Chantons le hockey avec Denise Émond

Les grands succès de Denise Émond, pochette

(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Denise Émond, «La chanson des étoiles du hockey», 1956

 

[Chœur]

Hourray !

[Réal Béland]

Lance et compte

[Chœur]

Qui ?

[Réal Béland]

Les Canadiens

[Denise Émond]

C’est en parlant de hockey
Que je voudrais vous chanter
Pour vous dire ma façon
Tout le long de ma chanson
Que j’adore Jean Béliveau
Il est grand pis y est costaud
Quand il fait une montée
Moi je me mets t’à turluter

[Turluterie]

Dans les rangs des Habitants
Tout le monde est ben content
Mais le pire c’est à Québec
Sans Grand Jean c’est la [débrette ?]
Et sur les plaines d’Abraham
On peut voir pleurer des femmes
Et y en a qui sont d’venues folles
D’avoir perdu leur idole

[Turluterie]

S’il avait voulu rentrer
Ministre ou bien député
Il n’avait qu’à s’présenter
Pis les femmes l’auraient poussé
À Québec au parlement
Dans l’espace de moins d’un an
C’est sûr qu’il serait assis
À côté de Duplessis

[Turluterie]

Mais l’Grand Bill a préféré
Rester joueur de hockey
Pour aider le Canada
À gagner le championnat
Richard, Boum Boum et Béliveau
C’est le meilleur des trios
Avec Butch à leurs côtés
Les goals seront bien gardés

[Turluterie]

[Réal Béland]

Il lance et compte de nouveau
Et Jean Béliveau fait l’tour du chapeau

[Chœur]

Hourray !

 

 

Références

Melançon, Benoît, «Chanter les Canadiens de Montréal», dans Jean-François Diana (édit.), Spectacles sportifs, dispositifs d’écriture, Nancy, Questions de communication, série «Actes», 19, 2013, p. 81-92. https://doi.org/1866/28751

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey. Édition revue et augmentée, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 159 p. Préface d’Olivier Niquet. Illustrations de Julien Del Busso. ISBN : 978-2-925079-71-2.

Melançon, Benoît, Langue de puck, édition revue et augmentée de 2024, couverture

Chantons le hockey avec Denise Filiatrault

Denise Filiatrault, «Rocket Rock and Roll», 1957, disque 45 tours

(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Denise Filiatrault, «Rocket Rock and Roll», 1957

 

[Bruits de foule]

On veut pas m’laisser entrer
Car je n’trouve pas mon ticket
À la porte je vais rester
J’veux pourtant voir le Rocket
Monsieur l’placier, laissez-moi entrer ce soir au Forum
Je veux entrer
J’aimerais tellement, tellement voir mon surhomme
J’veux pas rester toute la soirée dans les coulisses
Je suis venue pour voir Maurice

Ne restez pas planté d’vant moi, je vais devenir folle
À la pensée qu’vous m’empêchez d’aller voir mon idole
J’veux pas rester toute la soirée dans les coulisses
Je veux crier «Vas-y Maurice»

Rock’n’roll Rocket Rocket
Rock’n’roll Rocket Rocket
J’suis énervée
J’suis excitée
Je veux m’enrouer
À force de crier

Rock’n’roll Rocket Rocket
Rock’n’roll Rocket Rocket

C’est vraiment bête
De manquer son Rocket
Pour un ticket

Monsieur l’placier, je vois qu’vous souriez
Vous êtes un brave homme
Soyez gentil, laissez-moi entrer, car dans le Forum
J’entends les gens qui crient, qui hurlent et applaudissent
«Vas-y, vas-y, vas-y Maurice»

[Bruits de foule]

Je vais vous gifler
J’vais vous griffer
J’vais me rouler par terre
Si vous continuez de vous moquer
J’pique une crise de nerfs
C’est pas l’armée ni les pompiers ni la police
Qui m’empêcheront de voir Maurice

Rock’n’roll Rocket Rocket
Rock’n’roll Rocket Rocket
J’ai beau chercher
Tout retourner
Tout chavirer
Je n’peux pas l’trouver

Rock’n’roll Rocket Rocket
Rock’n’roll Rocket Rocket
C’est vraiment bête
De manquer son Rocket
Pour un ticket

Monsieur l’placier, quel bonheur
J’ai retrouvé mon ticket
Il était là sur mon cœur
Je vais voir mon Rocket

Ah ! zut ! La partie est finie

 

Références

Melançon, Benoît, «Chanter les Canadiens de Montréal», dans Jean-François Diana (édit.), Spectacles sportifs, dispositifs d’écriture, Nancy, Questions de communication, série «Actes», 19, 2013, p. 81-92. https://doi.org/1866/28751

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey. Édition revue et augmentée, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 159 p. Préface d’Olivier Niquet. Illustrations de Julien Del Busso. ISBN : 978-2-925079-71-2.

