Délier la langue

Mireille Elchacar, Délier la langue, 2022, couverture

Depuis Marina Yaguello dans les années 1980, nous sommes nombreux à avoir voulu lutter, dans de courts ouvrages accessibles, contre les idées reçues en matière de langue. C’est le cas, entre autres auteurs francophones, de Chantal Rittaud-Hutinet (compte rendu), d’Anne-Marie Beaudoin-Bégin (compte rendu), de Michel Francard, d’Arnaud Hoedt et Jérôme Piron (comptes rendus un et deux), de Maria Candea et Laélia Véron (compte rendu), et de l’Oreille tendue. Avec Délier la langue. Pour un nouveau discours sur le français au Québec, Mireille Elchacar apporte sa pierre à l’édifice.

L’an dernier, avec Amélie-Hélène Rheault, Elchacar publiait «La présence des linguistes lors de débats sur la langue dans la presse écrite québécoise». Soucieuse de cette «présence», elle souhaite qu’elle soit de plus en plus importante (p. 11-13, p. 16, p. 17). Elle invite ses collègues à s’en prendre aux «idées reçues» (p. 7, p. 62, p. 121) et «aux discours convenus sur le français au Québec» (p. 17), à rejeter le «discours moralisateur» (p. 10, p. 144), «dénigrant» (p. 16) ou «puriste» (p. 60).

Pour sa part, dans cet «exercice de vulgarisation» (p. 7), elle s’attaque à deux questions, notamment dans une perspective historique : les anglicismes, l’orthographe. Des premiers, elle rappelle qu’ils sont trop souvent uniquement affaire de jugement de valeur. De la seconde, elle montre qu’elle est incohérente, illogique et opaque en français et qu’elle devrait être réformée, et elle insiste sur les difficultés pédagogiques que pose son enseignement. Il faudrait sortir de la «nostalgie d’un passé qui n’a jamais existé» (p. 70).

Mireille Elchacar a recours à un très grand nombre d’exemples. Certains sont bien choisis. Pourquoi remplacer cocktail par coquetel (p. 54, p. 64) ? Comment écrire alibi si on n’a jamais vu ce mot (p. 134-135) ? D’autres sont moins convaincants. Baby-foot n’est pas un «faux anglicisme» spécifique au Québec (p. 34 n. ii). Ni baseball ni camping ne sont du «registre familier» dans cette aire linguistique (p. 49). Pendant des années, le discours médiatique québécois sur la langue a été obsédé par la tournure la fille que je sors avec; est-ce encore d’actualité (p. 59-60) ?

À juste titre, l’autrice insiste à plusieurs reprises sur la nécessité de toujours distinguer les registres quand on réfléchit aux phénomènes linguistiques, de même qu’aux rapports complexes de l’oral et de l’écrit. Elle fait bien ressortir le fait que le français québécois n’a pas de syntaxe qui lui serait propre (p. 58-61); il n’existe pas de langue qui s’appellerait le québécois. Elle propose d’utiles synthèses (p. 61). Des formules font mouche : «Nous vivons en ce moment la plus grande période de fixité de l’orthographe française» (p. 113).

Délier la langue se termine sur «Quelques pistes pour l’avenir» (p. 139-145). Mireille Elchacar souhaite que le Québec soit à l’«avant-garde» de l’«amélioration de l’orthographe française» (p. 140), en allant plus loin que les réformes de 1990 (p. 140-141) et en revoyant les règles de l’accord du participe passé (p. 142-144). Elle appelle aussi de ses vœux «une nouvelle manière de parler de la langue au Québec» (p. 145) fondée sur les travaux des linguistes et non sur les discours s’en prenant aux seules fautes, réelles ou supposées.

Entendons-la.

P.-S.—L’Oreille tendue, dix-huitiémiste de son état, est tatillonne en matière de Siècle des lumières : non, l’Encyclopédie, qui a paru de 1751 à 1772, ne compte pas 35 volumes (p. 32), mais 28 (17 de textes, 11 d’illustrations). Il ne faut pas confondre l’Encyclopédie dirigée par Diderot et D’Alembert et son Supplément, avec lequel ils n’ont rien à voir.

