par rapport au nombre total de mots. Plus la valeur est haute, plus on peut prétendre que le vocabulaire est divers.» L’Oreille pourrait s’inquiéter : elle a atteint sa plus haute densité lexicale… en 2009. Heureusement, 2015 arrive en deuxième position.
Il y a encore de l’espoir.
P.-S. — Pourquoi l’Oreille a-t-elle utilisé le mot «culture» plus souvent en 2014 que durant toutes les autres périodes («Words with notable peaks in frequency across the corpus») ? Elle ne sait vraiment pas.
Divergences transatlantiques 037
L’Oreille tendue fait colloque ces jours-ci. Elle voit donc défiler des PowerPoint.
Elle constate que les diapos, quand elles traversent l’Atlantique, deviennent des slides, au féminin, voire au masculin. C’est comme ça.