Dictionnaire des séries 45

À l’origine, le hockey se pratiquait en extérieur, parfois sur le rond. Le sport en a gardé un lien intime avec la faune et la flore.

Un gardien qui tombe à genoux en écartant les jambes de chaque côté de lui au ras de la glace pratique le style papillon. Une petite équipe aurait avantage à se grossir, si possible avec du bœuf de l’Ouest.

Que fait le même gardien quand, devant sa cage, il essaie de subtiliser la rondelle à un adversaire ? Tel un pêcheur, il veut la harponner.

Le geste pourra être utile devant un compteur naturel. S’il s’agit d’un pied de céleri (la Presse, 14 mai 2011, cahier Sports, p. 2), ça ne devrait pas être nécessaire.

 

[Complément du 7 décembre 2020]

Patrick Roy a beaucoup fait pour la propagation du style papillon. En 1995, l’échange qui l’a fait passer des Canadiens de Montréal à l’Avalanche du Colorado a eu des effets prolongés et inattendus. D’où ce joli titre de la Presse+ de samedi dernier. Bravo.

«L’effet papillon», la Presse+, 5 décembre 2020

 

[Complément du 5 février 2014]

Les 57 textes du «Dictionnaire des séries» — repris et réorganisés —, auxquels s’ajoutent des inédits et quelques autres textes tirés de l’Oreille tendue, ont été rassemblés dans le livre Langue de puck. Abécédaire du hockey (Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p., illustrations de Julien Del Busso, préface de Jean Dion, 978-2-923792-42-2, 16,95 $).

En librairie le 5 mars 2014.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014)

Dictionnaire des séries 44

Forum de Montréal (1924)

À l’aréna, tout le monde n’est pas égal.

Dès son ouverture, le Forum de Montréal, là où jouaient les Canadiens, a eu une section où les billets étaient peu chers. Par antiphrase, on l’appelait la loge des millionnaires.

Dans la loge des millionnaires
Vous pourrez la voir
(Léo LeSieur, «Ah ! le hockey», chanson, 1930)

Parmi les sièges plus coûteux, il y a eu les blancs.

Pour tous ceux dans les blancs qui ont fois deux payé
Les billets travaillant deux jours pour les acheter
(Vilain Pingouin, «Les Habitants (GO Habs GO !)», chanson, 2009)

On a réglé ce problème de discrimination potentielle en passant du Forum au Centre Molson, devenu le Centre Bell : tous les sièges sont chers.

 

[Complément du 5 février 2014]

Les 57 textes du «Dictionnaire des séries» — repris et réorganisés —, auxquels s’ajoutent des inédits et quelques autres textes tirés de l’Oreille tendue, ont été rassemblés dans le livre Langue de puck. Abécédaire du hockey (Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p., illustrations de Julien Del Busso, préface de Jean Dion, 978-2-923792-42-2, 16,95 $).

En librairie le 5 mars 2014.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014)

Illustration : Forum de Montréal, 1924, collection du Musée McCord, photo déposée sur Wikimedia Commons

Dictionnaire des séries 43

Au début d’une séquence de jeu, la rondelle est déposée sur la glace; c’est la mise au jeu. Il importe de la gagner, «c’est-à-dire, comme l’explique Simon Grondin dans le Hockey vu du divan, ramener la rondelle vers l’arrière afin de prendre possession de celle-ci et de contrer la possibilité d’une attaque immédiate» (p. 166).

L’expression s’emploie bien évidemment pour décrire les matchs.

Dès la mise au jeu
On a saisi la rondelle
Tricotant tous deux
Comme de vrais professionnels
(Les Jérolas, «Le sport», chanson, 1967)

Mais déjà, c’est l’heure de la mise au jeu
L’arbitre s’penche entre les joueurs de centre
(Mononc’ Serge, «Un team qui gagne», chanson, 2012)

Il existe au moins aussi un cas où elle est prise métaphoriquement.

La terre est mise au jeu au milieu de la Voie lactée
(Diane Dufresne, «La joute des étoiles», chanson, 1973)

P.-S. — Le Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française accepte aussi bien mise au jeu que mise en jeu et qu’engagement (?).

 

[Complément du 5 février 2014]

Les 57 textes du «Dictionnaire des séries» — repris et réorganisés —, auxquels s’ajoutent des inédits et quelques autres textes tirés de l’Oreille tendue, ont été rassemblés dans le livre Langue de puck. Abécédaire du hockey (Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p., illustrations de Julien Del Busso, préface de Jean Dion, 978-2-923792-42-2, 16,95 $).