P.-P.-S.—L’Oreille tendue, bibliographe de son état, est tatillonne en matière de références. Elle ne s’explique pas qu’on puisse évoquer nombre de textes sans en donner ni la référence ni, au moins, le titre ou la date de parution (p. 10-12, p. 14, p. 15, p. 19, p. 33). Elle déplore que, dans la bibliographie finale, le même titre apparaisse sous deux formes (p. 152 et p. 154; p. 157). Des titres cités ne se trouvent pas en bibliographie (p. 89, p. 141). Dire d’Alain Rey qu’il est «coauteur du Petit Robert» (p. 100) est abusif. Tout ça fait désordre.

 

Références

Beaudoin-Bégin, Anne-Marie, la Langue rapaillée. Combattre l’insécurité linguistique des Québécois, Montréal, Somme toute, coll. «Identité», 2015, 115 p. Ill. Préface de Samuel Archibald. Postface de Ianik Marcil.

Beaudoin-Bégin, Anne-Marie, la Langue affranchie. Se raccommoder avec l’évolution linguistique, Montréal, Somme toute, coll. «Identité», 2017, 122 p. Ill. Préface de Matthieu Dugal.

Beaudoin-Bégin, Anne-Marie, la Langue racontée. S’approprier l’histoire du français, Montréal, Somme toute, coll. «Identité», 2019, 150 p. Ill. Préface de Laurent Turcot. Postface de Valérie Lessard.

Candea, Maria et Laélia Véron, Le français est à nous ! Petit manuel d’émancipation linguistique, Paris, La Découverte, 2019, 238 p. Nouvelle édition : Paris, La Découverte, coll. «La Découverte Poche / Essais», 538, 2021, 224 p.

Elchacar, Mireille et Amélie-Hélène Rheault, «La présence des linguistes lors de débats sur la langue dans la presse écrite québécoise», dans Carmen Marimón Llorca, Wim Remysen et Fabio Rossi (édit.), les Idéologies linguistiques : débats, purismes et stratégies discursives, Berlin, Berne, Bruxelles, New York, Oxford, Varsovie et Vienne, Peter Lang, coll. «Sprache – Identität – Kultur», 2021, p. 277-301.

Elchacar, Mireille, Délier la langue. Pour un nouveau discours sur le français au Québec, Montréal, Éditions Alias, 2022, 160 p. Ill.

Francard, Michel, Vous avez de ces mots… Le français d’aujourd’hui et de demain !, Bruxelles, Racine, 2018, 192 p. Illustrations de Jean Bourguignon.

Hoedt, Arnaud et Jérôme Piron, la Convivialité. La faute de l’orthographe, Paris, Éditions Textuel, 2017, 143 p. Préface de Philippe Blanchet. Illustrations de Kevin Matagne.

Hoedt, Arnaud et Jérôme Piron, Le français n’existe pas, Paris, Le Robert, 2020, 158 p. Préface d’Alex Vizorek. Illustrations de Xavier Gorce.

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Rittaud-Hutinet, Chantal, Parlez-vous français ? Idées reçues sur la langue française, Paris, Le cavalier bleu éditions, coll. «Idées reçues», 2011, 154 p. Ill.

Yaguello, Marina, Catalogue des idées reçues sur la langue, Paris, Seuil, coll. «Points», série «Point-virgule», V61, 1988, 157 p. Ill.

Les néologismes livresques et littéraires du vendredi matin

Lire, écrire, acheter, vendre, classer, reproduire, diffuser des livres : cela demande des mots, dont des nouveaux.

Ceux qui rêvent d’un guichet unique mobile en matière de livre pourraient s’inspirer de la publibrairie Le buvard de Michel Vézina (le Devoir, 39-30 octobre 2016, p. F1).

Les adeptes de la photocopie vivent dans la «xérocivilisation», écrivait Umberto Eco il y a déjà plus de trente ans (éd. de 1986, p. 25). Certains pratiquent même le photocopillage; ce n’est pas bien.

Parce qu’on lit à tous les âges, il existe un prix pour adolecteurs.

