Ce samedi, l’Oreille tendue, une fois de plus, roulait sur l’autoroute des Laurentides. Elle y découvre la vie nocturne au Mont Saint-Sauveur :
Insomniacs, donc. Insomniaques aurait fait trop plouc ? Pas assez mondialisé ? Pire : français ?
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
Ce samedi, l’Oreille tendue, une fois de plus, roulait sur l’autoroute des Laurentides. Elle y découvre la vie nocturne au Mont Saint-Sauveur :
Insomniacs, donc. Insomniaques aurait fait trop plouc ? Pas assez mondialisé ? Pire : français ?
Les fils de l’Oreille tendue pratiquent, l’hiver venu, un sport de glisse. Cela l’oblige à fréquenter plus que d’habitude les autoroutes autour de Montréal.
Généralement, elle n’accorde qu’un coup d’œil distrait aux panneaux publicitaires qui bordent icelles. Cela lui suffit pour se convaincre du bel avenir des spas au Québec.
En revanche, un panneau vient d’apparaître, qui lui a donné un (petit) choc. Les usagers de l’autoroute 15 connaissent la halte routière qui répond au folklorique nom de «La-porte-du-nord» (traits d’union inclus). Comment annonce-t-on aux automobilistes qu’ils s’en approchent et qu’ils pourront s’y sustenter ? D’un mot : «Enfaim !»
Pour paraphraser le journaliste sportif du Devoir : excusez l’Oreille, elle va aller perdre connaissance.
Quiconque voyage au Québec (par ses routes, dans ses médias, sur Internet) le sait : on y vénère le spa. Il y en a d’urbains, de nordiques, de scandinaves. Quelqu’un a même inventé le spatio.
Un tweet du 5 janvier de @PimpetteDunoyer révèle l’existence d’une nouvelle espèce : le spa dentaire.
La preuve ici :

On imagine — n’est-ce pas ? — les mauvais jeux de mots : C’pas vrai !, C’pas possible !, C’pas terrible comme nom, etc. On n’en fera aucun.
Le littéraire
«J’étais heureux de retrouver les sensations anciennes : désirs et craintes, sueurs et odeurs, qui venaient du milieu de mon corps et de la nuit des temps.»
Jacques Poulin, Chat sauvage. Roman, Montréal et Arles, Leméac et Actes Sud, 1998, 188 p., p. 61.
Le publicitaire (la Presse, 1er décembre 2011, cahier Portfolio métallurgie, p. 7)

(Une définition du zeugme ? Par là.)
C’était le 12 juin 2010. L’Oreille tendue s’inquiétait du fait que l’on puisse acheter des enfants dans une grande chaîne de librairies canadienne.
Une publicité tombée dans sa boîte aux lettres cette semaine ne l’inquiète pas moins.

Que l’on veuille se débarrasser de ses verrues, de ses ongles incarnés, de ses oignons et orteil marteau, de ses cors et callosités, et du champignon des ongles, cela peut se comprendre. Mais soumettre ses enfants au même traitement ? Il y a des gens qui n’ont pas de cœur — et aucun sens de l’énumération.