En librairie le 5 mars 2014.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014)

 

Référence

Grondin, Simon, le Hockey vu du divan, Québec, Presses de l’Université Laval, 2012, xvi/214 p. Ill.

Dictionnaire des séries 40

Bâton et ruban gommé

Taper : au hockey, recouvrir des parties de son bâton de ruban gommé («tape», dans la langue de Bobby Hull). L’orthographe n’est pas fixée, mais la prononciation, si : téper.

Les bâtons ben tépés quat’ briques pour faire les buts
(Sylvain Lelièvre, «La partie de hockey», chanson, 1971)

 

[Complément du 4 juin 2019]

La graphie en a peut porter à confusion. Dans le recueil Si j’étais un motel, j’afficherais jamais complet de Maude Jarry (2019), on lit le vers suivant : «la bouche tapée à celle de l’autre» (p. 73). On doit (évidemment) comprendre que cette bouche n’est pas tapée, mais tépée.

 

[Complément du 5 février 2014]

Les 57 textes du «Dictionnaire des séries» — repris et réorganisés —, auxquels s’ajoutent des inédits et quelques autres textes tirés de l’Oreille tendue, ont été rassemblés dans le livre Langue de puck. Abécédaire du hockey (Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p., illustrations de Julien Del Busso, préface de Jean Dion, 978-2-923792-42-2, 16,95 $).

En librairie le 5 mars 2014.

 

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014)

 

Référence

Jarry, Maude, Si j’étais un motel, j’afficherais jamais complet. Poésie, Montréal, Éditions de ta mère, 2019, 83 p.

Dictionnaire des séries 33

Roy MacGregor, le Fantôme de la coupe Stanley, 2007, couverture

Au hockey, qui tricote contrôle habilement la rondelle en mouvement.

Exemples

On a saisi la rondelle
Tricotant tous deux
Comme de vrais professionnels
On se dirigeait vers les buts adversaires
(Les Jérolas, «Le sport», chanson, 1967).

En tricotant il a fait son ch’min
Jusqu’au Forum de Montréal
(Robert Charlebois, «Champion», chanson, 1987).

[Sim] reprit plutôt ses vieilles habitudes de hockey de ruelle, en essayant de tricoter entre tous les joueurs de l’équipe adverse pour pouvoir marquer un but et devenir ainsi le héros du jour (le Fantôme de la coupe Stanley, p. 89).

Est-ce pour cela que les partisans des équipes de hockey forment un groupe tricoté serré ?

Attention : à force de trop tricoter, on peut faire dans la dentelle. Ce n’est pas recommandé

 

[Complément du 7 juin 2014]

Dentelle fait également partie de la garde-robe des footballeurs (ceux du soccer). Exemple tiré d’un article du Devoir sur l’équipe nationale du Brésil pour la Coupe du monde 2014 : «En tout état de cause, les fans ne doivent toutefois pas s’attendre à ce que la dentelle figure en tête de liste des priorités de la sélection brésilienne : la manière, c’est bien, mais le succès, c’est mieux; en fait, il n’y a au fond que ça de vrai» (7-8 juin 2014, p. A7).

 

[Complément du 9 mars 2017]

Si l’on en croit William S. Messier, on peut tricoter dans d’autres sports que le hockey, par exemple au basketball : «C’est une de leurs marques de commerce [aux Harlem Globetrotters] : ils tricotent avec le ballon» (le Basketball et ses fondamentaux, p. 102).

 

[Complément du 5 février 2014]

Les 57 textes du «Dictionnaire des séries» — repris et réorganisés —, auxquels s’ajoutent des inédits et quelques autres textes tirés de l’Oreille tendue, ont été rassemblés dans le livre Langue de puck. Abécédaire du hockey (Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p., illustrations de Julien Del Busso, préface de Jean Dion, 978-2-923792-42-2, 16,95 $).

En librairie le 5 mars 2014.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014)

 

Références

MacGregor, Roy, le Fantôme de la coupe Stanley, Montréal, Boréal, coll. «Carcajous», 11, 2007, 156 p. Traduction de Marie-Josée Brière. Édition originale : 2000.

Messier, William S., le Basketball et ses fondamentaux. Nouvelles, Montréal, Le Quartanier, coll. «Polygraphe», 12, 2017, 239 p.