S’agissant des auteurs, il semble qu’en 4097 existera la catégorie de l’aucouvreur, «un néologisme reposant sur les mots “auteur” et “découvreur”». C’est Olivier Ertzscheid qui l’annonce dans les Classiques connectés (2016).

Les auteurs de fiction peuvent y rester — «en fictionnant le monde on a seulement essayé de retrouver ce qui avait eu lieu et qu’on avait oublié» (Mécanismes de survie en milieu hostile, p. 9 — ou en sortir — d’où des «éléments pour une littérature exofictionnelle».

Quand le témoignage s’impose plutôt que la fiction, cela peut aller jusqu’à l’autopathographie. La géoculture («La France vue par les écrivains»), elle, fait voyager.

La bibliographie, c’est bien (foi de bibliographe). La webographie ou la webliographie, c’est bien aussi.

Ces façons nouvelles de dire relèvent de la littérationla littératie de masse») ou de la biblioculture (merci à @BiblioQC). Cela doit faire plaisir aux bibliogeeks, non ?

 

Références

Eco, Umberto, De Bibliotheca, Caen, L’échoppe, 1986, 31 p. Traduction d’Éliane Deschamps-Pria. Frontispice de M.H. Vieira da Silva.

Ertzscheid, Olivier, les Classiques connectés, publie.net, 2016. Illustré. Préface de Lionel Maurel. Édition numérique.

Rosenthal, Olivia, Mécanismes de survie en milieu hostile, Paris, Gallimard, coll. «Folio», 6078, 2014, 183 p.

Lectures de Ballon

Pierre Popovic, le Dzi, 2009, couverture

Comme tout un chacun, l’Oreille tendue a ses préférences en matière de lectures sportives : le hockey, mais, d’abord et avant tout, le baseball. Cela étant, œcuménique comme il lui arrive d’être, elle lit itou des livres sur le football (le soccer). Lesquels ? Ceux-ci, entre autres, pour le plaisir.

Ancion, Nicolas, «L’album de foot», dans Les ours n’ont pas de problème de parking, Saint-Cyr sur Loire, publie.net, coll. «Fiction 17», 2011. Édition numérique. Édition originale : 2001. https://www.publie.net/livre/les-ours-nont-pas-de-probleme-de-parking/

Une citation, au hasard : «Le football, c’est pas un sport pour les difformes.»

Barthes, Roland, le Sport et les hommes. Texte du film le Sport et les hommes d’Hubert Aquin, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2004, 79 p. Ill. Préface de Gilles Dupuis.

Le hockey, la corrida, la course automobile, le cyclisme — et le football, dans le cadre d’une réflexion sur sport et nation.

Ce court texte, écrit pour un film d’Hubert Aquin, a été traduit en anglais, en espagnol, en allemand, en japonais, etc.

Bureau, Jérôme, avec la collaboration de Jules Chancel (édit.), l’Amour foot. Une passion planétaire, Paris, Autrement, coll. «Mutations-Poche», 17, 1993, 283 p.

L’Oreille n’a pas le livre sous les yeux et elle l’a lu il y a plus de quinze ans, mais ses notes sont formelles : parmi les textes à retenir, il y a celui de François Bon sur le Heysel (p. 14-19). Elle n’aurait pas cru possible l’association du nom de son ami et de ce sport.

Courson, Jacques de et André Joyal, avec la collaboration de Luciana Vargas Netto Oliveiras, À la découverte du Brésil, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 197 p. Ill.

L’éditeur de l’Oreille tendue vient de publier un livre sur le Brésil, pays hôte de la présente Coupe du monde. Il y est évidemment question de football («La culture et le sport», p. 155-167).

Didion, Philippe, Notules dominicales de culture domestique, Saint-Cyr sur Loire, publie.net, coll. «Temps réel», 2008, 355 p. Édition numérique.

Le Notulographe est un partisan assidu des matchs du S.A. Épinal. Si si.

Enquist, Per Olov, Une autre vie. Récit, Arles, Actes Sud, coll. «Lettres scandinaves», 2010, 475 p. Traduction de Lena Grumbach et Catherine Marcus. Édition originale : 2008.

