
L’autre jour, à la radio, l’Oreille tendue réfléchissait aux formes contemporaines du tourisme : volontourisme, nécrotourisme (thanatourism, dark tourism), tourisme sans abri (poorism), tourisme de catastrophe (crisis tourism).
Pourquoi arrêter en si bon chemin ? Ajoutons à la liste narcotouristes (narcoturistas); cela se pratiquerait, rapporte The New Yorker, au pays de Pedro Escobar.
C’est peut-être ce qui explique que plusieurs cèdent dorénavant à la touristophobie (et pas seulement à Barcelone).
[Complément du 31 août 2022]
Les changements climatiques entraînent, entre autres calamités, la baisse du niveau des eaux un peu partout dans le monde. Ladite baisse rend de nouveau visibles, par exemple, des villages et des bâtiments disparus. Vous voulez les visiter ? Vous pratiquerez le «tourisme de sécheresse»; c’est la Presse+ du jour qui le dit.
[Complément du 20 novembre 2022]
«Engouement pour le “tourisme macabre”», titre la Presse+ du 19 novembre 2022.
[Complément du 9 décembre 2022]
Une femme vient accoucher au Canada pour que son enfant soit citoyen canadien ? C’est du birth tourism, apprend l’Oreille tendue grâce à Options politiques, la revue numérique de l’Institut de recherche en politiques publiques.
[Complément du 22 juillet 2024]
Le monde va trop vite ? Pourquoi ne pas essayer le ralentourisme (la Presse+, 18 juillet 2024) ?
L’amateur de visite de canyons pratique(rait) le canyonisme (le Devoir, 20-21 juillet 2024).
Qui mendie pour voyager est un begpacker (le Monde, 12 avril 2017).
Réparons un (irréparable) oubli : il faudrait lutter, dit-on, contre le surtourisme (le Devoir, 10 septembre 2016). Dont acte.
[Complément du 10 septembre 2024]
Tout n’est peut-être pas perdu : il existerait un «tourisme du savoir» (la Presse+, 10 septembre 2024).
[Complément du 7 février 2025]
Vous aimez les champignons ? Le mycotourisme est pour vous (The Conversation, 31 janvier 2025).
Vous vous intéressez à vos ancêtres ? Pourquoi ne pas vous tourner vers le tourisme généalogique (le Soleil, 12 août 2024) ?
[Complément du 18 avril 2025]
Quelque chose va disparaître ? Ne loupez rien : «L’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée par les scientifiques, et de plus en plus de touristes se ruent vers les deux pôles pour observer les derniers glaciers encore visibles. Le tourisme de la dernière chance, en plein essor, soulève une question cruciale : jusqu’où faut-il aller pour alimenter une industrie lucrative pendant que la planète brûle ?»; le «tourisme de la dernière chance» est «une industrie lucrative qui permet aux touristes de visiter des lieux appelés à disparaître en raison des crises environnementales provoquées par le changement climatique ou le déclin de la biodiversité» (la Presse+, 18 avril 2025).
Illustration : portrait de Pablo Escobar, Police nationale colombienne, 1977, déposé sur Wikimedia Commons