Chantons le hockey avec Vincent Delerm

Vincent Delerm, album Vincent Delerm, 2002, pochette

(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Vincent Delerm, «Slalom géant», album Vincent Delerm, 2002

 

Une année sur deux
Nous allons prendre un verre
Elle revient comme les jeux
Olympiques d’hiver
Ses histoires à la gomme
Le bureau les collègues
Je m’y intéresse comme
Aux épreuves de bobsleigh
Elle reprend un déca
Je suis dans une impasse
C’est un France-Canada
C’est du hockey sur glace
Ses histoires juridiques
Je n’les comprends pas plus
Que les notes artistiques
De la juge biélorusse
Une année sur deux
Nous allons prendre un verre
Elle revient comme les jeux
Olympiques d’hiver
«Je suis v’nu en métro»
«Bah moi j’suis en voiture»
Il n’y a rien de plus beau
Qu’une cérémonie d’clôture

 

 

Références

Melançon, Benoît, «Chanter les Canadiens de Montréal», dans Jean-François Diana (édit.), Spectacles sportifs, dispositifs d’écriture, Nancy, Questions de communication, série «Actes», 19, 2013, p. 81-92. https://doi.org/1866/28751

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey. Édition revue et augmentée, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 159 p. Préface d’Olivier Niquet. Illustrations de Julien Del Busso. ISBN : 978-2-925079-71-2.

Melançon, Benoît, Langue de puck, édition revue et augmentée de 2024, couverture

Voltaire aux Olympiques

«Hitler’s Olympics», deuxième épisode, logo

Le / la balado Revisionist History vient de lancer sa nouvelle saison, «Hitler’s Olympics». Malcolm Gladwell essaie d’y répondre à la question «Pourquoi les Américains ont-ils accepté d’aller aux Jeux de 1936 à Berlin ?»

Le deuxième épisode est largement consacré à Charles Hitchcock Sherrill, un des membres du Comité international olympique. À qui Gladwell le compare-t-il ?

À des héros de cinéma (Zelig, Forrest Gump). À Polonius, un des personnages (périshakespeariens) du poème The Love Song of J. Alfred Prufrock, de T.S. Eliot (1915). À Pangloss, le philosophe de Candide (1759), de Voltaire.

L’allitération est jolie (Pangloss, Polonius, Prufrock). La comparaison voltairienne étonne et elle n’est pas flatteuse : ce défenseur de la «métaphysico-théologo-cosmolonigologie» n’est pas la meilleure référence qui soit. Personne ne voudrait lui être comparé, sauf Candide, bien sûr.

Jean Dion pourrait être professeur

Affiche des Jeux olympiques d’hiver, 1924L’Oreille tendue, comme nombre de lecteurs du quotidien le Devoir, déplore la faible présence du chroniqueur Jean Dion en ses pages depuis plusieurs mois.

Pour cause de JO coréens, on peut heureusement le lire ces jours-ci. Extrait de son texte du jour, «La fuite» :

L’inconvénient en l’occurrence : la conscience aiguë du temps qui fuit, l’assassin qu’on ne capturera jamais. Vous êtes assis là à gagner en âge sans trop vous en rendre compte, sans rien demander à personne, et paf, les Jeux olympiques viennent vous balancer en pleine face que vous n’êtes plus précisément un agneau du printemps. (Enfin, peut-être pas vous, mais moi, si, et je pourrais vous donner d’autres noms.) Vous vieillissez, mais eux [les athlètes] restent éternellement jeunes. Même qu’ils donnent l’impression de rajeunir (p. 4).

Foi d’Oreille, ce sentiment est partagé, un jour ou l’autre, par tous les professeurs.

P.-S.—Jean Dion a déjà préfacé un livre de l’Oreille.

Illustration : affiche d’Auguste Matisse pour les JO de Chamonix en 1924 déposée sur Wikimedia Commons

Les singes de l’Olympe

Ils l’ont dit à la radio ce matin : aux jeux Olympiques de Rio, le Canada défend son titre en golf. La dernière fois que cette discipline a été représentée aux JO, c’est en effet le Canada qui a remporté la médaille d’or. C’était en 1904.

Pourquoi signaler cela ? À cause des singes.

Pour Rio, on a dessiné un nouveau parcours à Barra da Tijuca. Les joueurs qui s’y sont entraînés n’insistent pas sur ses difficultés, mais sur sa faune. Elle compte des caïmans, des bradypes, des chevêches des terriers, des capybaras — et des singes. (Merci à Jean Dion pour la leçon de vie animale.)

Or les singes et le golf sont intimement liés dans la psyché de l’Oreille tendue. Voyez.

Ses parents ont vécu quelque temps dans les Caraïbes et ils y ont pratiqué leur sport préféré (si tant est que le golf soit un sport). En visite, l’Oreille y a foulé les verts, pour la première fois de sa vie, en leur compagnie. On ne lui avait donné qu’une seule consigne : ne pas aller chercher les balles perdues dans la forêt (la jungle ?), car il y avait des singes et ceux-ci pouvaient être protecteurs des balles qu’ils y trouvaient.

Par la suite, pendant des années, l’Oreille a utilisé la même excuse pour ne pas jouer au golf : sans singes, pas de swing. À Rio, elle n’aurait pas pu se servir de cette excuse. Imaginez : l’Oreille tendue aux JO !

P.-S. — On ne confondra pas les singes de l’Olympe et les chars de l’Olympe.

P.-P.-S. — On ne confondra pas non plus le golf olympique et la boxe olympique, discipline dans laquelle s’est illustrée, genre, l’Oreille.