L’auteur, qui parle de lui-même à la troisième personne et au présent, se souvient de son enfance : «Le village est divisé en deux moitiés, une impie et une religieuse» (p. 39). C’est dans l’«impie» que jouent les Comètes de Hjoggböle. Le petit garçon n’a pas le droit d’assister à leurs matchs, mais il les entend de son jardin : «Derrière la haie d’églantiers, il intercepte l’appel du péché sportif» (p. 40).

Foer, Franklin, How Soccer Explains the World. An Unlikely Theory of Globalization, New York, Harper Perennial, 2007, 261 p. Édition originale : 2004.

Il n’est pas toujours facile d’aimer le sport, ainsi que le démontre ce récit de voyage sur la planète foot.

Gautier, Laurent, Notices, manuels techniques et modes d’emploi. Roman, Paris, Gallimard, 1998, 119 p.

Le personnage principal de ce roman, Paul Gautier, est gardien de but; on le voit à l’œuvre, façon de parler, dans un match que son équipe doit nécessairement perdre (p. 28-32). L’Oreille a de l’affection pour ce texte.

Klinkenberg, Jean-Marie, Petites mythologies belges, Bruxelles, Les impressions nouvelles, coll. «Réflexions faites», 2009 (édition revue et considérablement augmentée), 175 p.

Pour saisir la Belgique — Jean-Marie Klinkenberg est un excellent guide —, il faut comprendre «Une opposition structurante : Anderlecht vs Standard» (p. 130-133). Philosophiquement, cela donne : «Le Standard c’est Aristote. Anderlecht c’est Platon» (p. 133).

Kundera, Milan, La vie est ailleurs, Paris, Gallimard, coll. «Folio», 834, 1987, 473 p. Traduit du tchèque par François Kérel. Postface de François Ricard. Nouvelle édition revue par l’auteur.

Sur le modèle d’un match de foot, discussion entre onze poètes et le public venu les entendre à l’invitation de la police (p. 344-346).

Mauvignier, Laurent, Dans la foule, Paris, Éditions de Minuit, 2006, 372 p.

Le roman pour dire le mal : Heysel, 1985.

Müller, Denis, le Football, ses dieux et ses démons. Menaces et atouts d’un jeu déréglé, Genève, Labor et Fides, coll. «Le champ éthique», 49, 2008, 254 p.

Il y a des théologiens qui s’intéressent au hockey et d’autres au football.

Parks, Tim, Adultère et autres diversions, Paris, Christian Bourgois, 2000, 225 p. Traduction de Jean Guiloineau. Édition originale : 1998.

La preuve que les intellectuels peuvent très bien aller au stade (en Italie) sans se couvrir de ridicule.

Plimpton, George, «The Smaller the Ball, the Better the Book : A Game Theory of Literature», The New York Times. http://www.nytimes.com/books/97/06/08/nnp/26049.html

La théorie générale est connue : «There are superb books about golf, very good books about baseball, not many good books about football or soccer, very few good books about basketball and no good books at all about beach balls.» Plus petite est la balle (golf < baseball < football ou soccer < basketball < ballon de plage), meilleur est (serait) le livre.

Pour le soccer, en particulier, le jugement est sans appel (mais contestable) : «Soccer has no important literature at all that I can find, though it is such a universal activity that surely I am at fault here — I must have missed a South American novel, or a Yugoslav’s essay on the bicycle kick, or an appreciation by a Frenchman on the existential qualities of the game. Albert Camus once played goal for the Oran Football Club of Algiers, but he did not seem moved to write about it. The best I have come across is Pele’s “My Life and The Great Game,” a fine, literate account of the Brazilian’s astonishing career. The evident lack may have something to do with the practitioners of the game, who tend to be more agile with their feet than with articulation. A well-known definition is that soccer is a gentleman’s game played by thugs, whereas rugby is a thug’s game played by gentlemen. This might hold, but in fact I don’t know that rugby has produced much of a literature either

Popovic, Pierre, le Dzi. Nouvelles, Montréal, Fides, 2009, 163 p.

