Avec ambages

L’Oreille tendue a eu l’occasion de signaler ici l’existence de quelques périphrases québécoises (PQ). En voici une nouvelle.

Le Devoir des 23-24 octobre 2010 désigne en effet Gilles Marcotte, un ami de l’Oreille tendue, comme le «patriarche de Côte-des-Neiges» (p. F6). Ça ne le rajeunira pas.

Un rendez-vous svp

L’Oreille tendue apprend que le Canada a un «agenda», ce «Carnet sur lequel on inscrit jour par jour ce qu’on doit faire, ses rendez-vous, ses dépenses, etc.» (le Petit Robert, édition numérique de 2010).

Publicité pour une conférence de Peter Van Loan

Elle imagine qu’il doit être volumineux.

 

[Complément du 20 juin 2024]

Cet emploi, directement emprunté à l’anglais, n’est pas propre au Québec. On le trouve, par exemple, dans la traduction hexagonale d’un roman norvégien : «À l’homme qui suit toujours son propre nez, son propre agenda […]» (le Sauveur, p. 73).

 

Référence

Nesbø, Jo, le Sauveur. Une enquête de l’inspecteur Harry Hole, Paris, Gallimard, coll. «Folio policier», 552, 2012, 669 p. Traduction d’Alex Fouillet. Édition originale : 2005.

Langue seconde ?

L’Oreille tendue a un faible pour la Thaïlande. Il lui arrive même, à distance, de consulter l’édition électronique du Bangkok Post. Voilà comment elle est tombée récemment sur un article intitulé «Plan to Make English 2nd Language Vetoed» (19 octobre 2010).

On y apprend que le ministère thaïlandais de l’Éducation vient de refuser de faire de l’anglais la seconde langue officielle du pays; il sera plutôt considéré comme la principale des langues étrangères.

Pourquoi cette subtile distinction ? Parce que les Thaïlandais, dont le nationalisme est viscéral, sont fiers de dire qu’ils n’ont été colonisés par personne, ni les Français, ni les Hollandais, ni les Britanniques. Or faire de l’anglais la langue seconde du royaume pourrait donner l’impression qu’il a déjà été une colonie anglaise. Cela est hors de question.

Thaï : homme libre.

Charabia dominical (ou, Exemple à ne pas suivre, ter)

«[On] voit bien qu’entre le poids démolinguistique objectif, les représentations de la complexité d’un système et les caractères d’une dénomination, ce qui compte, ce sont les locuteurs, c’est-à-dire la diffusion sur sol (monde des territoires) et hors sol (cybermonde). Si le discours est un acteur du Monde et si on peut en littérature inventer le monde en racontant une journée de la terre, sur tous les continents, et faire parler des centaines de personnages en des centaines de lieux, l’acte de nommer est à la fois éphémère, chargé de mémoire et parfois inflationniste. Il en va ainsi de la circulation extrême de termes qui “affaissent” la notion, comme ceux qui tendent à remplacer l’objet qu’ils sont censés représenter.»

Le Français à l’université, 15, 3, troisième trimestre 2010, p. 1.

P.-S. — L’Oreille tendue attend toujours avec impatience la plus récente livraison de cette publication. Elle l’a déjà montré ici ou .

Merci ?

Le fournisseur de services de télécommunication de l’Oreille tendue la remercie à la suite de travaux dans son quartier :

«Vidéotron vous remercie»

(Yapadkoi.)

Heureusement qu’il est meilleur en télécommunication qu’en grammaire («nous permettront de s’assurer» au lieu de «nous assurer»…).