 

Melançon, Benoît, Langue de puck, édition revue et augmentée de 2024, couverture

Chantons le hockey avec Christine Corneau

Christine Corneau, album En personnes, 1988, pochette

(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Christine Corneau, «La soirée du hockey», En personnes, 1988

 

J’me souviens ben jeune
Quand on jouait dans l’salon
L’hiver passait
C’tait jamais trop long
Samedi soir mon père collait d’vant la tévé

Ma mère faisait cuire du jambon
Maudit qu’le hockey sentait bon
Quand y avait un but
[Choriste] Y avait un but
On criait comme des perdus

Quand j’entends la Soirée du hockey
Avec la voix de Lionel Duval
Qui m’parle «en direct du Forum de Montréal»
Quand j’entends la Soirée du hockey
La foule en délire
C’est plus fort que moi
[Choriste] C’est plus fort que moi
Ça m’fait souvenir

Ma mère v’nait voir le but au ralenti
Le temps s’arrêtait
Nous autres aussi
Mon père devenait heureux
Tout d’un coup

Y s’ouvrait une Mol
Y misait sur les scores
C’tait notre idole
Not’Maurice Richard
Mon père nous aimait
[Choriste] Nous aimait
Si on laissait toute la game en paix

Quand j’entends la Soirée du hockey
Avec la voix de Lionel Duval
Qui m’parle «en direct du Forum de Montréal»
Quand j’entends la Soirée du hockey
La foule en délire
C’est plus fort que moi
[Choriste] C’plus fort que moi
Ça m’fait souvenir

Le samedi soir dans mon appartement
Quand j’me sens seule
Quand j’sens peser le temps
J’passe la veillée la tévé allumée
Ça s’met d’un coup à sentir le jambon
Maudit qu’y a des souvenirs qui sentent bon
J’me sens comme une enfant
[Choriste] Comme une enfant
Je r’tourne à’maison

Quand j’entends la Soirée du hockey
Avec la voix de Lionel Duval
Qui m’parle «en direct du Forum de Montréal»
Quand j’entends la Soirée du hockey
La foule en délire
[Buits de foule]
C’est plus fort que moi
[Choriste] Plus fort que moi
Ça m’fait

Quand j’entends la Soirée du hockey
Avec la voix de Lionel Duval
Qui m’parle «en direct du Forum de Montréal»
Quand j’entends la Soirée du hockey
La foule en délire
[Bruits de foule]
[Musique du Forum]
C’est plus fort que moi
[Choriste] Plus fort que moi
Ça m’fait souvenir

Ça m’fait souvenir

 

P.-S.—Un extrait de cette chanson se trouve en épigraphe au livre de Luc Bertrand, Lionel Duval. Revoyons les faits saillants (Montréal, TVA éditions, 2001).

 

Références

Melançon, Benoît, «Chanter les Canadiens de Montréal», dans Jean-François Diana (édit.), Spectacles sportifs, dispositifs d’écriture, Nancy, Questions de communication, série «Actes», 19, 2013, p. 81-92. https://doi.org/1866/28751

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey. Édition revue et augmentée, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 159 p. Préface d’Olivier Niquet. Illustrations de Julien Del Busso. ISBN : 978-2-925079-71-2.

Melançon, Benoît, Langue de puck, édition revue et augmentée de 2024, couverture

Accouplements 257

Portraits de Giacomo Casanova et de Denise Filiatrault, collage

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Hoffmann, Benjamin, les Minuscules. Roman, Paris, Gallimard, coll. «NRF», 2024, 285 p.

«Un examen minutieux, inspiré par la jalousie la plus vive qui ne me laissait ignorer ni recoins, ni cachettes, qui me poussait à explorer les pages des livres et le revers du matelas, les profondeurs des chaussures et l’envers des édredons, m’apprit une vérité qui me déchira le cœur : la lettre de ma rivale devait reposer contre le sien puisque je ne la trouvais nulle part. Mon imagination troublée me représentait Giacomo [Casanova] relisant pour la millième fois les mots d’Henriette, les baisant avec des transports passionnés puis les plaçant contre sa peau comme le substitut d’une caresse» (p. 178-179).

Filiatrault, Denise, «Rocket Rock and Roll», 1957, 2 minutes 37 secondes, disque 45 tours et disque 78 tours, étiquette Alouette CF 45-758; repris dans Une simple mélodie. Une anthologie de la chanson québécoise de 1900 à 1960, coffret de dix disques audionumériques, 2007, étiquette Disques XXI XXI-CD 2 1571 et dans les Légendes des Canadiens, Musicor, disque audionumérique, 2009.

«J’ai beau chercher
Tout retourner
Tout chavirer
Je n’peux pas l’trouver

Rock’n’roll Rocket Rocket
Rock’n’roll Rocket Rocket

C’est vraiment bête
De manquer son Rocket
Pour un ticket

Monsieur le placier, quel bonheur
J’ai retrouvé mon ticket
Il était là sur mon cœur
Je vais voir mon Rocket
Ah ! zut ! La partie est finie»