La nouvelle éponyme (p. 59-123) s’ouvre et se clôt sur les mêmes mots : «Le vrai buteur est patient et taiseux.» Elle fait la démonstration que le sport est affaire de vitesse.

Le même Pierre Popovic est l’auteur d’une excellente lecture du livre de Tim Parks évoqué ci-dessus : «Avatars footballistiques de l’idée de stade : Éric Cantona, Tim Parks», dans Yan Hamel, Geneviève Lafrance et Benoît Melançon (édit.), Des mots et des muscles ! Représentations des pratiques sportives, Québec, Nota bene, 2005, p. 117-138.

Suaudeau, Jean-Pierre, la Partie, publie.net, 2014. Édition numérique. http://www.publie.net/livre/partie-jean-pierre-suaudeau/

Milieu défensif, le numéro 6 fait vivre à ses lecteurs toutes les phases du match — «Approche», «Échauffement», «Première mi-temps», «La mi-temps», «Deuxième mi-temps», «Fin de partie». Aucun lyrisme : «je n’aime pas les joueurs à mon image, ceux qui ne cherchent pas à briller, dont l’activité consiste à détruire le jeu, à récupérer Ballon, à le passer à un équipier plus talentueux». Le sport est une guerre, et contre soi-même.

Toussaint, Jean-Philippe, la Mélancolie de Zidane, Paris, Éditions de Minuit, 2006, 17 p.

«La mélancolie de Zidane est ma mélancolie, je la sais, je l’ai nourrie et je l’éprouve» (p. 12). Toutes les occasions de lire Jean-Philippe Toussaint, même une agression footballistique, sont bonnes. (Dans l’Urgence et la patience [Paris, Éditions de Minuit, 2012, 106 p.], Toussaint a même un conseil pour les joueurs de foot.)

[Depuis la mise en ligne de ce texte, Toussaint a publié Football, Paris, Éditions de Minuit, 2015, 122 p. L’Oreille tendue en parle ici.]

La bibliothèque idéale de l’amateur de baseball

«Le baseball, comme le cinéma,
est une sculpture du temps.»
Daniel Canty

Le 31 octobre 2013, l’Oreille tendue proposait sa liste de titres de livres pour constituer la bibliothèque idéale de l’amateur de hockey. Ci-dessous, rebelote, mais pour le baseball. Il y a bien sûr plus de livres pour le baseball que pour le hockey.

Roger Angell, Late Innings. A Baseball Companion (1982).

Pour découvrir la prose de l’inventeur du palindrome «Not so, Boston».

Nicholas Dawidoff, The Catcher Was a Spy. The Mysterious Life of Moe Berg (1994).

Pour constater qu’il est des gens aussi bizarres que les gardiens de but au hockey : les receveurs au baseball. Particulièrement ce receveur-là.

Stephen Jay Gould, Triumph and Tragedy in Mudville. A Lifelong Passion for Baseball (2003).

Pour apprécier le fait que la paléontologie mène à tout.

David Homel, Rat Palms (1992).

Pour lire la scène où le narrateur sait ce qui va arriver à son père quand il va se présenter au bâton.

Jonah Keri, Up, Up, & Away. The Kid, The Hawk, Rock, Vladi, Pedro, Le Grand Orange, Youppi !, The Crazy Business of Baseball, & the Ill-fated but Unforgettable Montreal Expos (2014).

Pour ne pas oublier les Expos.

Ring Lardner, You Know Me Al (1916).

Pour marier art de la lettre et art du baseball.

Michael Lewis, Moneyball. The Art of Winning an Unfair Game (2003).

Pour ne plus jamais voir le baseball du même œil.

Arnold Rampersad, Jackie Robinson. A Biography (1997).

Pour continuer à admirer Jackie Robinson.

Philip Roth, The Great American Novel (1973).

Pour comprendre ce qu’est un «inside the mouth grand slam home run». (Et pour les allitérations.) (Et pour tout le reste.)

George F. Will, Men at Work. The Craft of Baseball (1990).

Pour être obligé d’être d’accord avec un chroniqueur conservateur.

Vos suggestions ?

