Il arrive à Nicolas Sarkozy de parler une langue qui n’est qu’à lui. Dernier exemple en date, la semaine dernière en Angleterre : «Ils se batturent.»
Voyage en sarkolangue à partir d’ici.
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
Il arrive à Nicolas Sarkozy de parler une langue qui n’est qu’à lui. Dernier exemple en date, la semaine dernière en Angleterre : «Ils se batturent.»
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En juin 2009, Gilles Duceppe, le chef du Bloc québécois, proposait un équivalent local du mot redneck : le cou bleu. Il aurait désigné un nationaliste québécois intolérant. Échec : sauf erreur de la part de l’Oreille tendue, ce néologisme n’a eu aucun succès.
Elle ne voit guère d’avenir, non plus, à mobigoinfres, terme proposé par Solveig Godeluck du journal les Échos dans un article intitulé «Les gros utilisateurs d’Internet mobile dérangent les opérateurs» (19 mars 2010). Sans être poétique, l’équivalent anglais, data hogs, a au moins pour lui d’être imagé. Ah ! ce cochon qui se met des données partout !
À la loterie lexicale, il est rare de tirer le billet gagnant.
«La base économique conditionne la superstructure idéologique…»
Quel âge a cette phrase ? Dans les faits, plusieurs décennies. Pour l’Oreille tendue, 35 ans. Elle la retrouve dans un polar sino-américain et elle a l’impression, évidemment fausse, de l’entendre comme si elle n’avait pas pris une ride.
Chacun est fait des strates de son passé linguistique.
Référence
Xiaolong, Qiu, la Danseuse de Mao. Une enquête de l’inspecteur Chen. Roman, Paris, Seuil, coll. «Points. Policier», P2139, 2008, 315 p., p. 9. Traduction de Fanchita Gonzalez Batlle. Édition originale : 2007.
Lucien Bouchard, ci-devant chef du Parti québécois, s’en prenait hier soir à son ancien parti et à Pauline Marois, qui le dirige actuellement (reportage ici).
En 2007, pourtant, il se retenait : «Lucien Bouchard se garde bien de jouer le rôle de belle-mère» (le Devoir, 14 mars 2007).
C’est fini. Il a bel et bien rejoint le club. Il ne se sentira pas seul.
En 2005 paraissait, sous la signature de Mario Leclerc, Jacques Demers en toutes lettres, l’autobiographie d’un ancien entraîneur de hockey professionnel, devenu commentateur. Demers y révélait son analphabétisme. Depuis, il aurait commencé à apprendre à lire et à écrire.
Hier, le premier ministre du Canada, Stephen Harper, a nommé Demers sénateur. Sénateur ? «Le sénateur consacre une partie de la semaine dans la salle du Sénat en débats sur des projets de loi mais c’est en comité qu’il approfondi [sic] chaque projet. C’est là qu’il accomplit le travail le plus ardu et le plus stimulant. Les sénateurs passent de longues heures en réunion discussions et consultations [sic] à relever les forces et les faiblesses d’un projet de loi et parfois à proposer des modifications à y apporter. La plupart des sénateurs siègent à au moins deux comités ou sous-comités. Les réunions hebdomadaires du caucus de leur parti et la rédaction de discours [!!!] pour leur participation à différentes manifestations occupent aussi une partie de leurs journées déjà chargées» (source : Parlement du Canada).
Jacques Demers sénateur ? Les mots nous manquent. À lui aussi.
Référence
Leclerc, Mario, Jacques Demers en toutes lettres, Montréal, Stanké, 2005, 583 p. Ill. Préface de Bertrand Raymond.