Le zeugme du dimanche matin et de Maude Jarry

Maude Jarry, Si j’étais un motel, j’afficherais jamais complet, 2019, couverture

«je me demande pendant combien de temps
elle a trouvé sans les chercher
mes cheveux roux teints dans un racoin
mon passeport expiré dans un tiroir
ma crème à la lavande sur une tablette
mes remords couchés en boule
dans la cave remplie de la succession
de la propriétaire morte»

Maude Jarry, Si j’étais un motel, j’afficherais jamais complet. Poésie, Montréal, Éditions de ta mère, 2019, 83 p., p. 73.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

L’oreille tendue de… Margaret Atwood

Margaret Atwood, Matin dans la maison incendiée, 2004, couverture

«Pourtant, le nuage vaporeux et chimique qui
t’enveloppait
comme une coquille d’œuf éclatante, un encens,
ne disparaît pas : il ne fait que grossir
et absorber davantage. Tu perds l’habitude
du sexe comme d’une robe rétrécie
pour pénétrer le bon sens, celui que tu partages
avec tout ce qui tend l’oreille.»

Margaret Atwood, Matin dans la maison incendiée, Trois-Rivières, Écrits des Forges, 2004, 136 p., p. 27. Traduction de Marie Évangéline Arsenault. Édition originale : 1995.