De l’article Chaîne de vélo
De l’article Chiasme
De l’article Hiver (de force)
De l’article Simonac
De l’article Tout partout
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
De l’article Chaîne de vélo
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De l’article Tout partout
«Celui qui m’attendait avait la quarantaine, de légères lunettes rondes, une pilosité alarmante rasée du haut des joues jusqu’à l’encolure d’un t-shirt pâle usé, et un ton insupportable» (p. 35).
«Un jour, ce fut l’arrêt total du régime totalitaire pour la fécondité, la fin du courage et de l’acharnement, un terme à mes fréquentations avec de doux et gentils guérisseurs, et de froids médecins armés de stylos-billes et de statistiques cruelles» (p. 66-67).
«À notre demande, sœur Thérèse ouvrira le parloir et le dialogue» (p. 74).
«neuf fois sur dix elle perd pied et maison» (p. 129).
«Chaque jour au coin de ma rue j’ai croisé des parents funambules aux poches transpercées, vides de pain, de comptines, de baisers pour les grands chagrins» (p. 131).
Myriam Beaudoin, Épiphanie. Confession, Montréal, Leméac, 2019, 139 p.
P.-S.—L’Oreille tendue a présenté ce texte le 26 février 2019.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
«J’observe le ciel de décembre se gaver de gris. À travers son épaisseur, j’essaye de discerner le vol d’une cigogne et j’apprends à tendre l’oreille au moindre battement d’ailes.»
Myriam Beaudoin, Épiphanie. Confession, Montréal, Leméac, 2019, 139 p., p. 114.
P.-S.—L’Oreille tendue a présenté ce texte le 26 février 2019.
Elle voudrait tomber enceinte, mais cela ne se produit pas. Elle court de charlatan en charlatan. Elle se tourne ensuite vers une clinique de fertilité, sans plus de succès. Elle passe quelque temps chez les Recluses missionnaires de Montréal, avant de se tourner vers l’adoption (locale, pas internationale). Un première possibilité d’adoption n’aboutit pas, qui est source d’interrogations sur elle-même et sur sa capacité d’accueillir un enfant. La seconde possibilité est la bonne. Myriam Beaudoin est aujourd’hui la mère d’Épiphanie.
Elle publie une confession — c’est le sous-titre de l’ouvrage — sur ce qu’a représenté pour elle le désir d’enfant : épreuves, résignation, joies.
Pour qui connaît cette réalité, les passages sur le sentiment d’abandon ressenti, plus ou moins consciemment, par les enfants adoptés sont particulièrement forts (p. 122-123, p. 125, p. 129). Les personnes de la Direction de la protection de la jeunesse chargées d’accompagner les parents adoptants sont des «cigognes»; l’image est jolie. De ce texte où la croyance occupe une place importante (dans la partie chez les religieuses, en épilogue) ressort la figure de Moïse, abandonné par l’une puis sauvé par l’autre, enfant de deux mères; l’image est forte et juste.
P.-S.—Sur la question de l’adoption, il y a ce roman, cette bande dessinée et cet article de journal, entre autres textes.
P.-P.-S.—Un esprit plus pointilleux que l’Oreille tendue pourrait tiquer devant l’usage facebookien de «partageait» (p. 64), devant «filière» mis pour «classeur» (p. 66), devant «décédé» mis pour «mort» (p. 72), devant «sacoche» mis pour «sac à main» (p. 72).
Référence
Beaudoin, Myriam, Épiphanie. Confession, Montréal, Leméac, 2019, 139 p.