Accouplements 22

La Presse+, 15 avril 2015

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux textes d’horizons éloignés.)

Pour les Canadiens de Montréal — c’est du hockey —, les séries éliminatoires commencent ce soir.

Cela devrait réveiller la passion du chroniqueur Patrick Lagacé :

«Je suis un fan de hockey à l’image des fumeurs sociaux. Je prends une poffe de temps en temps, ne devenant accro que lorsque le CH s’illustre en séries» (la Presse+).

Et l’intérêt d’un des personnages de la pièce Faire l’amour d’Anne-Marie Olivier (2014) :

«Homme. J’écoute le hockey.
Femmes. Moi, juste les séries» (p. 25).

Ce sera leur vraie saison.

 

Référence

Olivier, Anne-Marie, Faire l’amour, Montréal, Atelier 10, coll. «Pièces», 01, 2014, 110 p. Ill.

Se nourrir de hockey

Soit un passage du texte «S comme surbite», tiré de Langue de puck, cet Abécédaire du hockey que l’Oreille tendue faisait paraître en février 2014.

L’amateur de hockey se souvient de Max Pacioretty inconscient sur la glace à la suite d’un coup à la tête, de Clint Malarchuk baignant dans son sang, victime d’une lame de patin, de Trent McCleary à l’article de la mort après avoir reçu une rondelle dans la gorge, de Lars Eller étendu dents en moins. Plus banalement, sur une patinoire, les coups sont communs : les six-pouces, par exemple, se donnent, discrètement, avec le bout du manche du bâton. Le hockey est un sport dangereux (p. 100).

Soit un emballage de saucisse séchée fabriquée au Québec.

Emballage de Si pousse, une saucisse séchée fabriquée au Québec

 

Bref, on peut dorénavant aussi bien manger un six-pouces qu’un si pousse.

 

[Complément du jour]

Pour The Deadliest Season (1977), illustration d’un six-pouces (non comestible), gracieuseté de @TigrouMalin.

The Deadliest Season (1977)

 

 

Référence

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 125 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014), couverture

Une secte ?

Les adolescents ont des accolades fortement ritualisées.

Les francs-maçons auraient une poignée de main secrète.

Que font les anciens joueurs des Canadiens de Montréal — c’est du hockey — pour se reconnaître les uns les autres ? Ils ne disent jamais Canadiens; ils disent toujours Club de hockey Canadien.

Oui, c’est de la langue de puck.

 

Référence

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014), couverture

Une leçon pour les zèbres

Chandail et sifflet d’arbitre

Uniforme oblige, les arbitres, au hockey, sont des zèbres. Ils ont un sifflet pour annoncer les punitions, dont ils se servent inégalement. Plus la saison avance, et plus un match avance, et moins ils l’utilisent, même quand les infractions sont évidentes. Pourquoi ? Ils veulent laisser jouer. Cela s’appelle ranger son sifflet.

Au football (au soccer), quand un arbitre (non zébré) laisse jouer, c’est que l’équipe A a péché contre l’équipe B, que l’équipe B a toujours la balle et que l’arbitre n’arrêtera pas le jeu — même s’il y a faute —, histoire de ne pas priver cette équipe B de l’avantage qu’elle pourrait avoir.

Sur la glace, en laissant jouer, en n’intervenant pas lorsqu’il le devrait, l’arbitre ne fait pas son travail. Sur la pelouse, en laissant jouer, il le fait.