Accouplements 260

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Simard, Matthieu, Ça sent la coupe. Roman, Montréal, Stanké, 2004, 270 p. Rééd. : Montréal, 10/10, 2008, 256 p.

Simard, Matthieu, Ça sent la coupe, 2004, quatrième de couverture

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey. Édition revue et augmentée, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 159 p. Préface d’Olivier Niquet. Illustrations de Julien Del Busso. ISBN : 978-2-925079-71-2.

Melançon, Benoît, Langue de puck, 2024, quatrième de couverture

«Pattiner sur la bottine» ? À votre service.

Le zeugme du dimanche matin et de Catherine D’Amours

Catherine d’Amours, les Paysages intérieurs, 2024, couverture

«La descente qui nous permettait de voir l’horizon de la Côte-Nord et qui me semblait autrefois si familière, teintée de couchers de soleil et d’ecchymoses, avait cédé la place à un nouveau chemin, légèrement décalé sur la gauche.»

Catherine D’amours, les Paysages intérieurs. Solastalgie, mémoire et territoire, Montréal, Atelier 10, coll. «Documents», 29, 80 p., p. 21. Préface d’Anaïs Barbeau-Lavalette.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Les zeugmes du dimanche matin et de Benjamin Hoffmann

Benjamin Hoffmann, les Minuscules, 2024, couverture

«“Je vaux mieux que vous tous”, répétaient à longueur de journée sa parure, ses exigences sans cesse renouvelées, jusqu’à la démarche hautaine qu’il adoptait en parcourant l’été venu les jardins du château» (p. 32).

«Dévots pendant le jour, les Vénitiens sont sacrilèges sous le couvert d’un masque ou des ténèbres» (p. 71).

«J’avais fini [c’est Casanova qui parle] par réviser mon premier avis à son égard en jugeant que si un homme avait les ressources intérieures pour se porter à pied au bout de l’Amérique, en gravissant les monts Appalachiens puis les montagnes Rocheuses, en se nourrissant d’herbes et de visions, en remplissant l’espace immense de chimères, pour l’aiguillonner jusqu’aux déserts gelés où le passage du Nord-Ouest attend son découvreur, c’était bien cet inlassable Français [Chateaubriand]» (p. 189).

Benjamin Hoffmann, les Minuscules. Roman, Paris, Gallimard, coll. «NRF», 2024, 285 p.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Bons résultats de l’Oreille tendue

Jérôme 50, Anarcolique, 2025, pochette

Jérôme 50 est chanteur et linguiste. Il vient de lancer l’album Anarcolique, sur lequel on trouve une (bien puérile) «Ode à l’Église». Cette chanson est un chapelet — c’est le cas de dire — de sacres et d’injures du Québec, largement inspirés du vocabulaire liturgique.

L’Oreille tendue avait déjà repéré, pour sa rubique «Jurons», presque tout ce que chante Jérôme 50 : «(saint) ciboire», «sacrament», «câlisse», «crisse», «tabarnak», «enfant d’chienne», «bout d’viarge», «(saint) baptême», «sacrifice», «simonaque», «esti»

Il ne lui manque que «doux Jésus» et «pisse bénite». Elle devrait s’en remettre.

P.-S.—Signalons encore la présence de «marde», y compris dans sa variante «marde de pape», de «fourrer», de «faique» et de «twits».