Chantons la langue avec Brigitte

Brigitte, Et vous, tu m’aimes, 2011

(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Brigitte, «Monsieur je t’aime», Et vous, tu m’aimes, 2011

 

Monsieur je t’aime
Monsieur je t’aime
Rendez-vous au cinéma
Impatiente, infidèle
Je ne vous résiste pas
Mes verres fumés, mon vieil imper
Je suis cachée, coupable, fière
Échappée pour quelques heures
D’une vie rangée qui nous perd
Monsieur je t’aime
Monsieur je t’aime
Je ne pense plus qu’à vous
Mon secret, ma parenthèse
Mon interdit, ma folie douce
Vous n’êtes pas le plus beau
Le plus tendre des Zorros
Mais il se cache dans vos baisers
Un je n’sais quoi qui me rend cinglée
Monsieur je t’aime
Monsieur je t’aime
Ce regard posé sur moi
À la maison ne se pose plus
Ou je ne le vois pas
Mais je préfère garder de vous
Ces instants volés, ces tabous
Ma tête est sens dessus dessous
Ou je vous laisse ou je quitte tout

 

P.-S.—Vous avez l’oreille : il a déjà été question de Brigitte ici.

 

Chantons la langue avec Fatal Bazooka

Fatal Bazooka, T’as vu, 2007, pochette

(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Fatal Bazooka, «C’est une pute», T’as vu, 2007

 

N’en déplaise aux puristes
La langue française demeure beaucoup trop machiste

Rien n’a changé

Un gars, c’est un jeune homme
Et une garce, c’est une pute

Un coureur, c’est un joggeur
Et une coureuse, c’est une pute

Un chauffeur, y conduit l’bus
Et une chauffeuse, c’est une pute

Un entraîneur, c’est un homme sportif
Et une entraîneuse, bah c’est une pute

Un homme à femmes, c’est un séducteur
Une femme à hommes, c’est une pute

Un chien, un animal à quatre pattes
Une chienne, c’est une pute

Un cochon, c’est un mec sale
Une cochonne, c’est une pute

Un salaud, c’est un sale type
Une salope, bah c’est une pute

Un allumeur, ça allume le gaz
Une allumeuse, c’est une pute

Un masseur, c’est un kiné
Une masseuse, c’est une pute

Un maître, un instituteur
Une maîtresse, c’est une pute

Un homme facile, c’est un gars sympa
Une femme facile, bah c’est une pute

Un calculateur, un matheux
Une calculatrice, c’est une pute

Un toxico, c’est un drogué
Une toxico, c’est une pute

Un beach, un volley sur la plage
Une bitch, c’est une pute

Un Hilton, c’est un hôtel
Et Paris Hilton, bah c’est une pute

 

P.-S.—Vous avez l’oreille, il a déjà été question de Fatal Bazooka ici.

 

Chantons la langue avec Michèle Arnaud

Michèle Arnaud, «La grammaire et l’amour», 1965, pochette

(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Michèle Arnaud, «La grammaire et l’amour», 1965

 

Ça se conjugue à tous les temps, l’amour
Ça commence au présent
Tout ce que j’ai je te le donne
Ça se conjugue à tous les temps
Mais cela commence au beau temps
Avec la première personne, l’amour
Je t’aime, t’aime et t’aimerai
Puisque le futur admet
Que dans tes bras je m’abandonne, l’amour
Nous le rendrons presque parfait
Ça se conjugue à tous les temps
Du bout des lèvres au bout des dents
Par temps d’avent ou temps d’orage
Ça s’écrit au sable des plages
Avec quelques gouttes de sang
Ça peut se faire à tous les temps
L’amour c’est comme le printemps
Ça refleurit, ça récidive
Ça peut se faire à tous les temps
Selon la mode de l’instant
Pour la si fa la formative, l’amour
Sur tant de faces c’est éreintant
Sur la pavade c’est tentant
On s’ennuie mais on se cultive, l’amour
Ça peut se faire à contretemps
Ça peut se faire à tous les temps
Du bout des lèvres au bout des dents
Par temps d’avent ou temps d’orage
Ça se fait au sable des plages
Avec quelques gouttes de sang
Ça se décline à tous les temps
Ça se déchire à belles dents
Par temps de mensonge et de rage
Et ça s’efface sous les plages
Ça se décline sans savoir
Je t’aime, je t’aimais, bonsoir

 

Chantons la langue avec Serge Gainsbourg

Serge Gainsbourg, l’Étonnant Serge Gainsbourg, 1961, pochette

(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Serge Gainsbourg, «En relisant ta lettre», l’Étonnant Serge Gainsbourg, 1961

 

En relisant ta lettre je m’aperçois que l’orthographe et toi ça fait deux
C’est toi que j’aime
(Ne prend qu’un m)
Par-dessus tout
Ne me dis point
(Il en manque un)
Que tu t’en fous
Je t’en supplie
(Point sur le i)
Fais-moi confiance
Je suis l’esclave
(Sans accent grave)
Des apparences
C’est ridicule
(C majuscule)
C’est aussi bien
Tout ça m’affecte
(Ça c’est correct)
Au plus haut point
Si tu renonces
(Comme ça se prononce)
À m’écouter
Avec la vie
(Comme ça s’écrit)
J’en finirai
Pour ne garder
(Ne prend qu’un d)
Tant de rancune
T’as pas de cœur
Y a pas d’erreur
(Là y en a une)
J’en mourirai
(N’est pas français)
N’comprends-tu pas ?
Ça s’ra ta faute
Ça s’ra ta faute
(Là y en a pas)
Moi j’te signale
Que gardénal
Ne prend pas d’e
Mais n’en prend qu’un
Cachet au moins
N’en prend pas deux
Ça t’calmera
Et tu verras
Tout r’tombe à l’eau
L’cafard, les pleurs
Les peines de cœur
O E dans l’O

 

P.-S.—Vous préférez l’interprétation de Barbara ? C’est ici.

 

Chantons la langue avec Jean-Louis Foulquier

Jean-Louis Foulquier, album Foulquier, 1993, pochette

(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Jean-Louis Foulquier, «Tout c’qu’est dégueulasse porte un joli nom», Foulquier, 1993

 

Amoco Cadiz, amanite, Sahel
Chrysanthème, canine, morsure, varicelle
Mygale, tarentule, épine, porte-avions
Tout c’qu’est dégueulasse porte un joli nom

Fourmilière, aiguille, acide et calice
Le chemin des Dames, cercueil, cicatrice
Cyclone, ouragan, camisole, typhon
Tout c’qu’est dégueulasse porte un joli nom

Guillotine, cirrhose, nuit blanche, les Baumettes
Mirador, Stasi, syphon, baïonnette
Fleury-Mérogis, la rue Lauriston
Tout c’qu’est dégueulasse porte un joli nom

Amygdale, pavot, vérole, aspirine
Ecchymose, ortie, sanglot, carabine
Carmélite, javel, cobra, Charenton
Tout c’qu’est dégueulasse porte un joli nom

Camora, péplum, cyanure, mafioso
Tian’anmen, amen, rasoir et ciseau
Ostie, Vatican, Jean-Marie, mormon
Tout c’qu’est dégueulasse porte un joli nom

Picador, arène, dollar et cédille
Ouragan, menottes, acide, Tchernobyl
Atome et neutron, neurone et citron
Et toi, c’est quoi ton p’tit nom ?