
L’Oreille tendue vient de passer plusieurs jours au Lac-Saint-Jean. De ce périple, elle a ramené une bru et un mot qu’elle ne connaissait pas : la guimauve désigne une botte de foin couverte d’une toile blanche.
À votre service.
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).

L’Oreille tendue vient de passer plusieurs jours au Lac-Saint-Jean. De ce périple, elle a ramené une bru et un mot qu’elle ne connaissait pas : la guimauve désigne une botte de foin couverte d’une toile blanche.
À votre service.
(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)
Lucien Carrière, «Bonjour Canadien», album Bonjour Canadien, 1973
Bonjour toi grand Montréal
Qu’il fait bon vivre chez vous
Dans cette grande ville Montréal
Ô Canadiens de chez nous
En passant au mont Royal
Ce pittoresque faubourg
On ressent la joie de vivre
Dans votre ville d’amour
Soyez fiers vous tous Canadiens
De votre ville d’aujourd’hui
De votre amitié
L’on parle à travers tout le pays
On entend le monde
Parler de cette ville sentimentale
À nos grands champions de hockey
Rendons-leur tout nos honneurs [?]
Si mon cœur pouvait vous dire
Toute l’amitié qu’j’ai pour vous
Pour toute la province de Québec
Cette chanson le pouvait tout [?]
Car par toute le Canada
Aujourd’hui et pour demain
On admire votre courage
Alors bonne chance Canadiens
Bonjour toi grand Montréal
Qu’il fait bon vivre chez vous
Dans cette grande ville Montréal
Ô Canadiens de chez nous
En passant au mont Royal
Ce pittoresque faubourg
On ressent la joie de vivre
Dans votre ville d’amour
Références
Melançon, Benoît, «Chanter les Canadiens de Montréal», dans Jean-François Diana (édit.), Spectacles sportifs, dispositifs d’écriture, Nancy, Questions de communication, série «Actes», 19, 2013, p. 81-92. https://doi.org/1866/28751
Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey. Édition revue et augmentée, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 159 p. Préface d’Olivier Niquet. Illustrations de Julien Del Busso. ISBN : 978-2-925079-71-2.

La retraite permet de se livrer à des expériences imprévues. Au cours des dernières semaines, l’Oreille tendue, par exemple, a décidé de ne lire que des livres de sa bibliothèque achetés il y a plus de quarante ans et jamais lus / achevés, ou complètement oubliés. (Elle en possède quelques-uns.)
Bilan d’étape.
Beaucoup de ces livres procurent des bonheurs de lecture, indûment reportés : Gustave Flaubert, la Tentation de saint Antoine (1874); Alain-Fournier, le Grand Meaulnes (1913); Blaise Cendrars, Bourlinguer (1948); Gabrielle Roy, Rue Deschambault (1955 — mais le premier texte choque fort aujourd’hui, bikôse le mot en n-); Franz Kafka, la Métamorphose (1955); Samuel Beckett, Fin de partie (1957); Claude Roy, Défense de la littérature (1968); Nathalie Sarraute, Entre la vie et la mort (1968); Jacques Ferron, le Saint-Élias (1972).
Certains se laissent lire, sans plus, aussitôt refermés aussitôt presque oubliés : Honoré de Balzac, Une fille d’Ève (1839); Alain Robbe-Grillet, Dans le labyrinthe (1959); Heinrich Böll, l’Honneur perdu de Katharine Blum ou Comment peut naître la violence et où elle peut conduire (1975); Peter Handke, la Femme gauchère (1976).
Mais il y a aussi des daubes : Raymond Radiguet, le Diable au corps (1923); André Malraux, la Voie royale (1930, le pire de tous).
À suivre ?

L’image ci-dessus annonce l’ouverture d’un restaurant à Montréal. On y servirait, si l’Oreille tendue comprend bien, du poulet (poule) en forme (en shape). On imagine, sans en être tout à fait sûr, que c’est une bonne chose.
Tant d’interrogations (culinaires), si peu d’heures.
P.-S.—Ce pourrait être pire (ou mieux) : La poule en top shape.
«Il tient fort à ce que nous rentrions à Trois-Rivières et la meilleure façon d’y rentrer, c’est d’aller saluer, en même temps que Messire le chanoine Tourigny, le roi Mithridate qui peut nous permettre ou nous empêcher de passer sur le pont. À Trois-Rivières vous jouissez de la protection des Romains. Ici, j’ai eu beau tendre l’oreille, je n’ai pas entendu parler anglais.»
Jacques Ferron, le Saint-Élias. Roman, Montréal, Éditions du Jour, coll. «Les romanciers du jour», R-85, 1972, 186 p., p. 144.