Bien au-dessus de la moyenne

Alexie Morin, Ouvrir son cœur, éd. de 2020, couverture

Soit les deux phrases suivantes :

«Et il faut être débranché sur un moyen temps pour dépenser 2000 $ des fonds parlementaires pour faire la promotion de la F1, qui n’a aucun rapport avec la circonscription d’Alfred-Pellan, sinon qu’on y trouve, là comme dans les 338 circonscriptions du pays, des amateurs de courses de chars» (la Presse+, 3 avril 2024).

«Des nuits entières à relayer des commandes en criant dans un bar bondé, rempli de vraies cigarettes, ça t’endommageait les cordes vocales sur un moyen temps» (Ouvrir son cœur, p. 279).

Moyen temps, donc. On l’aura compris : ce qui est débranché ou endommagé «sur un moyen temps» l’est beaucoup. On n’est pas ici, malgré les apparences, dans la moyenne, mais plutôt dans l’excès.

À votre service.

 

Référence

Morin, Alexie, Ouvrir son cœur. Roman, Montréal, Le Quartanier, coll. «Écho», 29, 2020, 343 p. Édition originale : 2018.

Pines

«Premier Bicycle Motocross (Schwinn Sting-ray orange Krate de 1968)», 2015, photo déposée sur Wikimedia Commons

Au cours d’aventures antérieures, nous avons croisé la pine de la roulotte et la pine du salon de quilles.

Dans la grande famille de la pine, accueillons celle qui désigne la haute vitesse, par exemple chez Jean-Philippe Pleau : «Sur mon BMX jaune, muni de mags en plastique en forme d’étoile, je descendais full pine la petite côte de la rue Duplessis» (p. 160).

À votre service.

 

Référence

Pleau, Jean-Philippe, Rue Duplessis. Ma petite noirceur. Roman (mettons), Montréal, Lux éditeur, 2024, 323 p. Ill.

 

Illustration : «Premier Bicycle Motocross (Schwinn Sting-ray orange Krate de 1968)», 2015, photo déposée sur Wikimedia Commons

Accouplements 237

Anne Hébert, Poèmes, 1960, couverture

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Sternberg, Jacques, l’Employé. Roman, Paris, Éditions de Minuit, 1958, 216 p.

«Avec les restes de l’eau des dîners, en la décomposant, elle fabriquait elle-même, à la sauvette, l’air dont nous avions besoin et que nous n’avions pas les moyens de nous acheter en tube. Puis, de l’eau séchée et fumée, elle tirait une sorte de plat très nourrissant que l’on mangeait les jours de fêtes» (p. 19).

Hébert, Anne, «Un bruit de soie», dans Poèmes, Paris, Seuil, 1960, p. 57-58.

«Se chercher à travers le feu et l’eau

fumée»

 

P.S.—Le 24 avril 1998, dans le cadre du colloque «Poésie québécoise et histoire littéraire», organisé par Michel Biron et l’Oreille tendue, Gilles Marcotte a proposé sa lecture du poème d’Anne Hébert. Ce jour-là, il avait lu «l’eau fumée» sans tenir compte du saut de vers. Cela avait entraîné de longues discussions. Le texte de Marcotte a paru en 1999.

 

Référence

Marcotte, Gilles, «Anne Hébert : “Un bruit de soie”», Voix et images, 24 : 2, 71, hiver 1999, p. 301-309. https://doi.org/10.7202/201429ar

Accouplements 234

Claude Roy, Temps variable avec éclaircies, 1984, couverture

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Belleau, André, «Teilhard de Chardin (1881-1955)», émission pour la radio de Radio-Canada, série «Philosophes et penseurs», 39, 19 juillet 1964.

«une pensée, tout comme la plus belle fille du monde, ne peut donner que ce qu’elle a» (p. 2).

Roy, Claude, Temps variable avec éclaircies, Paris, Gallimard, coll. «NRF», 1984, 109 p.

«La plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’on a» (p. 59).