Le poids du monde

Parmi les obstacles qui obstruent la route de la «vie bonne» dont parlent les philosophes, il y a les gens qui sont infoutus de construire une énumération. Ils mêlent tout, les substantifs avec les adjectifs, les verbes conjugués avec ceux qui ne le sont pas, etc.

Exemple, encore tiré d’une publicité des Southam Lofts (Lofts Southam ferait trop plouc) : «Contacter notre bureau des ventes pour plus de détails. / Ne manquez pas cette opportunité fantastique» (le Devoir, 17-18 septembre 2011, p. G2).

Ce mélange d’infinitif («Contacter») et d’impératif («manquez») rend le bonheur bien difficile à atteindre.

P.-S. — On pourrait aussi râler contre «opportunité», mais à chaque jour suffit sa peine.

Les parties et le tout

Soit la publicité suivante :

Publicité pour les Schtroumps, Montréal, 2011

Tous les mots sont français : «Ne soyez pas mépris par leur air mignon.» Pourtant, ce n’est pas du français. (Suggestion de correction simple : Ne vous méprenez pas sur leur air mignon.)

Il est des cas où, en matière de langue, les parties ne forment pas un tout.

Cachez ce pronom relatif que je ne saurais voir

Un ex-collègue de l’Oreille tendue, grammairien de son état, lui disait un jour que le pronom relatif était une des choses les plus difficiles à expliquer en classe.

Confirmation publicitaire en p. A10 du Devoir du 3 juin.

Publicité fautive de Georges Laoun opticien

Ce «La raison que notre pub est en couleur !» l’aurait sûrement conforté dans sa position.

De l’autopromotion au goût du jour

Le cahier Affaires de la Presse a une rubrique «Style», dans laquelle une personne — nécessairement tellement à la mode — présente ses «10 vérités». Le 28 avril, c’était au tour de Véronique Di Lullo, présidente de Mojob. Sa spécialité ? «Mojob compte des agents de talent spécialisés en branding humain.» Traduction libre — en moins à la mode : on peut vous aider à essayer de trouver du travail. C’est vrai que, dit comme ça, ça fait un peu plouc.

Question d’accord

Avec ou sans les Canadiens de Montréal, les séries éliminatoires de la Ligue nationale de hockey sont l’occasion de réfléchir à la langue parlée au Québec — pas celle du joueurnaliste Benoît Brunet ni celle des joueurs eux-mêmes, mais celle des publicitaires.

À ce message télévisé, par exemple, dont le texte apparaît à l’écran pendant la diffusion des matchs :

Rafraîchissantes dans les deux sens de la patinoire.
Les dépanneurs Ultramar.
On vous en donne plus.

Question de l’Oreille tendue, peut-être exagérément naïve : avec quoi «Rafraîchissantes» s’accorde-t-il ?