Chantons le hockey avec Hugo Blouin, bis

Hugo Blouin, Sport national, 2023, pochette

(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Hugo Blouin, «Le but», Sport national, 2023

 

[Jean St-Onge]
Poulin à Fortino
Feinte de tir
À Poulin
Le tir… et le but !
But, but, but, but, but, but !
[Kim Saint-Pierre]
Marie-Philip Poulin
[Julie Hamelin]
On s’retrouve en zone centrale
Jocelyne Lamoureux s’amène
Lamoureux tente de revenir devant
Duggan, du cercle de mise en jeu
Le but !
Meghan Duggan, la capitaine de l’équipe nationale américaine
Carpenter avec le gant, Carpenter
Revient dans l’centre, feinte de tir
Passe derrière à Bozek
Feinte de tir à son tour
Knight reprend, au cercle de mise en jeu
De l’autre côté pour Carpenter
Le but !
Alex Carpenter
Deux-zéro, les Américaines

Voici Brianne Jenner, hors l’aile
Jenner tente de revenir devant
Le tir… et le but !
But, but, but !
C’est deux à un
On retire Szabados
La mise au jeu gagnée par Kelli Stack
Gigi Marvin
Julie Chu, mais Poulin intercepte
Johnston, Irwin, Wickenheiser
Rate la cible
C’est repris par Haley Irwin, à Johnston
Wickenheiser est devant l’but
Poulin, le but !
But, but, but, but, but !
Marie-Philip Poulin !
Poulin qui crée l’égalité
Avec moins d’une minute à faire
On s’en va en prolongation
Pour la médaille d’or
Wow !

Wickenheiser s’empare du disque
Le cède derrière à Fortino
Wickenheiser
Avec Marie-Philip Poulin
Lui remet la rondelle
Hors l’aile, elle applique les freins
Plus loin pour Wickenheiser
Fortino, à Poulin
Le tir, bloqué, Poulin
À Fortino qui s’avance
À Johnston
À Fortino, à Poulin, à Fortino
Feinte de tir, à Poulin, le tir
Le but !
But, but, but, but, but, but !
But, but, but, but, but, but !
Marie-Philip
Marie-Philip
Marie-Philip Poulin
But, but, but, but, but, but, but, but !
Incroyable

 

P.-S.—Précision tirée du livret de l’album : «D’après la description de Jean St-Onge et Kim Saint-Pierre de la finale féminine à Sotchi

P.-P.-S.—L’Oreille tendue a commenté Sport national ici.

 

Références

Melançon, Benoît, «Chanter les Canadiens de Montréal», dans Jean-François Diana (édit.), Spectacles sportifs, dispositifs d’écriture, Nancy, Questions de communication, série «Actes», 19, 2013, p. 81-92. https://doi.org/1866/28751

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey. Édition revue et augmentée, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 159 p. Préface d’Olivier Niquet. Illustrations de Julien Del Busso. ISBN : 978-2-925079-71-2.

Melançon, Benoît, Langue de puck, édition revue et augmentée de 2024, couverture

Voltaire aux Olympiques

«Hitler’s Olympics», deuxième épisode, logo

Le / la balado Revisionist History vient de lancer sa nouvelle saison, «Hitler’s Olympics». Malcolm Gladwell essaie d’y répondre à la question «Pourquoi les Américains ont-ils accepté d’aller aux Jeux de 1936 à Berlin ?»

Le deuxième épisode est largement consacré à Charles Hitchcock Sherrill, un des membres du Comité international olympique. À qui Gladwell le compare-t-il ?

À des héros de cinéma (Zelig, Forrest Gump). À Polonius, un des personnages (périshakespeariens) du poème The Love Song of J. Alfred Prufrock, de T.S. Eliot (1915). À Pangloss, le philosophe de Candide (1759), de Voltaire.

L’allitération est jolie (Pangloss, Polonius, Prufrock). La comparaison voltairienne étonne et elle n’est pas flatteuse : ce défenseur de la «métaphysico-théologo-cosmolonigologie» n’est pas la meilleure référence qui soit. Personne ne voudrait lui être comparé, sauf Candide, bien sûr.

Jean Dion pourrait être professeur

Affiche des Jeux olympiques d’hiver, 1924

L’Oreille tendue, comme nombre de lecteurs du quotidien le Devoir, déplore la faible présence du chroniqueur Jean Dion en ses pages depuis plusieurs mois.

Pour cause de JO coréens, on peut heureusement le lire ces jours-ci. Extrait de son texte du jour, «La fuite» :

L’inconvénient en l’occurrence : la conscience aiguë du temps qui fuit, l’assassin qu’on ne capturera jamais. Vous êtes assis là à gagner en âge sans trop vous en rendre compte, sans rien demander à personne, et paf, les Jeux olympiques viennent vous balancer en pleine face que vous n’êtes plus précisément un agneau du printemps. (Enfin, peut-être pas vous, mais moi, si, et je pourrais vous donner d’autres noms.) Vous vieillissez, mais eux [les athlètes] restent éternellement jeunes. Même qu’ils donnent l’impression de rajeunir (p. 4).

Foi d’Oreille, ce sentiment est partagé, un jour ou l’autre, par tous les professeurs.

P.-S.—Jean Dion a déjà préfacé un livre de l’Oreille.

Illustration : affiche d’Auguste Matisse pour les JO de Chamonix en 1924 déposée sur Wikimedia Commons

Mise en garde de saison

Simenon, le Voleur de Maigret, 1967, couverture

«À l’époque où il travaillait encore à la Voie publique, Maigret connaissait tous les voleurs à la tire, non seulement de Paris, mais ceux qui venaient d’Espagne ou de Londres à l’occasion des foires ou des grandes manifestations populaires.

C’est une spécialité assez fermée, qui comporte sa hiérarchie. Les as se dérangent seulement quand cela en vaut la peine, n’hésitent pas à traverser l’Atlantique pour une exposition universelle ou, par exemple, pour les Jeux Olympiques.»

Georges Simenon, le Voleur de Maigret, Paris, Presses de la cité, coll. «Maigret», 44, 1967, 182 p., p. 11. Édition originale : 1967.