 

Référence

Canty, Daniel, «Tintin dans la Batcave. Aventures au pays de Robert Lepage, épisode 7», Liberté, 295 (53, 3), avril 2012, p. 63-79. https://id.erudit.org/iderudit/63792ac

Bibliothèque linguistique du lundi matin

Charles Malo Melançon, logo, mars 2021

L’Oreille tendue aime lire des livres sur la langue. Voici des suggestions de sa part. (Et les vôtres ?)

Balibar, Renée, Histoire de la littérature française, Paris, Presses universitaires de France, coll. «Que sais-je ?», 2601, 1993 (deuxième édition corrigée), 127 p.

Du colinguisme : les langues — et les littératures — ne vivent jamais seules.

Belleau, André, Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Papiers collés», 1986, 237 p. «Avertissement» de François Ricard et Fernand Ouellette. Rééd. : Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Boréal compact», 286, 2016, 237 p. Précédé d’une «Note de l’éditeur».

Notamment pour le texte «Pour un unilinguisme antinationaliste» (éd. de 1986, p. 115-123), peut-être le plus grand texte jamais écrit sur la langue au Québec.

Bouchard, Chantal, la Langue et le nombril. Une histoire sociolinguistique du Québec, Montréal, Fides, coll. «Nouvelles études québécoises», 2002 (nouvelle édition mise à jour), 289 p.; Méchante langue. La légitimité linguistique du français parlé au Québec, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. «Nouvelles études québécoises», 2012, 171 p.

Le sport national des Québécois n’est pas le hockey, mais la langue.

Brunet, Sylvie, les Mots de la fin du siècle, Paris, Belin, coll. «Le français retrouvé», 1996, 254 p.

Parmi les passages à savourer, celui sur Patrick Bruel et le tutoiement.

Klemperer, Victor, LTI, la langue du IIIe Reich. Carnets d’un philologue, traduit de l’allemand et annoté par Élisabeth Guillot, présenté par Sonia Combe et Alain Brossat, Paris, Albin Michel, coll. «Agora», 202, 1996, 372 p.

Livre mal foutu — mais terrible et indispensable. [L’Oreille tendue rend compte du livre ici.]

Klinkenberg, Jean-Marie, la Langue et le citoyen. Pour une autre politique de la langue française, Paris, Presses universitaires de France, coll. «La politique éclatée», 2001, 196 p.

Il n’y a pas que le lutétiotropisme dans la vie.

Laroche, Hervé, Dictionnaire des clichés littéraires, Paris, Arléa, coll. «Arléa-poche», 80, 2003, 188 p. Édition originale : 2001.

Voilà quelqu’un qui n’a pas l’oreille dans sa poche.

Pellerin, Gilles, Récits d’une passion. Florilège du français au Québec, Québec, L’instant même, 1997, 157 p. Ill.

Pour un retour aux textes (et aux images).

Predazzi, Francesca et Vanna Vannuccini, Petit voyage dans l’âme allemande, Paris, Grasset, 2007, 239 p. Traduction de Nathalie Bauer. Édition originale : 2004.

Porte d’entrée : les mots.

Rittaud-Hutinet, Chantal, Parlez-vous français ? Idées reçues sur la langue française, Paris, Le cavalier bleu éditions, coll. «Idées reçues», 2011, 154 p. Ill.

À lire avec Yaguello 1988.

Villers, Marie-Éva de, le Vif Désir de durer. Illustration de la norme réelle du français québécois, Montréal, Québec Amérique, 2005, 347 p. Ill.

La langue québécoise existe ? Non.

Wallace, David Foster, Consider the Lobster and Other Essays, New York, Little, Brown and Company, 2005. Ill. Édition numérique.

Pour, entre autres choses, le texte «Authority and American Usage».

Winchester, Simon, The Professor and the Madman. A Tale of Murder, Insanity, and the Making of the Oxford English Dictionary, New York, HarperPerennial, 1999, xiii/242 p. Édition originale : 1998.

Assassin, et fou, mais lexicographe.

Yaguello, Marina, Catalogue des idées reçues sur la langue, Paris, Points, série «Point-virgule», V61, 1988, 157 p. Ill.

À lire avec Rittaud-Hutinet 2011.